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Qui n'a jamais eu envie que la personne chère qui s'en va pour toujours ne dise : « Je te ferai un signe, je serai toujours avec toi » ?
Teresa, la belle et encore jeune veuve, mère de deux grands jeunes hommes, s'accroche à cette phrase prononcée par son mari le dernier jour de sa vie. Atteint d'un cancer, il peut enfin prouver son amour par cette promesse. C'est toujours quand il est trop tard qu'on se rend compte qu'on n'a pas assez aimé...Cela vaut pour les deux membres de ce couple belgo-polonais (Teresa est une Polonaise arrivée en Belgique il y a longtemps en vue de se marier avec un autochtone, ce qu'elle a fait dès sa venue).
Et quand un Croate arrive de manière inopinée après un an de veuvage, des « signes » - du moins, interprétés comme tels - font croire à Teresa que son mari l'a envoyé auprès d'elle.
C'est sans compter avec les deux grands fils pas très heureux d'assister, impuissants, à l'incrustation de ce bel étranger non dépourvu de charme que les femmes trouvent bien séduisant...

La narration alternée d'André, le fils intellectuel, étudiant en mathématiques, assez froid en apparence, et de Tadeusz, l'ainé, celui qui a repris la brasserie paternelle, coureur de jupons et bon vivant, cette narration rythme heureusement les faits qui s'enchainent sans grand suspens. L'analyse psychologique est présente, l'ambiance est bien ardennaise, avec son café, son église et son curé (nous sommes en 1996 et les bonnes gens se rendent encore à la messe dominicale).
Il y a un meurtre, comme souvent dans les romans d'Armel Job, et le coupable n'est jamais celui qu'on croit.

L'auteur pose aussi les jalons d'une réflexion sur la justice, et je ne résiste pas à citer sa phrase-choc : « Tu braques un bijoutier, tu es un criminel. Tu rases Hiroshima, tu es un héros ».

Petite intrigue policière mâtinée de relents religieux et brassée dans l'entreprise familiale, cette histoire se lit facilement et sans grande prise de tête, sauf pour les personnages qui eux, sont bien dans la mélasse.
Tout ça à cause d'une phrase inopportune d'un pater familias voulant se donner bonne conscience.
« Et je serai toujours avec toi », dans la vie et dans la mort, pour le bonheur et pour le pire...
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Jacques Broncart, brasseur dans le Hainaut en Belgique, meurt d'un cancer en laissant sa veuve Teresa, une polonaise qu'il avait connue par petites annonces et ses deux fils, Tadeusz et André.
Tadeusz va reprendre la brasserie aidé par sa mère et André va poursuivre des études universitaires.
Les faits se situent en 1996. Un soir, Branko, un Croate réfugié en Belgique vient sonner à la porte des Broncart car il est tombé en panne. Il cherche du travail.
Teresa va proposer de le loger avant qu'il ne trouve du travail dans l'entreprise de bûcherons du coin.
Une ouvrière de l'entreprise, Suzanne, va être assassinée et l'enquête va commencer sur fond de suspicion envers le mystérieux Croate de la part de la gendarmerie et des deux fils de la brasserie qui nourrissent une jalousie certaine mais pas malsaine envers Branko.
Les faits bien menés, la lecture palpitante, les sentiments humains , l'écriture très agréable , fluide en font un roman de grande qualité.
Armel Job organise ses chapitres en laissant la parole soit à André, soit à Tadeusz. C'est très intéressant d'avoir l'avis de l'un puis de l'autre sur les mêmes faits.
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Avant de succomber à la maladie, son mari « lui jura qu'une fois trépassé, il lui ferait parvenir un signe, afin qu'elle sache qu'il était en paix, dans l'ombre, à ses côtés, et qu'elle pouvait continuer à vivre pleinement, sans regret. »

Fervente catholique, Teresa a voulu y croire, elle a accueilli ce signe à bras ouverts, voire plus, au grand dam de ses deux fils, jeunes adultes. Lesquels n'ont eu de cesse d'ouvrir les yeux de leur mère - pour son bien ? par jalousie ? par sens moral ? Pourquoi livre-t-on ce genre de combat, au juste ?

