La confrérie des chasseurs de livres

J'avais préalablement collé l'étiquette de roman historique à La confrérie des chasseurs de livres mais c'est plutôt d'un roman d'aventures dont il s'agit, en l'occurrence celles du poète de la fin du Moyen-Âge, François Villon, imaginées par Raphaël Jerusalmy. de Paris à la Terre Sainte, en passant par Gênes, les tribulations de Villon et de son comparse, Collin, sont parsemées de rencontres parfois mystiques et souvent triviales. Intéressant, mais j'ai eu l'impression à tout moment que l'intrigue partait en tous sens, à trop vouloir combler le lecteur d'érudition.

Quelques belles pages sur la fascination des livres et beaucoup d'érudition.

Au cours de la seconde moitié du XV ème siècle, l'imprimerie balbutie, certains qui sentent que l'accès au savoir concernant les sciences, les philosophies, les écrits religieux, sera à la portée du plus grand nombre d'individus veulent maîtriser ces changements à leurs profits. le roi Louis XI peste de voir la suzeraineté d'Avignon et le Comtat du Venaissin léser le royaume des gains énormes provenant des droits de passages de tout ce qui remonte par la vallée du Rhône, provenant de l'Orient, de Byzance, d'Alexandrie. Pour s'accaparer les gains, et la supériorité qu'offrira l'imprimerie, il a l'idée de faire appel à François Villon, à la fois poète et brigand qui croupit en prison en attendant son exécution, il le missionne de faire venir en France le libraire et imprimeur Allemand, Johann Fust, dont un des associés est un certain Gutemberg, afin de lui confier l'impression des livres précieux qu'il détient. de leurs côtés, le pape Paul II et les Médicis convoitent les manuscrits anciens des philosophes grecs, des penseurs orientaux, et les écrits des religieux, des rabbins, des apôtres, ils ont constituer une confrérie pour aller, notamment en Terre Sainte chasser les livres, et les récupérer. Une fois la première mission de François Villon réalisée, l'imprimeur Fust est installé à Paris, le roi, lui adjoint un " coquillard " maître Collin et les envoie à Jérusalem, à la recherche d'un manuscrit mythique qui pourrait changer les rapports entre juifs et chrétiens. Arrivés en Galilée, ils sont pris dans un tourbillon d'aventures, de rencontres, plus où moins amicales, d'emprisonnements, de découvertes, et d'affrontements entre juifs, sarrasins, chrétiens. Villon déjouera tous les pièges et saura s'opposer aux dogmes, pour préserver la liberté de penser et le sort de l'humanité. Avec un tel titre, le lecteur s'attend à de belles descriptions sur les livres anciens, les manuscrits, les bibliothèques mythiques, bien sûr, elles y sont, mais sans plus, juste quelques lignes par-ci par-là, c'est surtout un roman d'aventures François Villon est une sorte d'Indiana Jones du XV ème siècle, dans lequel on perçoit malgré tout les bouleversements que l'arrivée de l'imprimerie va occasionner , ainsi que les interrogations sur le passage du fils de Dieu sur terre, et sur le rôle des juifs, des romains dans son martyr.

François Villon est connu comme poète du Moyen-âge. On parle moins de lui comme brigand, voire truand, ce qu'il était pourtant. En 1462, à 31 ans, il est arrêté et condamné à la pendaison. Gracié, il disparait. Raphaël Jérusalmy invente alors la suite de son histoire.
Dans sa prison, Villon reçoit la visite de l'évêque de Paris qui, au nom du roi Louis XI, le charge d'une mission : convaincre un grand imprimeur allemand de diffuser certains ouvrages afin de saper l'influence de Rome. François va alors vivre une véritable aventure qui le mènera à Jérusalem, en passant par Lyon et l'Italie. Il y croisera la Confrérie des chasseurs de livres qui a pour but de sauver le maximum d'ouvrages, en particulier ceux mis à l'index.

L'histoire est originale, l'écriture soignée et même si l'on a parfois du mal à accrocher à cette aventure rocambolesque, on suit sans déplaisir l'épopée de François Villon et des chasseurs de livres.

La chute finale du livre est remarquable: vendre un texte fondateur à un marchand ambulant pour s'acheter un vêtement correct. François, s'il s'est fait manipulé, les a tous bernés, ces puissants qui s'étripent et complotent pour une parcelle de légitimité spirituelle. L'idée du savoir antique entreposé à l'abri de l'obscurantisme est plaisante, quoique peu crédible. Au 15 ème siècle, cela fait mille ans que le christianisme bloque toute évolution pour mieux asseoir son pouvoir, pouvoir bien réel, très concret dans ses attributions. La Renaissance fait vaciller cette omnipotence. Tous les acteurs de cette histoire savent que la duplicité a assez duré et qu'il est temps qu'une part de raison reprenne ses droits. "Il n'y avait qu'un seul homme de Dieu dans cette salle" est-il dit au moment où le texte sacré est remis au pape. Tout est dit.
L'auteur semble désabusé, suffisamment pour confier le rôle principal à un rebelle, renégat condamné, bon vivant, seul homme véritablement sympathique du lot, un homme normal tout simplement.

Bon principe de base que ce livre qui reprend là où l'histoire s'arrête la vie de François Villon, célèbre poète-bagarreur-brigand du moyen-âge qui fut banni de Paris.

L'auteur emmène son lecteur dans des complots d'intérêts où les livres interdits par le clergé sont au centre de l'histoire.
Une bonne idée même si la 4ème de couv' qui laisse présager un roman d'aventure survend peut-être un peu la chose... Même si l'ambiance est bien travaillée, le livre manque parfois un peu de rythme... Sur ce point tout le monde n'est pas d'accord. Bref, l'histoire en reste intéressante !

Il y avait une promesse de voyage et de suspens.... Contrat à moitié rempli. le voyage y est, mais pour le suspens, c'est autre chose.
J'ai trouvé cette histoire trop "plate" et linéaire malgré une belle écriture. Finalement je me suis plus intéressée à la vie de nos 2 héros qu'à l'intrigue, c'est ce qui m'a fait lire jusqu'au bout.
C'est un livre que je vais oublier assez vite.

Où l'on rencontre François, Colin, Frère Paul, Gamliel, Moussa et bien d'autres personnages tel un certain Jésus...