Le savoir ? Ça va de soi. Mais faut il encore que le soi soit libre d'aller vers ce qu'il doit.
Et que doit- il ce soi ? Et d'abord à qui le doit il ? À lui même. Et donc quoi ? Ce qu'il ne sait pas peut être. Ce qu'il ignore très certainement. Devenir sachant bien plus que savant. Sachant le sens d'un fleuve, sachant la course des étoiles, sachant la graine, sachant la roue, la vapeur, sachant les couleurs, sachant la lumière, sachant reconnaître l'exact de l'erreur, sachant ignorer les préjugés, sachant chasser les ténèbres de la peur, sachant accueillir, s'étonner, et débattre, sachant soupeser, comparer, évaluer, sachant juger mais avec conscience, sachant remettre en question, expérimenter, sachant douter, déduire, contre dire, se questionner, sachant imaginer, sachant inventer, sachant créer, sachant qu'aucune vérité n'est jamais éternelle, sachant que l'on se rend maître de sa vie comme on apprend à maîtriser un navire, sachant qu'il y a des milliers de peuples mais qu'il n'y a qu'une espèce d'homme, celui qui souffre quand on le saigne, celui qui enrage quand on l'enchaîne, celui qui rêve, celui qui crée. Mais également celui qui persécute son frère et qui malheureusement se croit « être par naissance » et qui n'est que le châtelain fou d' un puits d'ignorance au fond duquel il se complaît à n'adorer que son reflet.
Denis Diderot aurait pu se contenter de mener une vie aussi plate qu'une enseigne, mais il a choisi de créer la plus féconde la plus géniale la plus audacieuse oeuvre qu'un cerveau d'homme a rarement su générer. Une oeuvre pour tous, une oeuvre collaborative, généreuse, interactive, une oeuvre regroupant sciences, arts et techniques : « L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers » de la fleur, au pinceau, de la montagne, à la poulie, de l'estuaire à l'étoile polaire, de la salamandre, au coeur de l'homme. Il a fait de tous feux et de toutes flammes une connaissance. Et il a porté tout cela au su et vu de tous. du moins à ceux qui pouvaient avoir accès aux livres... Mais l'idée était plantée dans le terreau de l'humanité ! Rien n'allait plus pouvoir arrêter la croissance de la foret de la connaissance !
Plus vingt ans pour faire naître la première l'encyclopédie. Plus de vingt ans, entre 1751 et 1772, de tracas, de censure, de travail, de bataille. Mais il était homme des Lumières comme son ami et co auteur de l'encyclopédie Jean le Rond D'Alembert, et ce flambeau : il l'ont tenu ! .
Il voulait chasser l'ignorance, faire du savoir une chance et non plus un pouvoir. Il dérangeait, énervait l'église et le roi. La révolution française, enfant des Lumières, lui succéda.
Il est sans nul donc le créateur du premier moteur de recherche de tous les temps. Comme quoi une grande idée peut être capable de faire bien plus que son temps et cela pour très longtemps.
Depuis
Diderot il est impossible de se contenter d'un stupide « je ne savais pas ».
Je dois savoir parce qu' à présent je peux savoir. En chassant l'ignorance on fait entrer l'air de la liberté mais également tous les mots où s'inscrivent nos responsabilités. Savoir est toujours un devenir. Ignorer c'est demeurer. En cela, savoir nous fera toujours grandir.
« « Un tribunal (...) condamna un célèbre astronome pour avoir soutenu le mouvement de la terre, et le déclara hérétique (...). C'est ainsi que l'abus de l'autorité spirituelle réunie à la temporelle forçait la raison au silence ; et peu s'en fallut qu'on ne défendit au genre humain de penser. », discours préliminaire de l'Encyclopédie de d'Alembert
Actes Sud Junior propose la collection « Ceux qui ont dit NON ». Collection qui permettra aux juniors d'aller à la rencontre d'Émile
Zola,
Rosa Luxemburg,
Jean Jaures, Victor Jara,
Frederico Garcia Lorca,
Rosa Parks,
Louise Michel,
Olympe de Gouges, Harvey Milk et de nombreux autres grands visages de notre humanité.
Astrid Shriqui Garain