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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jacques Broncart, brasseur dans le Hainaut en Belgique, meurt d'un cancer en laissant sa veuve Teresa, une polonaise qu'il avait connue par petites annonces et ses deux fils, Tadeusz et André.
Tadeusz va reprendre la brasserie aidé par sa mère et André va poursuivre des études universitaires.
Les faits se situent en 1996. Un soir, Branko, un Croate réfugié en Belgique vient sonner à la porte des Broncart car il est tombé en panne. Il cherche du travail.
Teresa va proposer de le loger avant qu'il ne trouve du travail dans l'entreprise de bûcherons du coin.
Une ouvrière de l'entreprise, Suzanne, va être assassinée et l'enquête va commencer sur fond de suspicion envers le mystérieux Croate de la part de la gendarmerie et des deux fils de la brasserie qui nourrissent une jalousie certaine mais pas malsaine envers Branko.
Les faits bien menés, la lecture palpitante, les sentiments humains , l'écriture très agréable , fluide en font un roman de grande qualité.
Armel Job organise ses chapitres en laissant la parole soit à André, soit à Tadeusz. C'est très intéressant d'avoir l'avis de l'un puis de l'autre sur les mêmes faits.
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Un petit village ardennais, une brasserie artisanale, Térésa et ses deux fils Tadeusz et André et puis Branko qui débarque un soir comme par hasard, Croate paumé dans sa vieille Golf pourrie.

Personnages merveilleusement croqués, la jeune veuve polonaise Térésa, qui se sait jolie, qui traverse l'église chaque dimanche avec le même retard en claquant ses hauts talons, les rancoeurs d'André, le bon fond de Branko qui ne veut rien cacher.

Job séduit par sa prose inventive, juste, sobre.
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Encore un bijou façonné par Armel Job.
C'est un conteur talentueux qui sait captiver.
Hors les temps de lecture, le roman
en cours reste vissé en tête .
Une histoire pleine d'histoires.
Un père meurt promettant à la mère
de ses enfants qu'il sera toujours auprès d'elle..
Un inconnu arrive dans la brasserie familiale,
En panne, bel homme, croate, il émeut
la jeune veuve originaire de Pologne.
Leur slavitude et leur culte
pour la Vierge font communion, trait d'union.
Les fils sont partagés par l'accueil très chaleureux
que leur mère réserve à cet étranger .
Térésa y voit un cadeau du Ciel et de feu son mari...
Et puis un meurtre dans les environs,
des questions, une enquête,les langues se délient
l'étranger semble le coupable parfait.
Un peu trop parfait peut être ?
Un suspense tendu jusqu'à la toute fin.
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Lorsque Jacques Broncard va mourir , il cite à Tereza , sa femme, fervente catholique cette phrase de la Bible: Et je serai toujours avec toi en lui promettant de lui envoyer un signe de sa présence.
Pour Tereza, polonaise arrivée en France pour épouser Jacques , l'attente commence donc avec la mort de son époux . Nous sommes en 1995 . Lorsque un Croate tombe en panne devant sa maison , plusieurs événements la conduisent à croire que cet homme est celui que Jacques lui envoie ...

L'histoire est racontée par les deux fils : Tadeusz, l'ainé, le fils préféré , celui qui a repris la brasserie de son père et André, celui qui part faire des études . Chacun raconte à son point de vue la rencontre entre Tereza et Branco et la suite d'événements qui vont faire éclater le cercle familial .
Un meurtre est commis, rapidement mis sur le dos de l'étranger, ce Croate qui a fait la guerre et dont on ne sait rien .

Cet excellent roman, assez court nous plonge dans une Belgique provinciale, cela aurait pu être la France aussi , avec ses préjugés , son parti pris contre ceux que l'on ne connait pas , les étrangers , vite accusés de tous les maux, cela n'a guère changé peut-on remarquer ...

Mais la réflexion va bien au delà , elle touche les relations entre frères, liens puissants mais avec une pointe de jalousie et une compétition souvent latentes , elle aborde de façon directe le regard sévère que les enfants , même devenus grands , pose sur les relations amoureuses de leurs parents , en particulier de leur mère avec la gène d'être témoin de gestes d'amour surtout s'il s'agit d'un autre homme que leur géniteur .

La force de la foi est également évoquée car elle rend aveugle ou alors elle franchit les montagnes, suivant sa propre croyance ou pas .

Les deux derniers points et non des moindres que ce roman met en exergue sont la capacité à pardonner, et la possibilité de vivre en résilience avec soi même et avec les autres lorsque l'on a commis des atrocités .

Armel Job, un écrivain que j'apprécie beaucoup va au plus profond de l'âme des hommes et laisse le lecteur longtemps avec ses interrogations sur ses propres valeurs et la force de ses préjugés .
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Je m'en veux. Je m'en veux terriblement d'avoir mis tant de temps à vous parler de ce bouquin qui pourtant m'a passionnée. Si bien que là comme ça sans détour, sans effet, j'annonce la couleur: "Coup de coeur de l'année clap 4ème!".

