J'aimerais bien une autre vie mais je suis le narrateur. Il ne peut pas tout faire, le narrateur. Déjà, il narre. S'il me fallait, en plus de narrer, vivre, je n'y suffirais pas.
Dire ne suffit pas,montrer est nécessaire.
Le silence après la guerre est toujours la guerre.
Il m'apprit que le vide est préférable au plein car le plein ne bouge plus,mais que le plein est existence et qu'il faut se résoudre à rompre le vide.
On nait à tout âge dans les livres.
Le voisinage devient douloureux, la proximité phobique, on se prend à rêver de ne plus avoir de voisin, de tout supprimer si ce n'est soi.
Tu ne peux pas vivre si tu ne penses pas à la mort.
L'oncle était brutal, l'époque le voulait ; les temps n'étaient plus aux tendres. Le monde entier depuis quinze ans connaissait une augmentation progressive de la gravité. Dans les années quarante ce facteur physique atteignit une intensité difficilement supportable pour l'être humain. Les tendres en souffraient d'avantage. Ils s'affaissaient, devenaient mous, perdaient leurs limites et collaient, ils finissaient en compost, qui est la purée primitive idéale pour d'autres qui poussent plus vite, plus violemment, et gagnent ainsi la course au soleil.
- Les troupes franco-vietnamiennes.
-C'est peut-être nous. Dis Mariani, on ne se mélangerait pas un peu? Nous sommes l'armée française, et nous menons une guerre de partisans contre l'armée régulière d'un mouvement qui mène une guérilla contre nous, qui luttons pour la protection du peuple vietnamien, qui lutte pour son indépendance.
- Pour se battre, on sait faire. Pour ce qui est du pourquoi, j'espère qu'à Paris ils savent.
En France nous savons organiser de belles manifestations. Personne au monde n'en fait de si belles car elles sont pour nous la jouissance du devoir civique.