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Un roman vite lu, qui à première vue semble conter une histoire romanesque qui se passe dans les beaux quartiers de Paris .
Un couple, une romancière mariée à un secrétaire d'Etat. Une usure du couple, une affaire financière louche pour lui, un divorce.
Mais le plus intéressant est l'irruption par toutes petites touches de l'affaire dans les réseaux sociaux, des photos trafiquées, d'affirmations fausses qui touchent l'épouse. Elle est pourtant étrangère à l'infamie qui touche son époux!
Devant un tel déferlement comment se protéger quand presque tous vos "amis" se détournent de vous? Comment retrouver peut-être une vie normale?
C'est en cela que ce roman bien de notre époque est parfois glaçant.
je ne suis pas restée indifférente à cette lecture et au danger des écrans qui peuvent tuer.
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Quand médias et réseaux sociaux s'acharnent

Le nouveau roman d'Anaïs Jeanneret frappe fort et juste. Il met en scène une romancière, épouse d'un homme politique corrompu et qui la trompe de surcroît. Elle devient alors la proie des médias et des réseaux sociaux, aptes à juger sans savoir.

Quand Louise sort de chez elle, elle a l'humeur aussi maussade que celle des manifestants bardés de leurs gilets jaunes. Et ses yeux rougis par le gaz lacrymogène sont à l'unisson de son état d'esprit. Après plus de vingt ans de mariage elle a découvert que Philippe, son mari secrétaire d'État à Bercy, possédait un compte off-shore et avait une liaison avec Mathilde, son assistante.
Autant dire que le dîner qu'elle honore de sa présence l'indiffère au plus haut point. Elle regarde les convives s'agiter et s'auto-congratuler, satisfaits du vernis dont ils ont recouvert leurs existences bourgeoises.
Elle a fait son choix. Demander le divorce et prendre l'air.
Dans ce coin perdu du Perche où s'est réfugié sa mère, qui l'accueille sans lui pose de questions, elle trouve la quiétude de la zone blanche, d'une nature figée par l'hiver. L'endroit est idéal pour poursuivre la rédaction de son nouveau roman.
Ici, elle se ressource, retrouve des souvenirs et prévient son fils Léo parti en stage en Australie de son choix. Qui ne l'étonne pas outre-mesure, ayant bien senti le fossé se creuser entre ses père et mère. À deux heures de route de Paris, la rumeur de la capitale la rattrape cependant. Elle découvre les insinuations fielleuses des journalistes après le rachat du groupe de presse Pressinvest orchestré par son mari: « Louise Voileret, l'écrivain des beaux quartiers a toujours su merveilleusement bien s'entourer, Dès le lycée, elle a noué des liens avec Pierre Bergot, aujourd'hui nouveau propriétaire de Pressinvest. Étudiante à la Sorbonne, elle fait tout naturellement un stage d'été au Figaro, bon sang ne saurait mentir. le service littéraire accueille la jeune stagiaire quand d'autres passent leur été à travailler dans un fast-food, On ne s'étonnera donc pas de voir son premier roman publié deux ans plus tard. Puis elle épouse Philippe Dumont, bomme politique réputé pour son puissant réseau. N'en jetez plus! Pourtant, il lui en faut davantage. Pressinvest est à vendre. L'opportunité est trop belle. Elle fait le lien entre M. Bergot et son mari. Ce dernier ouvre les bonnes portes, ignorant le conflit d'intérêts. de son bureau de Bercy, rien n'est plus simple, L'homme d'affaires saura remercier Mme Voileret le moment venu, elle peut attendre sereinement le renvoi d'ascenseur.» La voilà punie pour une faute qu'elle n'a pas commise. La voilà prise dans une spirale infernale qui va la happer encore plus puissamment. Des amies prennent leur distance, son éditeur manque leur rendez-vous, les journalistes l'assaillent. Les révélations s'enchaînent, la forçant à réagir. D'autant que la vague devient de plus en plus nauséabonde, l'antisémitisme venant se mêler aux soi-disant moeurs dissolues.
"Au-delà du défoulement, la haine est devenue un moyen d'expression comme un autre. Elle semble sans limites, banalisée, décomplexée, auto-justifiée et nourrie par le conspirationnisme et la misère humaine."
Anaïs Jeanneret réussit parfaitement à dépeindre cette époque qui, par la force et l'instantanéité des réseaux sociaux, peut détruire en un instant une réputation, vider des tombereaux d'insanités et contre lesquels il n'y a pas moyen de lutter. Alors, il faut se blinder, alors il faut essayer de se construire une nouvelle légèreté. "Mais après l'implosion des derniers mois, elle n'est pas certaine de savoir recoller les morceaux. Pas sûre de retrouver cette légèreté." le réquisitoire est aussi implacable que désespérant. Puisse ce roman nous aider à ne pas nous emballer, à ne pas crier avec la meute mais conserver un regard lucide sur une actualité qui s'emballe trop fréquemment, laissant le spectaculaire prendre le pas sur la réalité des faits. En ce sens, ce roman est un avertissement salutaire.


