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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La Valse ou la fin des Romantiques

Un roman très doux qui décrit très bien cet été 1892 quand Eugénie, jeune parisienne arrive au château de l'Islette pour être la préceptrice de la petite fille de la châtelaine, Marguerite âgée de 6 ans.

Mais le château abrite d'autres personnes… Camille Claudel et son amant Auguste Rodin.

Entre passion amoureuse, disputes et travaux de sculpture, le couple introduit de l'action dans ce domaine tranquille, retiré, situé dans la vallée de l'Indre, près d'Azay-le-Rideau !

Entre la pierre, les promenades, les baignades, les échanges de lettres entre Camille et Claude Debussy, la dureté de Rodin, la jeune Eugénie et son élève, une immersion totalement réaliste et addictive.

Le style de l'auteure est magnifique et décrit superbement le travail de la glaise, les sculptures, les passions, le cadre de ce merveilleux château.

C'est un roman fiction qui nous plonge dans la fin de ce XIXe siècle, dans la douceur de la Touraine. Certains personnages historiques réels (Camille Claudel; Auguste Rodin, Claude Debussy, la petite Marguerite) côtoient le personnage inventé d'Eugénie.

L'autre "personnage" historique est le château de l'Islette !

Ce château abrita, au cours des années 1890, loin de Paris, les amours tumultueuses des deux grands sculpteurs Camille Claudel et Auguste Rodin.

Rodin y travailla à son fameux Balzac et Camille Claudel y sculpta La Petite Châtelaine dont vous pouvez admirer le bronze exposé de façon permanente dans le château.

Je vous conseille vivement de visiter ce superbe château et son parc enserré par les bras de l'Indre !

Pour en revenir à ce roman qui est une parenthèse enchantée au doux soleil de Touraine, je n'ai qu'un seul regret… Il est beaucoup trop court !
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Une très jolie découverte , une lecture qui se savoure, se déguste! l'espace d'un été, nous voyons sous les yeux d'Eugenie, jeune fille préceptrice de la petite châtelaine , peut-être, Camille Claudel qui crée, se débat avec Rodin, sa vie! Rodin y parait seigneur ours dont le charme mais aussi la violence peuvent être saisis entre les lignes.
Plausible ou pas, nous sommes comme résidants au château, témoins de ces moments !
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Camille Claudel m'accompagne depuis longtemps. J'ai aimé la retrouver dans ce roman, suivre sa correspondance avec Debussy, la voir créer, l'entendre rire ou crier. J'ai aimé que Rodin soit absent le plus possible. J'ai aimé deviner son secret et le voir prendre chair. J'ai aimé les joues rebondies de Marguerite, ses libertés d'enfant, sa présence éternelle dans l'oeuvre de l'artiste.
Un beau moment de lecture.
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Un tout petit roman qui m a fait passer une excellente soirée
Vu le nombre de pages je ne peux rien vous raconter
Sachez que nous sommes dans un château en Touraine l atmosphère est semaine
On plonge dans le passé en compagnie de Camille Debussy Rodin
Alors vite allez les retrouver
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Juillet 1892.
Camille Claudel s'installe à Islette le temps d'un été, aux portes d'Azay-le-Rideau dans la vallée de l'Indre.
Eugénie Farnoux est préceptrice de Madeleine, petite fille de madame Courcelle.
Madeleine, ne perd pas une miette de ce dont elle est témoin durant cet été sans précédent.
Camille Claudel se moque de la bienséance, de son apparence, de parler trop fort ou de boire au goulot mais elle se tue à la tâche. de jour comme de nuit, elle besogne, pétrit, taille, modèle et façonne…surtout elle attend Rodin, le maître, l'ogre. Rodin qui partagé entre épouse, maîtresses et mondanités se fait attendre et quand il vient il lui donne si peu à Camille.
Et tandis que Rodin lui offre les plus vertigineuses disputes, Debussy offre à Camille une oreille amicale, elle lui confie dans ses lettres son désarroi, il est son ami et confident. le musicien et la sculptrice ont leur art chevillé au corps ainsi qu'une certaine aptitude à se renouveler, ils se comprennent.
La valse prend forme, Balzac sort de pierre et l'après-midi d'un faune va révolutionner les romantiques…
Eugénie disparaitra un beau matin, non sans avoir sceller son destin, ailleurs.
Longtemps après, Madeleine, la petite chatelaine, se souviendra et racontera à son tour l'été à Islette.
Une agréable parenthèse entre fiction et réalité, une mise en lumière de la sculptrice artiste, amoureuse, exigeante et passionnée.
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Ce délicieux roman de Géraldine Jeffroy a le charme discret des vieilles maisons de famille : chaque objet y fait mémoire et dans chacun des rayons de lumière qui la traversent, on croit apercevoir la silhouette d'un ou d'une qui y passa et y laissa sa trace. Il a la grâce des plus petites sculptures de Camille Claudel, légères comme un souffle mais solides et structurées comme un roc. Il a la voix fluette d'une petite fille curieuse que l'art n'impressionne pas, ni les épaules du grand Rodin, ni la drôle de musique de Debussy. Il porte en lui, comme « La valse » de Camille qui en est le coeur, une sorte d'étourdissement juste au bord du vacillement, un mouvement saisi au vol, un secret conservé dans la pierre. Il est un coup d'oeil à peine glissé dans un trou de serrure, une bribe de conversation portée par le vent de l'été, quelques éclats de voix arrachés à la nuit trop chaude. Il est une confidence entre amis, une complicité de filles, un contact avec la création. Et comme le passage d'un vol de papillon dans la lumière immobile d'un après-midi d'été, il laisse derrière lui le souvenir fugace et fragile d'un instant de beauté insaisissable.
Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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C'est sur le conseil de ma libraire que je me suis lancé dans la lecture de ce livre. Parmi mes autres lectures récentes , celle-ci est une parenthèse enchantée.
La plume de l'auteure est aussi légère que les notes les plus délicates du Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy. C'est une oeuvre à déguster sans modération.
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Ce petit récit se lit doucement , en accord avec la douceur de vivre des bords de l'Indre. On se fond tout au long du récit à l'ambiance de ce court récit, écrit avec une certaine tendresse pour les différents personnages. Une visite au château de l'Islette peut finaliser cette lecture.
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J'aurais bien lu 50 pages de plus, ce qui est toujours bon signe ! Mieux vaut un roman trop court que trop long !
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"Vous ne pouvez vous figurer comme il fait bon à l'Islette […] et c'est si joli là ! […] Si vous êtes gentil à tenir votre promesse, nous connaîtrons le paradis." - Lettre de Camille Claudel à Rodin

