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GROS COUP DE COEUR

Un roman magnifique, envoûtant, dérangeant.

Un texte exigeant, lyrique, poétique, symbolique, d'une grande sagesse.

Les prophètes est un livre qui fait penser à la bible par ses chapitres qui sont consacrés à une partie mystique, aux différents personnages du roman et au voyage pour venir d'Afrique.

C'est l'histoire d'une plantation et de deux hommes qui s'aiment si certains ressentent leur amour avec bienveillance, d'autres en prennent ombrage. Empty est une plantation où l'aliénation, la bestialité, la haine, la rancoeur ont trouvé un terreau fertile. Les noirs sont considérés comme des animaux et traités comme tels. Tout est fait pour les déshumaniser.

Malgré tout il reste en eux la mémoire de leurs ancêtres venus d'Afrique. Les femmes connaissent certains secrets et rituels qu'elles se transmettent. On y découvre des femmes qui résistent et font face à une incroyable violence des leurs et des blancs. Tout un univers d'êtres perdus qui sont en quête d'identité, des femmes forcées à des maternités qu'elles rejettent, des hommes violents à force d'être impuissants. Toute le haine deviendra violence et atteindra son paroxysme quand les maître s'en prendront aux deux amants.

Robert Jones, JR a un très grand talent de conteur. le texte nous interpelle dès la première phrase. Par moment on entend un griot, à d'autres, il décrit avec le plus grand réalisme cette vie de souffrance, de peur, toujours tête basse afin de ne pas affronter le regard des maîtres .

Une histoire dont je ressors émue. J'avais lu que Kiese Laymon ( Balèze) avait apprécié ce roman, je me suis doutée qu'il me plairait mais je ne pensais pas à ce point. Même si c'est très sombre, ce livre est porteur d'espoir et de paix par son dernier chapitre qui apporte une vision non-conformiste.

Les prophètes sort aujourd'hui et mérite votre attention.

Merci aux éditions Grasset.

#Les prophètes#NetGalleyFrance
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Plein feu sur Empty une plantation dans le Mississippi, tenue d'une main de fer par Paul et Ruth Halifax et leurs sbires dont l'un est le propre cousin du propriétaire, empire avec des champs de coton à perte de vue, un nombre d'esclaves conséquent…

Parmi eux, on fait en particulier la connaissance de deux jeunes : Isaiah et Samuel, qui vivent sur la plantation depuis leur naissance, sans connaître leurs origines d'ailleurs et qui ont été affectés à l'écurie. Ils s'entendent bien depuis toujours, la qualité de leur travail est reconnue autant que faire se peut, mais ils sont homosexuels…

Dans ce contexte déjà dur, où les esclaves comptent moins que les animaux, où les sévices pleuvent, les Blancs ont pour cela une imagination sans bornes, alors Noirs et homosexuels…

Parmi les autres esclaves, certains les protègent du mieux qu'ils peuvent telle Maggie, alors que d'autres ne pensent qu'à leur nuire, tel Amos au nom de dieu bien sûr !

Quand le propriétaire (non, je ne dirai pas le maître !) veut améliorer ce qu'il considère comme son troupeau, sans dépenser trop et pour « préserver la qualité » comme il dit, il a recours au viol ; il n'hésite pas à participer si les esclaves tentent de se rebiffer…

Paul les ferait alors se reproduire, dans l'espoir de créer un cheptel de nègres doux mais forts, capables de porter la production de cette plantation vers de nouveaux sommets…

Le statut des femmes esclaves est encore pire que celui des hommes, elles comptent pour encore moins et leur corps est à la disposition des Blancs même s'ils les méprisent. On s'attache à l'histoire de Sarah, séparée très vite de Mary dont elle était amoureuse.

Robert Jones Jr. nous décrit l'Amérique de l'esclavage, de la maltraitance, les coups de fouet, les supplices de toutes sortes : Isaiah et Samuel ont été attelés à une charrette sur laquelle on a fait monter d'autres esclaves et sommés de la tirer sous les coups de fouet et ceux qui parmi les esclaves n'étaient pas monté dans la charrette, priés d'assister au spectacle et tout cela parce que Ruth Halifax prétendait qu'ils lui avaient jeté un mauvais regard…

Les femmes se sont unies malgré leurs désaccords, jalousie, pour soigner leurs dos à vif avec des recettes ancestrales.