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Louise Voileret, épouse Dumont, la cinquantaine, voit son environnement s'effondrer lorsqu'elle découvre que son mari, secrétaire d'État, a reçu des pots-de-vin.

Ils vivent dans un bel appartement bourgeois de la rue de Varenne. Louise est une auteure reconnue mais discrète. Elle est publiée et ses lecteurs lui sont fidèles.

Leur couple s'est peu à peu oublié et ils n'entretiennent plus que des liens polis et distants, à l'occasion mondains.

Un jour, Louise découvre l'existence d'un versement douteux qu'a reçu son mari ainsi que son infidélité avec sa jeune assistante. Elle quitte Paris pour rejoindre sa mère en Normandie et prendre du recul sur tout ça. L'occasion de souffler...

Ce roman est implacable et efficace. On assiste aux mécanismes impitoyables du harcèlement sur les réseaux sociaux et comment le scandale éclabousse Louise, en tant qu'épouse. Comme si la femme était coupable des agissements de son mari.

Elle voit ses «proches» prendre leurs distances. Heureusement, les vraies amies restent et la soutiennent quand elle est au plus bas, au point de ne plus sortir de chez elle et de ne plus pouvoir écrire.

Elle va se battre, espérant gagner la guerre contre son ex-mari et la foule anonyme qui l'acculent. Contre tous, seulement aidée de ses quelques amies, elle veut faire entendre sa voix, son innocence et son indépendance d'esprit.

Anaïs Jeanneret nous fait entrer sans effort dans la tête de Louise, malgré l'usage de la troisième personne. C'est un super portrait de femme et le récit glaçant de cette machine à broyer les âmes qu'est le cyber-harcèlement.

On tourne les pages, on veut savoir, jusqu'à la fin, abrupte et surprenante, mais pas tant que ça au fond.
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Le thème est rarement traité et ici, la romancière montre parfaitement cet écrasement horrible vécu par les victimes collatérales des scandales. Anaïs Jeanneret met aussi un bon coup dans les dents à l'hypocrisie des relations parisiennes et c'est assez jubilatoire.
En revanche, je suis moins fan du style. de jolis passages et d'autres que j'ai trouvé trop tarabiscotés à mon goût.
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💣PETITE BOMBE 💣
On se retrouve dans la spirale infernale du bashing, sur les différents réseaux sociaux et dans la presse. Un roman tristement d'actualité, un harcèlement sans morale, sans pitié, sans tenir compte des dommages collatéraux que cela peut engendrer. C'est violent, cruel, sans pudeur, trash, une fine analyse du monde actuel ! Je l'ai dévoré.
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J'aime l'écriture, qui dévoile les pensées de Louise, pudiquement. Une femme forte, qui subit injustement l'opprobre. Ce roman pose différents problèmes comment exister par soi-même, comment faire face au harcèlement, des réseaux sociaux, comment rester intègre?
Un ton juste, ni colère, ni lamentations, mais de la souffrance, de la sidération et la fin laisse à chacune, chacun le choix de l'issue. On pourrait poursuivre l'écriture...
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Un récit glaçant, et d'actualité, sur le cyberharcelement.
Femme d'un politique accusé de conflits d'intérêt, Louise est considérée comme complice simplement car elle est sa femme.
Commence pour elle une descente aux enfers rythmée par le cyberbashing dont elle fait l'objet.
Petit  à petit ses amis s'éloignent, ne voulant pas être éclaboussés par le scandale. Elle se retrouve quasiment seule pour se battre contre les accusations qui pleuvent sur elle. 

