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Noël Arnaud (Éditeur scientifique)Henri Bordillon (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070423545
197 pages
Gallimard (30/04/2002)
  Existe en édition audio
3.4/5   1471 notes
Résumé :
Jarry

Ubu roi

Le personnage d'Ubu est devenu le symbole universel de l'absurdité du pouvoir, du despotisme, de la cruauté. Jarry en montre le ridicule, lui oppose l'arme que les faibles gardent face aux tyrans, la formidable liberté intérieure que donne le rire. Le sens du comique et de l'humour change le tyran en marionnette, en ballon gonflé d'air.

Officier du roi Vencesla, décoré de l'ordre de l'Aigle rouge, Ubu jouit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (105) Voir plus Ajouter une critique
3,4

sur 1471 notes
Si je devais choisir un argument et un seul pour vous inciter à lire cette pièce, et si cela devait être son seul intérêt, je vous dirais très sûrement qu'il faut la lire parce qu'elle est drôle. Et que rien que pour cela, vous n'avez pas grand chose à perdre.
Je n'irai pas non plus jusqu'à vous soutenir qu'elle est franchement hilarante, mais les trouvailles de néologismes du père Ubu sont demeurées célèbres (la merdre ou le voiturin à phynances par exemples) et rendent la lecture fort distrayante, dans la lignée rabelaisienne.
L'histoire est burlesque ; les personnages grotesques (surtout le couple star du père et de la mère Ubu) ; les situations bouffonnes. le style décalé et tellement particulier qu'emploie l'auteur valent assurément le détour.
Alfred Jarry utilise le bon gros gras qui tache pour ridiculiser nos dirigeants et leurs ambitions. Je pense que c'est une pièce sans prétention qu'il a voulu faire, juste un bon morceau de déconnade, comme au meilleur des blagues potaches entre copains. (Cependant je n'ai pas creusé la question et n'ai rien lu sur le sujet, peut-être suis-je très loin des ambitions réelles de Jarry là-dessus, vous me direz si vous en savez plus, du moins, je l'ai perçu comme tel.)
La pièce s'ouvre comme une immense parodie des pièces de Shakespeare (Hamlet et MacBeth entre autre) où Ubu est une sorte d'équivalent de Polonius, c'est-à-dire un homme de confiance du roi, haut dignitaire du royaume. Mais Ubu, malgré cette place en or et fort peu fatigante est poussé à la conspiration par sa charmante épouse, l'innommable mère Ubu.
Ceux-ci fomentent avec le capitaine Bordure d'assassiner le roi et ses héritiers.
Personne n'en réchappe sauf l'ultime fils de Venceslas, un certain Bougrelas.
Je vous laisse découvrir ce que le couple royal saura faire du pouvoir ainsi que la manière dont se comporteront Bordure et Bougrelas.
Sachez seulement que le père et la mère Ubu cumulent à eux deux une somme de tares et de vices impressionnante, car ils sont, à tout le moins avides, incapables, poltrons, mais, et cela semble être la morale de la pièce, ils arrivent malgré tout au pouvoir et quand les choses tournent mal, parviennent à s'en tirer à moindre frais tandis que des hordes de pauvres bougres qui sont dans leur sillage payent le prix fort à leur place.
Ce pamphlet, certes un brin simpliste, est cependant efficace et transpire la gaieté jusqu'à nous, en tout cas, jusqu'à moi, car ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Ubu roi, c'est une critique satirique humoristique de la prise de pouvoir d'un pays !
Pologne, fin du XIXè siècle. le père Ubu et sa femme renversent le roi Venceslas. Aussitôt, la mère Ubu dit à son mari de distribuer de la viande et de l'or au peuple pour rester au pouvoir. mais Ubu est très avide et irrespectueux (comme, à mon avis, beaucoup d'hommes politiques "pour de vrai" ).
Il fait un grand ménage : il passe les nobles " à la trappe " pour récupérer leurs terres, itou les magistrats qui s'opposent aux réformes, et les financiers qui refusent d'augmenter les impôts !
Il va collecter lui même les impôts avec le cheval à phynances, et détruit les maisons où l'on s'oppose à lui.
Un personnage important qu'il a fait emprisonner, Bordure, s'échappe, et va prévenir le tsar de Russie Alexis du coup d'état. le tsar déclare la guerre à Ubu, et gagne. Ubu se réfugie dans une caverne....
.
C'est une pièce de théâtre que j'ai appréciée en lecture, et je pense que les comédiens ont dû bien se marrer en la présentant !