L'auteur décrit très bien le sort réservé aux esclaves, l'impossibilité de s'échapper, alors que dans le Nord, les Noirs commencent à avoir certains droits, mais aussi la manière dont ils ont été arrachés à leurs pays d'origine et réduits en esclavage, transportés en fond de cale par les négriers. On suit l'histoire de l'esclavage du départ à l'arrivée dans les plantations et le traitement inhumain qui est déjà présent dès la première seconde de l'enlèvement, tous les moyens étant bons pour les humilier et tuer dans l'oeuf toute velléité de résistance en pillant au passage les richesses du sol tout cela béni par les prêtres bien sûr…

Pour eux, tous ceux de son peuple n'étaient que des pépites de minerai vivantes : du carburant pour les moteurs les plus impies qui soient, mais tout cela, et c'était déroutant, au nom d'un dieu qu'ils juraient pacifiste. Un agneau disaient-ils. Elle ne pouvait savoir qu'il ne s'agissait là que d'un déguisement.

J'ai mis du temps à lire ce roman, j'alternais avec d'autres livres, car certains passages sont vraiment très, très durs mais les talents de conteur de Robert Jones Jr. apportent de la magie au récit, on entend les chants (africains), (contre lesquels les propriétaires ne peuvent et n'osent rien faire). J'avais des images plein la tête, et certaines cauchemardesques, car il ne nous fait grâce d'aucun détail.

malgré sa noirceur, je conseille vivement de lire cet ouvrage ; si vous avez aimé « Underground roailroad » de Colson Whitehead, il devrait vous plaire.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur.

#LesProphètes #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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C'est l'histoire de Samuel et Isaiah ; ils sont noirs, hommes, esclaves et ils s'aiment.
D'une écriture hypnotique, l'auteur nous conte cette histoire d'amour qui se déroule dans une plantation pendant la période barbare de l'esclavagisme.
Des enfants séparés de leurs parents, des coups de fouet, des viols, de la saleté, des blancs qui mentent pour le plaisir de voir les esclaves se faire battre et puis la dure cueillette du coton sous un soleil de plomb sont le décor de cette histoire.
Et puis l'amour malgré tout.
Il a certes des longueurs mais ce récit reste beau malgré la noirceur de ce qu'il raconte.
Lu dans le cadre du Prix des lecteurs de Livre de Poche 2023

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Exigeant mais d'une beauté poétique sans pareille, Les prophètes rend hommage à ceux qui sont morts dans les champs de coton et dans les cales des bateaux, entre Afrique et États-Unis. L'histoire d'amour entre deux hommes met le feu aux poudres, exacerbe les tensions, achève de transformer en cruelle morsure ces boules blanches d'apparence si douce (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/09/16/les-prophetes-robert-jones-jr/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Mississipi underground

Bienvenue dans l'enfer des plantations de coton.
Robert Jones Jr nous emmène dans les entrailles ténébreuses de l'esclavage.
Ici on brise, on broie, on concasse pour mieux soumettre, mieux s'approprier ces esclaves que l'on ne considère pas comme humains.
Pourtant, des esprits s'unissent, des corps fusionnent pour célébrer la vie, l'amour.
Dans la plantation des Halifax, les ébats amoureux de Samuel et Isaiah semblent à peine perturber la tranquillité des autres esclaves dont la principale préoccupation est de survivre.
Amos, un esclave fraîchement converti à un puritanisme échevelé, lui ne supporte pas cette idylle et entend bien ramener ces esprits égarés à la raison sans se douter un seul moment qu'il ne fera que semer la confusion et le chaos.
Grâce à une puissance narrative hors du commun, quasi mystique, l'auteur nous offre une histoire sombre au lyrisme halluciné.
Une lecture exigeante dont on ressort forcément exsangue.
Tout en conservant sa singularité, ce roman peut être aisément associé aux écrits de James Baldwin, Colson Whitehead ou encore Ta-Nehisi Coates.
Robert Jones Jr , je vous l'assure, Toni Morrison aurait beaucoup apprécié votre histoire. Vous pouvez en être fier.




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On ne peut parler de ce livre sans s'émerveiller de l'écriture puissante et flamboyante de Robert Jones Jr.
Une écriture si lyrique qu'elle frôle souvent l'emphase et peut dérouter, voire agacer ceux qui sont retifs à cette rhétorique. Il n'empêche que l'auteur maîtrise parfaitement ces procédés et les distille avec une jubilation que l'on devine assez sensuelle.