"Je pris réellement conscience de ma solitude ; j'avais eu à l'Islette l'illusion d'avoir une famille, ou du moins une place non négligeable. Mais peut-être est-il plus juste de dire que j'avais fait de telles rencontres durant cet été 92 que je voulais en garder "quelque chose" en vertu de l'accord tacite passé avec Camille."

Qu'il est doux, l'espace resserré d'une petite centaine de pages, d'être accueillie à l'Islette, de mettre mes pas dans ceux d'Eugénie, fille de chapeliers parisiens qui désespérant de lui trouver un mari l'envoient, contre son gré, en Val de Loire pour être la préceptrice de la petite Marguerite, 6 ans.

"Un été à l'Islette", deuxième roman de Géraldine Jeffroy, est d'une délicatesse infinie, une parenthèse enchantée, toute d'harmonie et de poésie. le texte économe de mots, le rythme souple du phrasé, la beauté classique de la langue offrent un moment de lecture hors du temps : on oublie, on s'oublie, et c'est délicieux.

Le récit s'ouvre sur la longue lettre qu'Eugénie écrit en 1916 à Millou, alors au front, pour y confesser un secret tu depuis plus de vingt ans et dont je ne vous dirai rien. Ce que je peux toutefois me risquer à écrire, c'est qu'elle y raconte l'été 1892, été qu'elle passa au château de l'Islette. Mme veuve Courcelle l'avait engagée pour s'occuper de sa petite-fille adorée alors en convalescence.