Contre les sagouins, Ubu utilise le croc à finances, le ciseau à oneilles, le croc à merdre, etc...
Avec les jeux de mots, les mots inventés, la satire et l'humour, surtout sur le navire, j'ai éclaté de rire !
.
Puis Ubu et sa femme reviennent en France, et j'ai pensé à notre roi Henri III roi de Pologne, ainsi de les frères de Napoléon placés "rois" à l'étranger, l'aventure de Maximilien au Mexique, ou du Japonais récemment président du Brésil !
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Lorsque je m'apprête à lire Ubu, plusieurs pensées me viennent à l'esprit.
D'abord le même étonnement, le même émerveillement face au sort réservé à ce qui était au départ une pochade de potaches.
Car ce volpone gargantuesque, caligulesque, vulgaire et grotesque n'est, avant son appropriation par Jarry, qu'un quidam provincial, un "humble" professeur de physique d'un lycée de Rennes, chahuté et moqué par ses élèves, dont les nom et prénom, Frédéric Hébert, vont devenir à l'occasion d'une pièce écrite par deux d'entre eux, les frères Morin, " le Père Ébé " dans la pièce intitulée " Les Polonais". Ce "Père Ébé" est devenu roi de Pologne... "c'est-à-dire de Nulle part"... ( on comprend "le message"... )
Arrive dans ce lycée Jarry qui devient ami avec l'un des frères Morin, Henri... Ubu est né !
Et avec lui " le théâtre de l'absurde ", qui va révolutionner cet art... en 1896... et universaliser l'adjectif " ubuesque ".
Géant ! Revoyez-vous au lycée, blaguant, caricaturant un de vos profs... et imaginez qu'à partir de là.... c'est, pour moi, un constant "époustouflement" ( quand on est avec Jarry, on néolojarrise...).
Ensuite, lorsque débute la lecture, je visualise Ubu sous les traits et la voix de Coluche...le Coluche de - Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine - incarnant "le roi Gros Pif 1er", et celui de - le fou de guerre - et du capitaine Oscar Pilli aux côtés d'un certain Beppe Grillo (initiateur du Mouvement 5 étoiles), lequel devient dans ma lecture le "capitaine Bordure"...
Où mènent ladite lecture et l'imagination ?!!!... À l'absurde, me direz-vous...
Ubu c'est l'outrance, la démesure, le tout-permis, le délire, la pulvérisation des règles et des codes, à commencer par celle de la langue, rabelaisée, macbethisée, sexualisée, néologisée. C'est le gras, le lourd, l'indigeste assumés, revendiqués.
Ubu, c'est l'ennemi du politiquement correct, c'est Charlie ripaillant avec Harakiri.
Ubu, c'est un ex-roi d'Aragon aujourd'hui officier des dragons loyal à son souverain, le roi de Pologne Venceslas. Poussé par sa femme, "la mère Ubu" et par le capitaine Bordure, il va prendre la tête d'une conjuration qui va tuer le roi, deux de ses fils, son épouse, s'emparer du trône et de la couronne.
Le règne du roi Ubu va être marqué du sceau du sang. Bête, méchant, cruel et avare, il va décimer les nobles, les magistrats, les financiers... allant jusqu'à faire lui-même du porte-à-porte pour récolter des impôts "iniques".
Ses sujets lui tournent très vite le dos.
Bougrelas, fils rescapé du roi Venceslas, trouve de l'aide auprès du "czar", et aidé de Bordure qui a retourné sa veste, défait Ubu... qui s'enfuit pour la France sur un navire avec sa commère de femme.
Révolutionnaire, transgressive, la pièce fit scandale.
L'introduire en 1896 par un tonitruant " Merdre ! "... ( néologisme inventé par les lycéens de Rennes ) il ne fallait pas manquer de toupet !
Guigner sans vergogne dans un contexte farcesque du côté de Sophocle et de Shakespeare... là aussi, quelle audace !
Mais ce que les spectateurs d'alors n'ont pas compris et que certains comprennent peut-être un peu mieux aujourd'hui, c'est qu'Ubu n'est après tout que l'humain trop humain livré à un monde absurde.
Pour le meilleur et pour le rire, relisez Ubu,"ce produit incestueux de la carpe et du lapin devenu mythe ", et surtout redécouvrez Jarry cet homme étonnant qui signait à la fin de sa vie du nom de son personnage, qui préféra au principe de réalité celui du plaisir et qui, sur son lit de mort, demanda en guise de dernière volonté... un cure-dent... !
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Voilà qui une petite pièce bien rigolote, absurde sans pour autant être hilarante…