Plusieurs voix se croisent dans ce roman, et ce sont les voix d'outre-tombe, les voix des sept prophètes qui bénéficient le plus d'un traitement lyrique. C'est là où l'on peut avoir le sentiment d'une rupture dans la narration, rupture parfois perturbante, mais que l'on apprécie une fois le roman terminé. Non seulement comme des respirations, mais aussi comme des sortes d'incantations d'une mystérieuse poésie.

Robert Jones a imaginé son roman depuis 2006 avec la volonté de représenter les personnes queer et noires durant la période esclavagiste des États-Unis. Il  plante son décor dans une plantation du Mississippi qui fait reposer sa fortune sur la maltraitance et la cruauté envers les esclaves, les considérant comme des animaux sans âme juste capables de se reproduire pour renouveler la main-d'oeuvre. Les viols, dans "la cabane à baise" deshumanisent hommes et femmes, contraints de s'accoupler pour procréer. Et brisent plus encore les femmes qui subissent également les assauts du maître de la plantation et de ses surveillants.

Au milieu de cette barbarie, un couple fascine par la force et la sérénité de son amour. Samuel et Isaie sont inséparables depuis l'enfance et irradient au milieu de la plantation. Leur amour est connu mais ne dérange personne, tant les jeunes hommes sont appréciés de tous. Jusqu'au jour où une concordance d'éléments va provoquer un drame qu'Amos, l'esclave auto-proclame prêcheur, attise en stigmatisant une relation impure aux yeux de Dieu.

Ce roman choral donne aussi la parole à des esclaves aux personnalités très fortes mais au parcours douloureux. Chacun dissimule d'innombrables blessures, des pertes et des humiliations, des renoncements et des rêves à peine esquissés.
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Voilà un roman qui me laisse une impression étrange, totalement immergée la plupart du temps, déconnectée de temps à autre, agacée par moment !

Grosso modo c'est un roman sur les relations esclaves noirs/ propriétaire blanc sur une plantation du Missouri. Tout ce qui concerne cette partie du roman est extrêmement réussie à mon avis. On y parle surtout des esclaves et à vrai dire ce sont surtout les noirs qui parlent, sans langue de bois. Ce ne sont pas de grands enfants contents de satisfaire leurs maîtres mais des individus en colère qui ont bien conscience de ce qu'on leur inflige. La population noire se cristallise autour d'Amos qui veut connaître la parole de Dieu pour pouvoir protéger la femme qu'il aime et l'enlever à la concupiscence du maître et de deux jeunes garçons qui vivent à l'écart dans une grange. Ces deux là ont une relation amoureuse intense qui leur donne la force de ne pas vraiment se plier aux dictats de la plantation. C'est autour d'eux que les autres personnages se positionnent, que la tension va monter jusqu'à l'explosion finale.

Les relations entre les hommes et les femmes sont éclairées du côté femme et les violences faites aux femmes tant par les blancs que les noirs ne sont pas tues ni excusées , être esclave noir c'est déjà terrible mais esclave noire c'est pire!

Alors qu'est ce qui ne m'a pas plu ... les coupures se rattachant plus ou moins à la Bible, celles se rattachant à l'histoire africaine au moment des rapts, toutes ces astuces vues et revues sur la narration et le choix de l'homosexualité, autant ça ne me pose pas de problème pour les deux garçons, autant ça devient un peu trop démonstratif quand une femme esclave l'est aussi, ainsi que la reine africaine évoquée qui se fait appeler roi et le fils du maître... C'est un "truc" que je retrouve dans plusieurs romans récents, le savant (ou pas ) dosage de ce qui est "tendance", féminisme, homosexualité et autres . C'est pesant et transforme le livre en produit trop bien calibré je trouve. Ici l'auteur n'avait pas besoin d'en rajouter son roman avait assez de densité pour se passer de tout ce fatras de fioritures ...( qui m'ennuie )

C'est néanmoins un bon roman qui mérite d'être connu et lu.

Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Certaines lectures sont particulièrement douloureuses, et ce fut le cas avec Les Prophètes de l'auteur new-yorkais Robert Jones, Jr. qui m'a plongé dans l'enfer de l'esclavagisme pendant plus de 500 pages. Ces romans sur la barbarie et la sauvagerie de l'homme sur l'homme nous permettent de ne pas oublier, ne pas vouloir effacer l'histoire ou la rendre moins cruelle pour nous rassurer. L'humanité est un fardeau que nous portons tous collectivement, et ce genre de roman nous le rappelle sans ambages.

