Les P'tites Poules, tome 8 : Sauve qui poule !

Il n'y a pas à dire, cette paire, constituée de l'auteur Christian Jolibois, et de l'illustrateur Christian Heinrich, place la barre assez haut en matière de production jeunesse. Ils sont pour moi les dignes héritiers de Goscinny et d'Uderzo, excusez du peu.

On retrouve tout l'esprit facétieux de René Goscinny dans les blagues et les parcours alambiqués du scénario, toute la science de l'humour sur plusieurs niveaux de compréhension. On imagine aussi la complicité qu'il peut y avoir avec l'illustrateur dont les dessins complètent ou enrichissent l'humour contenu dans le texte.

Dans cet épisode, un simple jeu de cache-cache se termine en grosse bagarre chez les jeunes poulets. Pendant ce temps, quatre renardeaux dont c'est la première sortie de chasse veulent faire un cadeau d'anniversaire à leur papa. Les poulets bagarreurs vont dont faire office de pêche miraculeuse mais qu'en est-il des poulettes ? Et qu'en est-il du quatrième renardeau qui est en fait une renardette ? Ça j'aime autant vous le laisser découvrir par vous-même.

Sachez seulement qu'on y va de bon coeur sur les jeux de mots et sur les références destinées aux adultes en parallèle des blagues pour les enfants : de Zora la rousse à Zorro en passant par Thésée et le Minotaure ou le film Goupi Mains Rouges, Christian Jolibois fait feu de tout ce joli bois.

Bref, un très bon album selon moi, mais ce n'est que mon avis et votre museau aiguisé sait depuis le temps qu'il ne faut pas toujours s'y fier aveuglément car il ne signifie pas grand-chose.

Pas moyen d'échapper au Best Seller de ma petite jeunesse, celle des 4 à 7 ans.
Leur livre incontournable « Sauve qui poule ! » J'ai bien relevé page 45 la phrase culte qui les rend dingue, il fallait que je recommence depuis le début, j'ajoute que le livre en fait 48 pages.

Mon public est composé de 5 éléments 2 garçons, 3filles.
La quinzaine de Pâques, est chargée parfois trois de plus dans le lit du matin à tricoter du Bélino.


Chaque enfant retient bien souvent une phrase. Et ne cesse de reprendre le même livre, pour écouter votre façon de lire, de vous extasier de vous préparer à l'arrivée de la phrase qui fait mouche et cette phrase, là voici page 45 :
"En s'accrochant dans les ronces,
Belino s'est complètement détricoté !
J'étais en laine, me v'la à poil ! "


La fin de l'histoire n'est pas loin, car c'est en suivant Bélino rembobinant son fils de laine que tout le monde pu retrouver la sortie sans encombre. de retour à l'air libre, ils ont retrouvé la petite renarde avec laquelle ils ont fait serment de se revoir.


Nous sommes très loin de la version épique servie par Sara Pennypacker avec le petit renardeau, Pax, un vrai petit soldat.
Ici nos renardeaux n'ont qu'une chose en tête faire plaisir à leurs parents et montrer qu'ils sont de sacrés prédateurs, la petite bande de renardeaux se fait appeler Goupil Mains Rouges.
Nos lascars se sont constitué une petite réserve, une sorte de puits qui leur permet d'entasser les précieuses petites poules et lorsqu'ils précipitent un jeune coq, ils clament, il y a du coq en stock.


Comme toujours les renards n'ont pas forcément le sens de la surveillance, ni le sens du détail, les poules au contraire sont pleines de malice.
Enfin l'arrivée de notre infortuné Bélino permettra de délivrer à la barbe des renardeaux toute notre compagnie, Cockpitt, Bangcoq, Coquenpâte et autres Molletsdecoq...


Pour ceux qui apprécient modestement ces histoires élaborées à partir de plats à base de viande, de bas morceaux, de cuisses, ou de rognons, Carmen en vraie cuisinière page 35, s'exclame des légumes, des légumes !
"J'ai trouvé ! Il faut des légumes, arrachons le plus possible de légumes, le salut est dans le légume, il faut des légumes beaucoup de légumes, un gros, un énorme tas de légumes."

Les jeux de mots, lors des disputes de Carmélito et Bangcoq, sont excellents. Comment une petite renarde qui devrait être un prédateur pour les poules va devenir leur amie ? A lire pour le plaisir de rire.

Plus je lis d'albums des P'tites Poules et plus je les aime !
Ici des petits renardeaux un peu naïfs arrivent à enlever les coqs batailleurs.
Heureusement les demoiselles sont là, pour sauver les mâles, pour se lier d'amitié etc ...
Un joli opus féministe !
Avec comme toujours beaucoup d 'humour, des clins à destination des enfants mais aussi des adultes.
Ne pas oublier, même si on ne parle pas espagnol comme c'est mon cas, qu'un renard se dit zorro en espagnol.

Et une fin plutôt inattendue, mais toujours un peu "historique" !!

Christian JOLIBOIS et Christian HEINRICH. Sauve qui poule !

Alors que les p'tites poules jouent à cache-cache, et se chamaillent, les renards en profitent pour enlever un des leurs, Coqueluche. Lorsqu'ils s'en aperçoivent, c'est la débandade. Il faut partir à la recherche du disparu ; tout le poulailler est en émoi et en alerte. Même les touts petits s'en mêlent, suivi par Bélino, mort de peur, il est fort courageux, notre petit bélier. C'est Carmen qui va diriger les opérations. Au gré de leurs avancées, elle va rencontrer la petite renarde Zorra et son cheval de bois, Galopin. Les deux ennemies vont sympathiser et grâce à leurs tractations tout rentrera dans l'ordre, qui au poulailler, qui, dans la tanière des renards. Et hop tout le monde en partance pour une nouvelle péripétie.

Ah quelle réussite que ces deux auteurs et leurs P'tites poules. Les albums se suivent et ne se ressemblent pas. Ces poulettes et ces jeunes coqs sont facétieux. Ils nous ravissent chaque fois avec leurs histoires à dormir debout. Nous les aimons et attendons avec impatience de nouveaux épisodes. Merci beaucoup aux deux " Christian" et à bientôt. (22/04/2021).
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