Mère Choupette : C'est tout ?

Père Hugo : C'est tout quoi ?

Mère Choupette : Si court (suivez son regard), Je croyais que tu étais un auteur de critique exceptionnel, que les femmes fantasmaient sur ta rhétorique de fanfaron

Père Hugo : Non d'une pipe, vous ne m'avez pas compris, à genoux je vous prie !

Mère Choupette : « Queue » nenni ; je vous avais très bien compris, je cite : « gare à toi mère choupette, les femmes de Babelio rêvent de poésie et de vulgarité, je comble leurs fantasmes de cochonneries libertines, elles me désirent toutes… et peut-être « queue »»

Père Hugo : Quiproquo, vilaine je re-cite : « gare à toi mère choupette, les femmes de Babelio sont pleines d'esprit, très poétique, jamais vulgaire elles fantasment de plaisirs littéraires… »

Mère Choupette : Vous mentez et le mensonge n'est pas très long, vous en conviendrez (suivez son regard)…

Père Hugo : Baliverne, la longueur n'a « queue » peu d'importance, c'est bien connu

Mère Choupette : Foutaise et légende de petits hommes chauves…

Père Hugo : Monstre, Qualité et endurance me caractérisent fort bien, n'est ce pas ma toute douce ?

Mère Choupette : Ma mémoire est aussi courte que votre désir…

Père Hugo : Et vous madame avez la langue bien pendue à défaut d'être utile… à genoux madame, et réglons ce mal-en-tendu…

Mère Choupette : Désolé, même à genoux je ne vois rien…

Père Hugo : je vous tends mon amour, il est au bord des larmes, un geste de votre part et il s'effondrera dans un dernier sanglot…

Mère Choupette : Voyez comme mon ventre est rond, je ne puis m'approcher d'autant, même avec volonté je ne saurais faire ce à quoi vous aspirez…

Père Hugo : aspirez à ma place, soyez gourmande, voyez comme je souffre de votre nonchalance…

Mère Choupette : Cessez-donc de faire votre enfant, soyez fort et indulgent, laissez mes genoux en paix et ma langue ou elle est…

Père Hugo : Je me meurs…

Mère Choupette : partez en paix mon amour déchu...

Père Hugo : Chienne de vie ! arggggggggggggg...... ..... ....


Le mot de la fin pour "Verdorie" dit la Hollandaise (J'adore verdorienette)

Reine Choupette : Et si, eu égard à mon ventre rond,
c'est vous qui, maintenant, fassiez le con
que vous mesuriez qu'une femme debout
adore voir un homme à ses genoux....

A plus les copains
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Je ne fais pas partie de ceux qui considèrent que le théâtre ne se lit pas. La scène et le papier sont juste selon moi 2 façons différentes, parfois complémentaires, d'aborder ce registre. le théâtre est avant tout l'art du dialogue et si l'entendre vivre par la bouche d'un acteur est très plaisant, le lire permet de le savourer d'une autre façon mais très intéressante également. Bien entendu, certaines pièces sont sans doute plus propices à la lecture que d'autres. Peut-être que ce n'est pas le cas de la pièce de Jarry. Je ne peux pas l'affirmer n'ayant pas vu la pièce sur scène. En tout cas, je n'ai pas pris plaisir à la lire.