Quand petit et gros travers croisent bon sentiments et faux semblants, cela nous donne un roman bien de chez nous à la plume incisive qui met subtilement en avant ce qu'il y a de plus "terrible" chez l'humain en nous renvoyant parfois nous aussi face à nos propres défauts. Oui une fois de plus, Armel Job nous livre un roman se passant dans nos régions, où les personnages sont face à eux-même. Des masques tomberont au fur et à mesure que des liens se noueront, des consciences seront questionnées au fur et à mesure que les sentiments seront déversés, et tous devront avancer en faisant la part des choses.

Comme à chaque lecture d'un roman de cet auteur, au delà de l'histoire travaillée de telle façon qu'il est impossible de lâcher le bouquin, se posent les questions rituelles:

- et si c'était moi ?

- qu'aurais-je fait?

- que penser?

- ...

Oui parce que voilà ce que j'aime dans la plume impressionnante qu'est celle de Monsieur Job, sa capacité à nous conter une histoire passionnante et foisonnante en nous mettant face à nos propres questionnements, en nous mettant sans cesse face à nous même, face à notre condition d'humain bien pensant. Et ça marche, bon sang comme c'est efficace. La cerise sur le gâteau? Comme d'habitude la fin. Une fin dont l'auteur a le secret, une de celles qui vient bouleverser acteurs et lecteurs, une de celles qui vient comme le coup de grâce vous faire refermer le bouquin avec 150 questions morales qui vous poursuivront quelques temps.

Quel moment passé avec Teresa et ses fils. Quel moment passé dans cette ambiance feutrée et étouffante de part le poids des secrets. Quels cas de conscience qui viennent nous retourner au plus profond de nous même.

Mon seul regret? Cest déjà fini et il faudra attendre pour lire le prochain.
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Deux frères, André et Tadeusz, jeunes adultes, racontent à tour de rôle le récent veuvage de leur mère Teresa, comment elle retrouve goût à toutes choses avec l'arrivée d'un homme qui est en panne sur la route, près de chez eux. C'est un réfugié croate qui cherche du travail, Teresa qui, d'origine polonaise, se sent aussi exilée, lui propose de l'héberger quelques jours. Bientôt il prend une place de plus en plus importante dans sa vie. C'est alors que la mort violente d'une femme dans les environs va semer le trouble dans l'esprit des deux frères.

L'amour, le deuil, les relations mère-fils et les relations entre frères, la religion, la culpabilité, le pardon, ce sont les thèmes qui parcourent le roman, qui, de ce fait, est à la fois très prenant, puisque beaucoup de questions y restent sans réponse jusqu'à l'arrivée du dénouement, et en même temps, fait plonger dans les abîmes de réflexions passionnantes. le thème du mensonge et de la vérité, de celle qui peut faire des dégâts bien au-delà du seul coupable, l'idée aussi que l'on peut devenir une personne très différente à divers moments de sa vie, tout cela fait de ce roman psychologique une très belle découverte. Et s'il peut se trouver des points de convergence avec le roman de Kate O'Riordan, La fin d'une imposture, celui d'Armel Job est à mon avis bien plus achevé, et va beaucoup plus loin. Les personnages, même secondaires, possèdent une présence d'une grande justesse, et je ne pense pas les oublier de sitôt. Quel autre roman de l'auteur pourrai-je lire ensuite, c'est ce que je vais savoir en écoutant vos suggestions ou en parcourant les « archives » du mois belge !
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Un réfugié croate est accueilli dans une famille, en 1995. le père est mort un an plus tôt, et la mère voit dans son arrivée un signe du défunt. Elle tombe amoureuse, les deux fils se méfient (et je ne peux malheureusement pas vous en dire plus, pour maintenir le suspense).

Ce qui est intéressant, c'est la réflexion sur la culpabilité et le pardon, sur la religion et la crédulité.
Dans la famille, les liens sont aussi intéressants : les fils s'aiment et ne se comprennent pas, et c'est la même chose dans leur relation avec leur mère. L'histoire est racontée alternativement par les deux fils, ce qui donne deux regards différents sur les évènements.

