Citations sur Repose-toi sur moi (298)
Parfois, à des petits carrefours inattendus de la vie, on découvre que depuis un bon bout de temps déjà on avance sur un fil, depuis des années on est parti sur sa lancée, sans l'assurance qu'il y ait vraiment quelque chose de solide en-dessous, ni quelqu'un, pas uniquement du vide, et alors on réalise qu'on en fait plus pour les autres qu'ils n'en font pour nous.
Quand d'un coup on s'embrasse, c'est que vraiment on n'en peut plus de cette distance, même collés l'un à l'autre on a la sensation d'être encore trop loin, pas assez en osmose, de là vient l'envie de se fondre, de ne plus laisser d'espace.
Les autres existent aussi quand ils ne sont pas là.
Quand on a vu la maladie gagner, jour après jour, sur le visage de celle qu'on aime, quand on a pris, jour après jour, la mesure de son impuissance totale face à la maladie de l'autre, qu'on a flotté pendant des mois dans des angoisses qui ne font que vous parler de la mort, qu'on est suspendu, jour après jour, à de nouveaux diagnostics, sans cesse renvoyé à son impossibilité totale d'agir, et qu'on est obligé d'admettre que malgré tout l'amour qu'on porte à celle qu'on aime, on ne peut rien pour elle rien, alors après ça, on n'a plus peur de rien.
(...) plus que jamais elle avait réalisé à quel point cet homme lui échappait complètement, qu'ils n'avaient rien en commun, rien de familier, et malgré ça, à ce moment précis, il était l'être duquel elle se sentait le plus proche, le plus intime. En plongeant sa tête dans son cou, les yeux fermés elle se dit, Je ne le connais que depuis peu plus d'un mois, mais il est entré en moi par une porte cachée, secrète, que lui seul a su trouver...(p. 381)
Une famille c'est comme un jardin, si on n'y fout pas les pieds ça se met à pousser à tire-larigot, ça meurt d'abandon.
En ville, le fleuve, c’est le seul élément de nature qui s’impose, qu’on ne dévie pas, qui décide de tout. En ville, le fleuve, tout part de lui et tout y retourne, comme une rivière à la campagne, c’est l’origine même des lieux de vie. P 41
Plus tu dis aux gens que tu les aimes et plus ils feront mine de t'aimer.
Quand on paraît fort il faut en plus se résoudre à l’être.
La Seine, c’est le seul élément apaisé, le seul élément féminin, en dehors duquel tout ce qu’il voit autour de lui, c’est une ville nerveuse, dure, une ville pensée par des hommes, des immeubles et des monuments bâtis par des hommes, des squares, des voitures et des avenues dessinés par des hommes. P 24