Je reconnais à Jarry du talent dans l'écriture, dans la façon de manier les mots , de jouer avec. J'ai bien perçu la férocité du propos derrière la farce grotesque. Mais je ne me suis jamais sentie impliquée dans cette pièce, je n'ai jamais réussi à m'intéresser à ce qui s'y passait. Et pire, je n'ai pas trouvé ça drôle. Je n'ai pas ri, ni même souri une seule fois. Et il n'y a rien de plus triste qu'une comédie qui vous laisse de marbre. Pourtant, je suis friande d'humour absurde et non-sensique. Mais là, ça n'a pas fonctionné.

Je me suis donc ennuyée à la lecture de cette pièce culte. En fait, j'ai trouvé plus intéressantes les 2 pages biographiques en tête d'ouvrage que la pièce elle-même (ce Jarry avait l'air d'être un sacré personnage !).

Challenge Multi-défis 2017 - 43 (item 8 : une pièce de théâtre)
Challenge XIXème siècle 2017 - 5
Challenge ABC 2017-2018 - 3/26
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Citations et extraits (80) Voir plus Ajouter une citation
Je fus pendant longtemps ouvrier ébéniste
Dans la ru’ du Champs d’ Mars, d’ la paroiss’ de Toussaints ;
Mon épouse exerçait la profession d’ modiste
Et nous n’avions jamais manqué de rien.
Quand le dimanch’ s’annonçait sans nuage,
Nous exhibions nos beaux accoutrements
Et nous allions voir le décervelage
Ru’ d’ l’Echaudé, passer un bon moment.
Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler;
(Choeur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !
Nos deux marmots chéris, barbouillés d’ confitures,
Brandissant avec joi’ des poupins en papier
Avec nous s’installaient sur le haut d’ la voiture
Et nous roulions gaîment vers l’Echaudé.
On s’ précipite en foule à la barrière,
On s’ flanque des coups pour être au premier rang ;
Moi j’me mettais toujours sur un tas d’pierres
Pour pas salir mes godillots dans l’sang.
Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler;
(Choeur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !
Bientôt ma femme et moi nous somm’s tout blancs d’ cervelle,
Les marmots en boulott’nt et tous nous trépignons
En voyant l’Palotin qui brandit sa lumelle,
Et les blessur’s et les numéros d’ plomb.
Soudain j’ perçois dans l’ coin, près d’ la machine,
La gueul’ d’un bonz’ qui n’ m’ revient qu’à moitié.
Mon vieux, que j’ dis, je r’connais ta bobine :
Tu m’as volé, c’est pas moi qui t’ plaindrai.
Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler;
(Choeur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !
Soudain j’ me sens tirer la manche’par mon épouse ;
Espèc’ d’andouill’, qu’elle m’ dit, v’là l’ moment d’te montrer :
Flanque-lui par la gueule un bon gros paquet d’ bouse.
V’là l’ Palotin qu’a juste’ le dos tourné.
En entendant ce raisonn’ment superbe,
J’attrap’ sus l’ coup mon courage à deux mains :
J’ flanque au Rentier une gigantesque merdre
Qui s’aplatit sur l’ nez du Palotin.
Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler;
(Choeur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !
Aussitôt j’ suis lancé par dessus la barrière,
Par la foule en fureur je me vois bousculé
Et j’ suis précipité la tête la première
Dans l’ grand trou noir d’ousse qu’on n’ revient jamais.
Voila c’ que c’est qu’d’aller s’ prome’ner l’ dimanche
Ru’ d’ l’Echaudé pour voir décerveler,
Marcher l’ Pinc’-Porc ou bien l’Démanch’- Comanche :
On part vivant et l’on revient tudé !
Voyez, voyez la machin’ tourner,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Rentiers trembler;
(Choeur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !
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PÈRE UBU : Je viens donc te dire, t'ordonner et te signifier que tu aies à produire et exhiber promptement ta finance, sinon tu seras massacré. Allons, messeigneurs les salopins de finance, voiturez ici le voiturin à phynances.
