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Critique de Nastasia-B


Si je devais choisir un argument et un seul pour vous inciter à lire cette pièce, et si cela devait être son seul intérêt, je vous dirais très sûrement qu'il faut la lire parce qu'elle est drôle. Et que rien que pour cela, vous n'avez pas grand chose à perdre.
Je n'irai pas non plus jusqu'à vous soutenir qu'elle est franchement hilarante, mais les trouvailles de néologismes du père Ubu sont demeurées célèbres (la merdre ou le voiturin à phynances par exemples) et rendent la lecture fort distrayante, dans la lignée rabelaisienne.
L'histoire est burlesque ; les personnages grotesques (surtout le couple star du père et de la mère Ubu) ; les situations bouffonnes. le style décalé et tellement particulier qu'emploie l'auteur valent assurément le détour.
Alfred Jarry utilise le bon gros gras qui tache pour ridiculiser nos dirigeants et leurs ambitions. Je pense que c'est une pièce sans prétention qu'il a voulu faire, juste un bon morceau de déconnade, comme au meilleur des blagues potaches entre copains. (Cependant je n'ai pas creusé la question et n'ai rien lu sur le sujet, peut-être suis-je très loin des ambitions réelles de Jarry là-dessus, vous me direz si vous en savez plus, du moins, je l'ai perçu comme tel.)
La pièce s'ouvre comme une immense parodie des pièces de Shakespeare (Hamlet et MacBeth entre autre) où Ubu est une sorte d'équivalent de Polonius, c'est-à-dire un homme de confiance du roi, haut dignitaire du royaume. Mais Ubu, malgré cette place en or et fort peu fatigante est poussé à la conspiration par sa charmante épouse, l'innommable mère Ubu.
Ceux-ci fomentent avec le capitaine Bordure d'assassiner le roi et ses héritiers.
Personne n'en réchappe sauf l'ultime fils de Venceslas, un certain Bougrelas.
Je vous laisse découvrir ce que le couple royal saura faire du pouvoir ainsi que la manière dont se comporteront Bordure et Bougrelas.
Sachez seulement que le père et la mère Ubu cumulent à eux deux une somme de tares et de vices impressionnante, car ils sont, à tout le moins avides, incapables, poltrons, mais, et cela semble être la morale de la pièce, ils arrivent malgré tout au pouvoir et quand les choses tournent mal, parviennent à s'en tirer à moindre frais tandis que des hordes de pauvres bougres qui sont dans leur sillage payent le prix fort à leur place.
Ce pamphlet, certes un brin simpliste, est cependant efficace et transpire la gaieté jusqu'à nous, en tout cas, jusqu'à moi, car ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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