En ce mois de juillet de fin de XIXe siècle, des artistes reconnus viennent établir leur atelier d'été au domaine de l'Islette, lieu bucolique et favorable à la création. Cet été-là verra Camille Claudel travailler à la "Petite Châtelaine", et surtout à la "Valse dite avec voiles"

"Ici, ma Valse mûrit doucement à force de recherches, d'essais heureux ou malheureux. le drapé sur les jambes de ma danseuse a fini par trouver sa forme et le haut des corps m'a donné quelques peines. le mouvement des bras, l'impression de leur courbe, l'opposition des mains, l'inclinaison des têtes, l'expression des visages, tout cela fut soumis à de longues réflexions qui m'ont laissée exsangue."

Rodin viendra se mesurer au "Monument à Balzac" que lui a commandé la Société des Gens de Lettres un an plus tôt et Debussy, resté un temps rue de Londres à Paris, esquissera les premières mesures de son "Prélude à l'après-midi d'un faune", "ce morceau lumineux, teint de toutes les couleurs de l'été".

La qualité narrative de ce court récit doit beaucoup à l'alternance sans heurts de passages de la main d'Eugénie et de lettres qu'échangent Claude Debussy et Camille Claudel. Ces lettres, intermèdes apaisants dans une vie artistique par ailleurs tourmentée, disent tout d'un lien que l'on devine mi-amical, mi-amoureux, exposent les élans créatifs que viennent contrarier quelques doutes pour elle, ici :
"Il y a toujours une part de nos créations qui nous échappe, n'est-ce pas ?"

ou là encore :
"Les corps, nus ou recouverts, se trouvent pareillement lorsqu'ils veulent se trouver. Quelle hypocrisie leur fait croire que ce qui est caché n'éveille pas le désir ? D'ailleurs, ils se trompent d'objet. Mes valseurs, ce ne sont pas deux corps indécents qui s'enlacent avant l'accouplement, ce sont deux corps qui vacillent. Croient-ils qu'ils vacilleront moins si je les enveloppe ? Peut-on éviter l'inexorable par un voile de pudeur ?"

et quelque "bile noire" pour lui :
"Nous sommes de laborieux artisans, un peu penseurs tout de même, mais de vrais galériens. Modérez-vous, Camille, n'épuisez pas vos forces à façonner une oeuvre que vous avez en tête. Elle ne s'échappera pas."

Eugénie, cette "femme sans charmes mais sensible et cultivée. [...] Réservée et douce, [inspirant] une confiance immédiate" ainsi que la décrit Camille Claudel, va tisser une relation privilégiée avec la sculptrice, relation qu'un temps, elle craint mise à mal par l'arrivée de Rodin. Car, entre Camille et Rodin, c'est violent quand passion créatrice et passion amoureuse se télescopent de nuit comme de jour. Et on s'écrierait bien avec Debussy :
"De grâce, Camille, soyez raisonnable et laissez votre barbu là où il est. Loin du bûcheron les arbres poussent jusqu'à toucher le ciel."

Cet été-là, un événement viendra infléchir à tout jamais le destin d'Eugénie.

Comment résister à l'Islette et ne pas tomber sous son charme ?
Pendant deux heures à peine, j'ai eu l'impression d'être avec eux, au bord de l'Indre, dans ce château Renaissance, d'être bienvenue aussi bien dans la poussière argileuse de l'atelier de Camille Claudel que dans le jardin languissant à écouter le piano de Debussy,

"La musique est un art de plein air, un art à la mesure des éléments, du vent, du ciel et de la mer. Il y a une collaboration mystérieuse de la nature et de la musique, une alchimie certaine."

d'être admise à la table où Marguerite, "la petite de l'Islette", avec la candeur de l'enfance, assène quelques vérités bien senties, voire prémonitoires :
"Mademoiselle Camille est bien malheureuse. Dans sa tête il y a des monstres."

"Un été à l'Islette" m'a ramenée vers un autre été, celui de Gaëlle Josse, "Un été à quatre mains", publié en 2017 par les Éditions Héloïse d'Ormesson. Est-ce l'été de leur titre ? la douceur de l'écriture ? l'alliance heureuse de faits historiques et de trame romanesque ? Je ne saurais dire. J'en ai goûté la grâce et le charme surannés et m'y serais bien attardée.

2e roman,
Lu pour la session automne 2019 des #68premieresfois

Lien : https://www.calliope-petrich..
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