STANISLAS : Sire, nous ne sommes inscrits sur le registre que pour cent cinquante-deux rixdales que nous avons déjà payées, il y aura tantôt six semaines à la Saint Mathieu.
PÈRE UBU : C'est fort possible, mais j'ai changé le gouvernement et j'ai fait mettre dans le journal qu'on paierait deux fois tous les impôts et trois fois ceux qui pourront être désignés ultérieurement. Avec ce système, j'aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m'en irai.
PAYSANS : Monsieur Ubu, de grâce, ayez pitié de nous. Nous sommes de pauvres citoyens.
PÈRE UBU : Je m'en fiche. Payez.
PAYSANS : Nous ne pouvons, nous avons payé.
PÈRE UBU : Payez ! ou ji vous mets dans ma poche avec supplice et décollation du cou et de la tête !
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PÈRE UBU
Merdre.
MÈRE UBU
Oh ! voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand voyou.
PÈRE UBU
Que ne vous assom’je, Mère Ubu !
MÈRE UBU
Ce n’est pas moi, Père Ubu, c’est un autre qu’il faudrait assassiner.
PÈRE UBU
De par ma chandelle verte, je ne comprends pas.
MÈRE UBU
Comment, Père Ubu, vous estes content de votre sort ?
PÈRE UBU
De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content. On le serait à moins : capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l’ordre de l’Aigle Rouge de Pologne et ancien roi d’Aragon, que voulez-vous de mieux ?
MÈRE UBU
Comment ! après avoir été roi d’Aragon vous vous contentez de mener aux revues une cinquantaine d’estafiers armés de coupe-choux, quand vous pourriez faire succéder sur votre fiole la couronne de Pologne à celle d’Aragon ?
PÈRE UBU
Ah ! Mère Ubu, je ne comprends rien de ce que tu dis.
MÈRE UBU
Tu es si bête !
PÈRE UBU De par ma chandelle verte, le roi Venceslas est encore bien vivant ; et même en admettant qu’il meure, n’a-t-il pas des légions d’enfants ?
MÈRE UBU
Qui t’empêche de massacrer toute la famille et de te mettre à leur place ?
PÈRE UBU
Ah ! Mère Ubu, vous me faites injure et vous allez passer tout à l’heure par la casserole. (...)
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Caractéristiques du P. H. - Il naquit avec son chapeau forme simili-cronstadi, sa robe de laine et son pantalon à carreaux. Il porte sur le haut de la tête une seule oreille extensible qui, en temps normal, est ramassée sous son chapeau; il a les deux bras du même côté (comme ont les yeux, les soles) et, au lieu d'avoir les pieds, un de chaque bord comme les humains, les a dans le prolongement l'un de l'autre, de sorte que quan dil vient à tomber, il ne peut pas se ramasser tout seul et reste à gueuler sur place jusqu'à ce qu'on vienne le ramasser. Il n'a que trois dents, une dent de pierre, une de fer et une de bois. Quand ses dents de la mâchoire supérieure commencent à percer, il se les renfonce à coups de pied.
N.B. On appelle ombilic le ou les points d'une surface où cette surface est coupée par son plan tangent suivant un cercle.
On démontre que:
1° Tous les points de la surface du P. H. sont des ombilics;
2° Tout corps tel que tous les points de sa surface soient des ombilics est un P. H.

-Notices et notes sur Ubu Roi-
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[...] j'ai changé le gouvernement et j'ai fait mettre dans le journal qu'on paierait deux fois tous les impôts et trois fois ceux qui pourront être désignés ultérieurement. Avec ce système j'aurai vite fait fortune, alors...
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Quelle pièce de théâtre nous montre le pitre le plus grotesque jamais imaginé dans une étourdissante fête du langage et s'ouvre… sur un gros mot ?
« Ubu Roi » d'Alfred Jarry, c'est à lire en pochez chez Etonnants Classiques.
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