Nains, tome 23 : Ararun et la rage bleue

Le duo d'enquêteurs formé par le Nain Ararun et l'Elfe Bleue Antalya m'avait bien plu, dans le tome 18 (Ararun du Temple), me faisant penser à Holmes et Watson en version super badass.

Holmes pour l'Elfe, qui est taiseuse, froide, et le Watson serait pour le Nain, un cogneur sachant cogner et auquel il vaut mieux ne pas aller se frotter.

Rien n'a changé dans la ville d'Ysparh, où nos deux compères font partie de la garde. Les mestres, les puissants de la ville, font toujours ce qu'il leur plait, la population gronde et la tension monte, notamment avec l'arrivée de ces tueurs étranges qui semblent participer à des chasses à l'Homme.

Reprenant les codes de l'album 18 où nous découvrions le duo, l'auteur ne se contente pas de réchauffer la soupe. Non, il va plus loin et c'est l'Histoire de notre monde qui se déroule sous nos yeux : le peuple qui gronde, prêt à la révolte, par les armes s'il le faut, puisqu'on ne l'écoute pas, puisqu'on l'oppresse.

Le duo improbable, formé par le Nain et l'Elfe, marche du tonnerre et même s'il paraît en perdition dans ce récit, ce ne sera que pour mieux se reformer ensuite, une fois que notre cogneur aura pris la peine d'écouter sa partenaire, qui parle peu et qui gronde en silence.

Ararun est un personnage complexe, il défend la loi, la ville, appartenant à sa garde et pour lui, l'honneur n'est pas un vilain mot. C'est aussi un excellent enquêteur, remontant les pistes patiemment. Il a de la gouaille, le gosier en pente, mais c'est un ami loyal et fidèle.

Une fois de plus, c'est encore un excellent tome des Nains que nous propose les auteurs. Les Terres d'Arran ont beau faire partie d'un monde de fantasy, elles sont très proches de nos sociétés à nous, puisque nous y retrouvons tous les travers des Humains dans les récits, mais aussi nos qualités.

Les dessins de Paolo Deplano sont des plus réussis, que ce soit dans les scènes d'action, dans celles plus calmes ou dans les décors majestueux de la ville. Les couleurs mettant bien en valeur l'album, lui donnant des tons lumineux ou sombres, selon ce qu'il se passe dans le récit.

Un bel album, comme toujours !

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Ysparh est une ville cosmopolite où se côtoient nains, elfes, orcs, gobelins, humains et autres parfois. Comme ce démon invoqué par des fanatiques et qui sera renvoyé aux enfers par la garde. Mais c'est aussi une ville où la colère gronde, trois seigneurs ont tous les pouvoirs au mépris des petites gens.

C'est avec grand plaisir que nous revoyons le duo Ararun, nain du temple, et Antalya, l'elfe bleue. Tout deux travaillent pour la garde la ville mais ils ont fort à faire. Les puissants seigneurs de la ville veulent faire disparaître la garde au profit de leur milice personnelle, tout cela pour magouiller plus facilement. Quand des cadavres sans tête sont retrouvés tout semble indiquer que les seigneurs y sont liés. Mais leur seul indice est ce tatouage...
Ararun est un personnage intéressant, fidèle à ses valeurs de justice sociale et ouvert d'esprit. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir la gouaille naine et de l'ardeur au combat. Antalya est plus sombre, son passé voile son humeur et elle a tendance dans ce tome à se replier sur elle-même quitte à faire des erreurs. En tout cas ils fonctionnent bien tous les deux et sont attachants.
Cette histoire parle aussi du mal-être d'une population méprisée par des seigneurs tout-puissants qui se croient au dessus des lois. Ca gronde et ça finit par éclater. On pourrait faire un parallèle facile avec la crise qui frappe de nombreux pays...

Les dessins sont toujours aussi bien travaillés. Autant un plaisir à regarder qu'à lire. Et j'espère encore revoir ce duo dans un prochain tome de nains car il y a encore des choses à raconter sur nos deux héros mais aussi sur la ville qu'ils protègent.

Que celles et ceux qui doutent encore du talent de Nicolas Jarry, s'attèlent à ce tome et voient comment le gars se sert d'une intrigue sur fond d'enquête pour nous jouer la révolution.
Je n'attendais pas particulièrement ce tome mais j'espérais bien retrouver ce duo improbable qui m'avait bien plu dans le rôle 18.
Jarry ne se contente pas de rejouer la même histoire, il va plus loin en insistant sur le contexte sous jacent. La rencontre gronde, grandit dans le coeur des laisser pour compte trop longtemps exploités par les bien nés pour reprendre les termes de l'auteur. Et lorsque les laisser pour compte n'ont plus rien, même plus l'espoir, alors il ne leur reste que la violence pour se faire entendre.
Ararun est la voie du peuple qui se soulève face à l'oppresseur. Je vous laisse découvrir comment Nicolas Jarry nous parle de notre propre histoire à travers sa série de Nains qu'il affectionne particulièrement et comment ses histoires devraient pousser à la réflexion, et à l'action ou, à tout le moins provoquer une réaction chez tout être humain normalement constitué...

Nains est toujours un peu à part dans cette multitude de séries de cet univers. Et souvent au dessus des autres.
En effet ici, comme dans tous les Nains, l'intrigue n'est pas au coeur du récit. Mais c'est bien les personnages qui sont le plus importants. Évidemment l'enquête et les histoires politiques pourraient être bien plus développées. Mais comme au final on s'intéresse surtout à la psychologie des deux protagonistes ça ne nous frustre pas.
Jarry est très fort pour qu'on s'attache aux personnages, nous faire comprendre qui ils sont et comment ils fonctionnent. Et on les voit évoluer, douter et réagir.
Si ce n'est pas le meilleur tome, il fonctionne très bien.
Les dessins sont très beaux et ont leur identité qui les démarquent.

C'est avec plaisir que je me suis lancé dans cette lecture mettant en avant le duo de personnages Ararun et Antalya que nous avions découvert dans le tome 18. Une nouvelle enquête s'offre à eux lorsqu'ils découvrent une série de meurtres dans les rues de la belle cité d'Ysparh. Cet album recycle une formule qui avait bien fonctionné et c'est toujours aussi agréable à lire. J'aurais aimé que l'écriture des deux personnages principaux soit travaillée davantage afin de donner une réelle valeur ajoutée à leur retour.

La fin entraînera certainement une suite et j'espère qu'elle saura se montrer innovante et captivante.