C'est vraiment très bien, et très prenant.
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Teresa n'a jamais manifesté à son mari un amour passionné. Un jour, on découvre à Jacques Broncart un cancer foudroyant, qui transforme sa femme en garde-malade dévouée. Et, lorsque le malheureux est emporté par le mal, Teresa devient une veuve inconsolable. Elle vit dans l'attente d'un signe de l'au-delà, qu'il lui a promis de lui envoyer, en lui glissant, sur son lit de mort, cette parole de l'Évangile : « Je serai toujours avec toi ». Teresa est une croyante fervente. Elle guette donc, inlassablement, le moindre indice du retour de Jacques à ses côtés.
Et voilà qu'on frappe à la porte de la ferme. Branko est un vétérinaire Croate qui, à la recherche d'un travail dans les Ardennes, a été victime d'une panne de voiture aux abords de la maison de la jeune femme.
Teresa accueille l'étranger tandis qu'il attend la courroie qui permettra de réparer son véhicule. Et soudain, elle l'entend siffloter l'air préféré de Jacques. C'est lui, c'est l'émissaire de son époux.
Tadeusz, le fils aîné, le préféré, qui a repris la brasserie familiale, s'occupe aimablement de leur invité. André, le cadet, « l'intellectuel », le déteste d'emblée.
Et les choses se compliquent encore le jour où on découvre le cadavre de Suzanne.
Mon avis ne peut pas être objectif. Dès que paraît un nouveau roman d'Armel Job, je ne réfléchis pas. Je fonce. Et je ne suis jamais déçue.
Le récit se présente comme une narration à deux voix. Les mêmes faits sont vécus de façon très différente par les deux fils de Teresa, qui nous les relatent vingt ans après qu'ils se sont produits. Tadeusz et André prennent la parole chacun à leur tour, un chapitre sur deux.
D'entrée de jeu, André éprouve une profonde antipathie pour Branko, « seulement parce qu'il avait fouillé dans mes tiroirs, première intrusion qui devait le conduire à une intrusion totalement insupportable dans le coeur de ma mère. »
Tadeusz, lui, réserve plutôt bon visage à Branko. Il l'aide à réparer sa voiture, lui procure un travail à la brasserie, l'emmène avec lui à l'Embuscade, le café du patelin où il a ses habitudes.
Branko a des attitudes pour le moins bizarres, surtout à l'égard de Suzanne, une petite allumeuse, qui travaille à la cantine de la pépinière qui a embauché le réfugié.
Au centre de ce triangle, il y a Teresa. Mère de famille, elle est considérée par ses fils comme une « vieille ». Mais elle n'a pas quarante ans, elle est seule, « étrangère », puisqu'elle vient de Pologne, elle aspire à un peu de bonheur.
Quand Suzanne est assassinée, le coupable est tout trouvé. Il ne peut s'agir que de cet étranger bizarre et taciturne.
S'il y a bien un crime, il ne s'agit pas du tout d'un roman policier, comme je l'entends souvent dire par des journalistes qui, soit n'ont pas lu l'ouvrage dont ils parlent, soit n'ont rien compris.
Armel Job nous livrera d'ailleurs le coupable en une page, comme pour se débarrasser de cette affaire, car l'intérêt de son livre est ailleurs. Il est bien question de responsabilité et de culpabilité, mais qui n'ont rien à voir avec Suzanne.
Quatre personnages sont dans la lumière, mais deux autres apparaissent dans l'ombre : Jacques, le mari de Teresa et Xavier, l'avocat qui va l'aider. Tous deux ont un important rôle à jouer, en dépit des apparences.
Des thèmes majeurs sont abordés, tel celui de la responsabilité et du rachat des fautes. Et, bien sûr, il y a l'amour. Mais, contrairement à ce que pense André, celui-ci prend plusieurs formes et ce n'est pas parce qu'on en donne à l'un qu'on le prend à un autre.
La construction est très habile et maintient en éveil l'attention du lecteur jusqu'à la dernière ligne.
J'ai adoré.
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C'est toujours un plaisir de retrouver Armel Job même si son univers est plutôt sombre et ce roman ne fait pas exception à la règle. Nous sommes dans les Ardennes profondes et suivons une histoire racontée par deux frères, chacun ayant sa propre vision des faits . On y croise donc des gens que rien ne distingue de la masse, qui ont leurs petites vies avec les peines et les soucis de tout un chacun et survient un homme qui chamboule tout ce bel ordre . Chacun de réagir suivant son caractère et ses idées .
Ce n'est pas un roman policier au sens classique même s'il y a une intrigue policière c'est plus un roman de moeurs un peu comme le faisait si bien Simenon qui nous dépeints sans prendre position une petite communauté bien de chez nous face à l'étranger, la crise financière qui menace et la vie de famille pas toujours aussi simple qu'on le voudrait .
C'est superbement écrit dans une langue fluide et sans bavardage inutile . Un bon moment de lecture..
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Quelle belle lecture ! Un roman abouti qui se révèle page après page. Au fur et à mesure de la lecture, on découvre une intrigue palpitante, un suspense psychologique intense, des personnages face à leurs démons intérieurs. Tout va très vite et j'étais vraiment impatiente de connaitre le dénouement. Tout au long du livre, l'auteur donne la parole à 2 des personnages principaux. Il nous en dresse alors un portrait juste et précis. L'auteur a réussi à me surprendre jusqu'aux toutes dernières pages. Bravo aussi à la manière dont l'auteur a su créer la tension, les non-dits, les silences. Tout cela est exprimé clairement et rend les émotions palpables.
Commenter  J’apprécie          60




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