La presse s'empresse de faire son procès, sans même avoir connaissance des faits.
Comment lutter contre ces calomnieurs qui se cachent derrière leurs écrans ? Comment se battre contre ce battage médiatique ? Comment faire-valoir son innocence quand votre vie privée est étalée dans la presse et sur les réseaux sociaux ?
Qu'il soit à tort ou à raison, ce jugement en place publique, ce grand déballage dont elle fait les frais est d'une violence inouïe. La traque qui est découle aussi.
Ce livre n'est pas sans rappeler certaines polémiques ayant secoué notre pays au cours des dernières années.
L'auteure décrit parfaitement les rouages de cette machine de guerre qu'est la presse lorsqu'elle décide que vous être coupable.
Elle pose aussi une question très intéressante, sur le statut de " femme de". Peut on être complice des actes de son époux simplement car on est mariée avec lui ?
J'ai beaucoup aimé ce roman dévoré en une journée.
A lire !
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Comment se désolidariser de son époux et de ses malversations ? C'est ce que Louise essaye de faire, d'abord en le quittant lorsqu'elle découvre ses trahisons puis en fuyant la meute des journalistes et des réseaux sociaux qui l'accusent immédiatement de complicité et qui mettent en doute sa propre valeur de romancière car « femme de » . C'est un début de descente aux enfers, où la plupart des amis se dérobent, dans un milieu bourgeois très parisien, très superficiel dont on ne doute pas qu'il existe réellement. Un portrait de femme attachante dans un monde impitoyable.
Ce roman se lit très vite, l'écriture est agréable mais la fin m'a déçue. Dommage !
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Louise est auteure, le travail de son mari dans les hautes sphères de la République, ne l'intéresse pas vraiment.
Quand elle découvre qu'il a envoyé de l'argent dans des paradis fiscaux, elle demande le divorce. de toute façon, leur couple battait de l'aile et elle le soupçonnait de la tromper avec sa collaboratrice.
A partir de là, les médias, les réseaux sociaux commencent à la lapider.
Etant Femme de....elle a forcément touché le pactole, elle a forcément eu toutes les facilités pour faire éditer ses livres. Dur de faire l'impasse sur les commentaires haineux et se défendre. Avec une écriture très dense et limpide à la fois, l'auteure nous démontre que même si on est innocent, les réseaux sociaux peuvent facilement nous détruire.
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Pour être honnête, je me suis plongée dans la lecture de ce roman pas forcément pour de bonnes raisons au départ.
Anaïs Jeanneret a été brièvement mannequin puis comedienne, par le passé, avant de se lancer dans l'écriture mais on ne peut pas dire, objectivement, qu'elle ait marqué les annales dans aucune de ses différentes activités.
Elle est, principalement, connue en effet pour avoir été, pendant plusieurs années, la compagne de Vincent Bolloré.
C'est ce statut peu enviable et ingrat de " femme de" qu'elle dénonce dans ce livre d'inspiration largement autobiographique.
D'ailleurs, le personnage principal est romancière ( comme elle) et en couple avec un homme puissant et corrompu (Vincent Bolloré, dont la puissance en tant qu'homme d'affaires et financier n'est plus à démontrer, a également été mêlé à des affaires de corruption). Comme je suis assez intriguée par la personnalité de ce monsieur et que j'étais curieuse d'en connaître davantage sur l'homme privé, je me suis jetée avec gourmandise et une bonne dose de voyeurisme ( je l'avoue) sur ce bouquin que je me suis amusée à lire comme une espèce de roman à clef et je dois dire que je n' ai pas été déçue. Ça a été une lecture fort divertissante et je reconnais volontiers à Anaïs Jeanneret des talents d'écriture.
Cependant, j'ai été assez agacée, je dois dire, par la très grande naïveté du personnage féminin qui semble découvrir certains travers de la nature humaine :
- Oui, les hommes sont infidèles et plus on monte dans l'échelle sociale plus ils le sont (un des meilleurs moyens de juger un homme sur pièce est de voir comment il s'est comporté avec les autres femmes de sa vie, ses ex et surtout, avec la mère de ses enfants. Un homme qui s'est comporté toute sa vie comme un salop et un goujat a peu de chances de se transformer subitement en prince charmant avec sa dernière conquête , quand bien même celle-ci serait une créature sublime et irrésistible. C'est une forme d'arrogance typiquement féminine de penser qu'on peut changer un homme grâce au pouvoir "magique" de l'amour.)
- Non, les "amis" qu'on croise dans des cocktails mondains entre deux coupes de champagne ne sont pas de vrais amis , ils sont toujours prêts à vous lâcher à la moindre difficulté ( comme c'est surprenant) et pour eux, vous cessez subitement d'exister quand vous n'êtes plus " la femme de " ( comme c'est surprenant)...
- Et oui, quand on se prétend écrivain mais qu'on a passé 10 ans sans publier une ligne à vivre au crochet de son mec milliardaire et à parader dans des soirées mondaines, faut pas s'étonner après d'être cataloguée " femme de" ( je ne porte pas de jugement moral entendons nous bien, chacun est libre de ses choix mais faut étre un tout petit peu logique quoi)
Certes , on vit dans un monde fait majoritairement par et pour les hommes mais force est de constater que certaines femmes se complaisent dans un rôle volontairement passif parce qu' elles veulent être traitées comme des princesses. Or ce n'est pas ça la vraie vie. On fait tous des choix pour notre confort personnel jusqu'à ce qu'un beau jour, on se retrouve obligé de regarder l'hideuse réalité en face dans le miroir de nos petites compromissions. On n'y échappe pas. Personne n'y échappe.
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