Final Crisis: Legion of Three Worlds

Souvenez-vous : Crisis on Infinite Earths avait permis de faire du ménage dans la continuité de l'univers DC en supprimant la notion de multivers. Cette histoire avait amené à une relance de Superman dans The Man of Steel qui introduisait une modification de taille : Clark Kent n'était pas passé par la case Superboy. Depuis bien de l'eau a coulé sous les ponts et Infinite Crisis et Final Crisis ont réintroduit le mutlivers. En plus Geoff Johns a rétabli la période pendant laquelle Clark Kent a été Superboy. Or cette version de Superboy constitue l'élément qui a conduit à la création de la Legion of Super Heroes (LoSH) au trentième et au trente et unième siècle. Finalement les maîtres à penser de DC ont jeté l'éponge et ont validé l'existence de 3 équipes de LoSH issues de différentes périodes de la continuité et surnommée Pre-boot (l'équipe bénéficiant de la continuité originale commençant en 1958 et valide en 2010), Re-boot (l'équipe créée avec sa propre continuité en 1994) et Three-boot (l'équipe créée avec encore une autre continuité en 2004).

Après cette introduction, je pense que nous sommes entre nous et que toute personne normalement constituée a abandonné tout espoir d'y comprendre quoi que ce soit. Geoff Johns (architecte en chef de l'univers partagé DC) et George Perez (maître hors pair détenant le record du plus grand nombre de personnages dans une case) ont consacré une minisérie en 5 épisodes destinée à remettre de l'ordre. Surprise : ils remettent de l'ordre mais pas dans la continuité de la LoSH.

Le Time Trapper extrait Superboy-prime dans des limbes temporelles pour le projeter dans la réalité principale de l'univers DC au trente et unième siècle. Superboy-prime découvre que la légende de Superman a modelé cette terre de manière durable et il se lance dans un accès de destruction massive dont il est coutumier pour imposer sa vision des choses. Il ne tarde pas à comprendre qu'il peut trouver de l'aide dans son éradication en libérant les prisonniers de Takron Galtos, la planète prison. Bientôt tous les criminels rencontrés par la LoSH convergent vers Metropolis pour annihiler les superhéros. Il faudra les forces combinées des 3 LoSH et de quelques héros du vingt et unième siècle pour arrêter les criminels et canaliser Superboy-prime.

C'est l'orgie ! Geoff Johns colle des membres connus et moins connus de la LoSH à toutes les pages et en quantité impressionnante. George Perez les dessine avec une précision maniaque, ne se trompant sur aucune variation de costume en 3 versions du même légionnaire. Johns se sert de cette histoire pour ramener quelques héros (dont un membre de la Speed Force et un autre dépendant des titres liés à Superman). Il révèle enfin la mission de Starman qui était perdu dans la JSA depuis The Next Age. Et il met fin à quelques légionnaires, tout en en ramenant d'autres. Ce récit est une source inépuisable d'histoires à venir dans l'univers DC à la fois à notre époque, et à la fois dans le futur.

George Perez est en pleine forme (sauf pour les 4 dernières pages qui semblent avoir été dessinées par quelqu'un d'autre). Ses dessins sont plus détaillés et minutieux que jamais, il est toujours obsessif et maniaque ce qui permet de ne jamais se perdre dans la multitude personnages qui sont pourtant légion (désolé, je n'ai pas pu me retenir). Son savoir faire légendaire éclate dans des compositions de case où chaque personnage a sa place sans qu'il marche sur les pieds (ou les ailes) d'un autre, sans jamais donner l'impression qu'ils aient été jetés tous en tas ou au hasard du remplissage de la feuille. Scott Koblisch accomplit un excellent travail d'encrage en ne perdant jamais la finesse du trait du maître. le style de George Perez est clairement ancré dans la tradition des superhéros et il n'a pas de parti pris esthétique affirmé autre que celui de la précision et de la minutie. Ses illustrations représentent une forme d'aboutissement pour tout fan de superhéros de voir une myriade de personnages colorés interagir dans un espace limité. Ces pages rappellent les meilleurs moments du crossover entre la Justice League et les Avengers dans JLA/Avengers.

Vous l'aurez compris, cette histoire ne s'adresse pas au premier fan de comics venu. Il s'adresse à des lecteurs ayant une solide connaissance de la continuité de l'univers partagé DC depuis "Crisis on infinite earths" et ayant déjà lu une bonne quantité d'histoires de la LoSH, sinon vous aurez du mal à entrer dans cette histoire très nombriliste. Pour les amoureux de Superboy-prime, il continue de semer la panique dans Blackest Night: Tales of the Corps.

Le Piégeur Temporel lâche Superboy Prime sur le 31e siècle, alors que la légion des super-héros est sur le point d'être dissoute par les gouvernements qu'elle défend.

Au programme: de grands principes, du voyage temporel et de la baston. Beaucoup de baston.

Ce comics dormait dans ma PAL depuis 2 ans, lorsque j'achetais les tomes de cette collection sans vraiment regarder de quoi ils parlaient. S'il y était depuis tout ce temps, c'est que je m'étais aperçue que c'était le tome 4 de la série Final Crisis et qu'Eaglemoss n'avait pas proposé tous les tomes, et pas dans l'ordre chronologique, en plus. Pour être honnête, je ne suis pas sûre que la lecture de tous les tomes m'aurait aidée à mieux comprendre celui-ci.

Je crois que cette histoire est plutôt destinée aux lecteurs qui connaissent déjà très bien l'univers de Superman, mais aussi d'autres super-héros. Pour ceux qui, comme moi, n'ont lu que quelques comics ici et là, c'est compliqué de tout suivre. Parce que l'intrigue fait référence à beaucoup de précédentes aventures et à d'innombrables personnages. La moitié du temps, je n'avais aucune idée de ce dont on était en train de me parler et je ne connaissais pas à peu près 90% (voire plus) des personnages en question. Et comme je ne savais pas qui était qui, j'ai souvent confondu les « gentils » et les « méchants ». Bref, j'ai nagé en pleine confusion pendant pratiquement toute ma lecture, même si la ligne directrice était claire: empêcher la destruction du monde, rien que ça.

J'ai beaucoup apprécié les dessins de George Pérez, j'ai trouvé que les traits des personnages étaient plutôt variés, ce qui n'était pas une mince affaire vu la quantité, et que les paysages étaient réussis. La mise en couleurs contribue au dynamisme, en particulier dans les très nombreuses scènes d'action.

Pour résumer, je suis passée à côté de l'intrigue, mais j'ai apprécié les dessins. Ce n'était pas suffisant. Je déconseille si vous n'êtes pas très familier de l'univers DC.
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