Malgré son titre a priori niais (surtout ce 'Et' dont je cherche une explication), j'ai emprunté ce livre après avoir découvert deux romans captivants et subtils d'Armel Job - merci à quelques Babéliotes, de Belgique et d'ailleurs, qui m'ont donné envie de connaître l'auteur.
Ledit titre se révèle être l'épitaphe gravée sur la tombe du défunt époux.

J'ai longtemps douté des dithyrambes de la 4e de couv : « Roman à la mécanique implacable, conte à la morale subtile, [il] impose Armel Job comme un maître du suspense. »
A l'issue de ma lecture, j'y adhère pleinement. L'auteur prend le temps de déployer une intrigue pas si manichéenne qu'il n'y paraît. Il ménage des surprises et nous pousse à voir au-delà des évidences sur les notions de vérité, de justice et de pardon, notamment.

Le genre de livre sur lequel je méditerai après l'avoir refermé, d'autant que les révélations sur la forme du récit donnent une dimension intéressante aux redondances parfois lassantes dues à la double narration.
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Un petit village ardennais, une brasserie artisanale, Térésa et ses deux fils Tadeusz et André et puis Branko qui débarque un soir comme par hasard, Croate paumé dans sa vieille Golf pourrie.

Personnages merveilleusement croqués, la jeune veuve polonaise Térésa, qui se sait jolie, qui traverse l'église chaque dimanche avec le même retard en claquant ses hauts talons, les rancoeurs d'André, le bon fond de Branko qui ne veut rien cacher.

Job séduit par sa prose inventive, juste, sobre.
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La belle Teresa, polonaise d'origine, a choisi de se marier via une agence matrimoniale afin de mener une vie sur laquelle soufflerait un vent de liberté, loin de son pays de misère. Mais finalement, comme dans les contes de fées qui se terminent mal, la réalité s'est révélée moins reluisante. Ne s'est-elle pas exilée trop tôt dans ce monde inhospitalier aux confins de l'Ardenne belge ?
Adulée par son mari et 2 enfants plus tard, elle lui oppose pourtant un masque de froideur que rien n'entame pendant plus de 20 ans sauf que … l'infortuné est frappé par un cancer foudroyant, bouleversant Teresa qui se transforme en amoureuse transie, mue par une nécessité de rédemption tardive.

Quand un séduisant étranger du nom de Branko débarque 1 an plus tard avec sa voiture en panne et quelques heureux hasards du calendrier, la pieuse Teresa y voit le messager céleste de son défunt mari aimé trop tard qui lui a promis de se manifester outre-tombe. Mais les morts ont-ils le droit de décider de la destinée des vivants ?

L'arrivée du croate aussi intrigante que suspecte n'est pas perçue de la même manière par ses deux fils Tandeusz et André. L'un a pris la relève de son père pour perpétuer l'emblématique « Crochepatte » à la brasserie familiale et l'autre joue les fils prodigues en suivant des études de mathématiques à Bruxelles. D'hôte de passage, Branko arrive à s'installer dans leur maison jusque dans le lit de leur mère.
Lorsqu'un meurtre est commis au village, tous les soupçons se tournent naturellement vers le nouveau venu dont le statut d'ancien combattant dans la guerre des Balkans en fait le coupable idéal.

Rien n'est simple dans ce roman d'Armel Job, à l'instar des sentiments qui animent les protagonistes. L'intrigue policière et l'analyse psychologique des relations entre la mère et ses deux fils nous permet d'instaurer une ambiance intimiste « à la belge » qu'affectionne particulièrement l'auteur.
On découvre en alternance les récits d'André et de Tandeusz que rien ne réunit mais qui se rejoignent dans la même bataille : protéger leur mère.

« Dans toute cette histoire, il y avait le mélange de mensonge et de sincérité qui est sans doute le fond ordinaire de l'existence, dont il faut bien s'accommoder pour vivre ensemble. Il n'y a que de rares heures où, comme à la fin d'un bon vieux roman, la vérité occupe toute la place et rejette les mensonges dans l'ombre. »
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Oui, j'avoue et j'ai honte … l'adage « nul n'est prophète en son pays » est vrai. Car, voyez-vous, Armel Job habite dans ma région et cela fait des lustres que je n'avais pas lu un de ses livres. Je répète … j'ai honte. Pour ma défense, mon besoin d'évasion loin des paysages de l'Ardenne belge est sans doute à l'origine de ce blocage. Tout cela pour vous dire qu'il aura fallu un challenge lecture pour que je renoue avec son écriture.

Et donc.

J'ai trouvé dans « Et je serai toujours avec toi » un récit très profond et nuancé sous ses airs d'enquête policière régionale. Armel Job apporte tant de soin à la psychologie de tous ses personnages que l'empathie est presque immédiate. Il m'a offert un magnifique portrait de mère mais aussi une fine analyse des relations entre frères. Bref, j'ai plongé avec bonheur dans ce huis-clos familial, y reconnaissant les codes de ce qui fait la vie de famille au sein d'une région que je connais bien.
Ce qui m'a définitivement conquise, c'est la deuxième couche …. La réflexion philosophique qu'Armel Job veut provoquer chez son lecteur. de manière détournée, Il pointe les défauts de ses compatriotes et met en garde contre le jugement au premier regard, les idées toutes faites.
Il pose aussi la question de la deuxième chance. « Sommes-nous une seule et même personne de la naissance à la mort ou sommes-nous peut-être plusieurs personnes successives qui sortent l'une de l'autre. Et c'est la dernière – la moins moche bien souvent – qui doit prendre en charge bon gré mal gré les répugnantes chrysalides qui l'ont précédée. » (page 190).

Question hautement intéressante. Je vous laisse réfléchir là-dessus ….. Armel Job ramasse les copies dans trois heures !



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Un écrivain, pour la première fois, sur ma route, est passé, m'offrant un roman sombre sans être sordide, où des thèmes essentiels ( foi, pardon, rédemption ) sont abordés, où l'amour ( filial, conjugal, et "providentiel" ) sous divers angles est décliné, où les horreurs sont pudiquement évoquées, les âmes sensibles préservées.
Je recommande....et j'en redemande !
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Encore un bijou façonné par Armel Job.
C'est un conteur talentueux qui sait captiver.
Hors les temps de lecture, le roman
en cours reste vissé en tête .
Une histoire pleine d'histoires.
Un père meurt promettant à la mère
de ses enfants qu'il sera toujours auprès d'elle..
Un inconnu arrive dans la brasserie familiale,
En panne, bel homme, croate, il émeut
la jeune veuve originaire de Pologne.
Leur slavitude et leur culte
pour la Vierge font communion, trait d'union.
Les fils sont partagés par l'accueil très chaleureux
que leur mère réserve à cet étranger .
Térésa y voit un cadeau du Ciel et de feu son mari...
Et puis un meurtre dans les environs,
des questions, une enquête,les langues se délient
l'étranger semble le coupable parfait.
Un peu trop parfait peut être ?
Un suspense tendu jusqu'à la toute fin.
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Lorsque Jacques Broncard va mourir , il cite à Tereza , sa femme, fervente catholique cette phrase de la Bible: Et je serai toujours avec toi en lui promettant de lui envoyer un signe de sa présence.
Pour Tereza, polonaise arrivée en France pour épouser Jacques , l'attente commence donc avec la mort de son époux . Nous sommes en 1995 . Lorsque un Croate tombe en panne devant sa maison , plusieurs événements la conduisent à croire que cet homme est celui que Jacques lui envoie ...

L'histoire est racontée par les deux fils : Tadeusz, l'ainé, le fils préféré , celui qui a repris la brasserie de son père et André, celui qui part faire des études . Chacun raconte à son point de vue la rencontre entre Tereza et Branco et la suite d'événements qui vont faire éclater le cercle familial .
Un meurtre est commis, rapidement mis sur le dos de l'étranger, ce Croate qui a fait la guerre et dont on ne sait rien .

Cet excellent roman, assez court nous plonge dans une Belgique provinciale, cela aurait pu être la France aussi , avec ses préjugés , son parti pris contre ceux que l'on ne connait pas , les étrangers , vite accusés de tous les maux, cela n'a guère changé peut-on remarquer ...

Mais la réflexion va bien au delà , elle touche les relations entre frères, liens puissants mais avec une pointe de jalousie et une compétition souvent latentes , elle aborde de façon directe le regard sévère que les enfants , même devenus grands , pose sur les relations amoureuses de leurs parents , en particulier de leur mère avec la gène d'être témoin de gestes d'amour surtout s'il s'agit d'un autre homme que leur géniteur .

La force de la foi est également évoquée car elle rend aveugle ou alors elle franchit les montagnes, suivant sa propre croyance ou pas .

Les deux derniers points et non des moindres que ce roman met en exergue sont la capacité à pardonner, et la possibilité de vivre en résilience avec soi même et avec les autres lorsque l'on a commis des atrocités .

Armel Job, un écrivain que j'apprécie beaucoup va au plus profond de l'âme des hommes et laisse le lecteur longtemps avec ses interrogations sur ses propres valeurs et la force de ses préjugés .
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C'est avec plaisir que je vous recommande cette autre pépite belge !
À tour de rôle, deux frères racontent comment un mystérieux Croate s'immisce dans le foyer de leur mère, récemment devenue veuve, après être tombé en panne de voiture près de chez elle. Qui est-il ? Est-il arrivé chez eux par hasard ? A-t-il trempé dans le meurtre d'une fille du village ? le roman commence lentement, dans une ambiance hivernale telle qu'on pourrait en trouver dans une histoire de Maigret. Mais peu à peu, sans que le rythme ne s'accélère vraiment, le texte devient addictif, à un point que je n'aurais pas crû en commençant ma lecture. le mystère autour du Croate devient obsédant. On veut savoir, et on se laisse entraîner dans les suppositions de différents protagonistes.
Mais la valeur de ce livre ne tient pas uniquement dans l'intrigue. Il y a encore toute une richesse de fines descriptions des relations entre deux frères (celui qui est resté faire tourner la brasserie familiale et celui qui est parti étudier en ville) ou entre une mère et ses enfants. Il y a la place de la foi dans le coeur du femme d'origine polonaise. Il y a les dangers des jugements hâtifs. Il y a le poids d'un passé qu'on ne peut effacer, malgré tout le repentir qu'on ressent. Il y a les choix que l'on doit faire pour concilier (ou pas) amour et convictions profondes. Quand on referme le livre, après avoir été pris par l'intrigue, toutes ces réflexions font que le livre continue à occuper l'esprit.
Et malgré toute cette richesse, le texte garde une belle cohésion, au contraire de ceux qui pèchent par les excès d'une diversité construite de manière trop artificielle !
Essayez donc ce livre ! Et aussi les autres du même auteur, comme par exemple, « Le bon coupable » ou « De regrettables incidents ».
PS: Je serais curieux d'essayer une autre lecture du livre en lisant d'abord tous les chapitres d'un des deux frères, du début à la fin du livre, et puis en reprenant du début tous les chapitres de l'autre frère. Si vous faites l'essai, dites-moi donc ce que vous en aurez pensé.
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