Dans le Mississipi, Paul et Ruth Halifax tiennent une plantation de coton dans laquelle travaillent des dizaines d'esclaves noirs, des nègres considérés comme du mobilier, des animaux sans âmes exploités, violés et tués une main sur un coeur et l'autre sur la Bible. Deux jeunes garçons vivent un peu à part des autres esclaves depuis leur plus jeune âge : Samuel et Isaiah s'occupent de la grange et de ses animaux, à l'écart des champs de coton. Entre ces deux-là, l'amitié a rapidement laissé place à un amour aussi fort qu'indicible, et quand le jour s'éteint sur la plantation leurs ombres s'unissent tendrement dans la paille de la grange.

Parce qu'il pensera se rapprocher du maître et gagner des privilèges sur les autres moins-que-rien, Amos, un des esclaves, se mettra en tête de devenir pasteur et de prêcher la Bible aux autres esclaves de la plantation pendant la journée de repos. Pour les deux garçons que les femmes protégeaient d'un silence maternel, comme pour l'humanité depuis des siècles, l'arrivée de la religion et de ses dogmes n'apportera que le sang et les larmes. Ce sera sans compter sur le retour de Timothy, le fils Halifax, dont les intentions vis à vis de Samuel et Isaiah n'ont rien de religieuses.

Les Prophètes est un roman difficile, douloureux à bien des égards. Une histoire d'amour parmi les esclaves d'une plantation, c'est un rayon de lumière dans les ténèbres : ça fait rêver autant que ça attise la haine de ceux qui veulent éteindre toute espérance. J'ai parfois été un peu perdu par le style de l'auteur, que j'ai trouvé assez lourd et digressif sur la longueur, mais cela n'enlève rien à la désolante beauté de l'histoire. À lire, assurément.

Service de presse numérique obtenu via NetGalley.
Lien : https://www.hql.fr/les-proph..
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Lecture harassante et éprouvante de ce texte parfois heurté et rugueux. A moins que ce ne soit la traduction. L'auteur, dans ce énième roman sur l'esclavage, étouffe le lecteur. En effet, il met en scène ses personnages, nous dit ce qu'ils pensent, ce qu'ils ont pensé, ce qu'ils penseront et nous dit quoi penser de cela. Nous sommes loin des auteurs américains minimalistes qui laissent vivre leurs personnages dans l'esprit du lecteur et ne se livrent à aucune interprétation (Steinbeck d'après Kessel). Cela donne des chapitres tous aussi lourds et pesants qu'une pelote de fils de couleurs diverses entremêlés de manière incompréhensible et sans fil conducteur. Pourquoi ne pas avoir lâché la lecture? Simplement parce que l'auteur présente ses deux personnages principaux comme noirs esclaves homosexuels car ils expriment ainsi la liberté (?!). J'ai donc voulu savoir jusqu'où il pourrait aller... Et j'ai relevé que le blanc gay est conceptualisé comme profiteur du Noir, ce qui légitime ainsi le repli communautaire (ethnosexe). Dans la mode des arts sur et par des noirs gays depuis Moonlight (drame misérable où un des protagonistes ne vit l'amour qu'à travers un gars qui le frappe devant les autres parce qu'il est gay), finalement le plus sympathique car optimiste et loufoque est peut-être le très outré Lil Nas X ("Montero" , "Industry baby" etc...)
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Ce sont des critiques élogieuses sur Babelio qui m'ont donné l'envie de découvrir ce livre...et puis qui m'ont presque fait hésiter. J'ai retenu "lecture exigeante, écriture lyrique, poétique".
Est ce que je ne risquais pas de me perdre ?

Comme le sujet et le contexte m'intéressaient, j'ai décidé de me lancer et je ne suis pas déçue.

L'histoire se passe dans une plantation au coeur du Mississipi. Paul est le maître des lieux, il a épousé Ruth avec laquelle il a eu un fils Timothy.
Il règne sur les lieux et les esclaves dont nous ferons petit à petit plus ample connaissance et notamment Samuel et Isaiah, chargés du soin des chevaux et de l'entretien de la grange.
Le lien qui les uni et qui leur permet de survivre à leur difficile condition va malheureusement être à l'origine du pire.

Il y a effectivement une certaine exigence au niveau du style à plusieurs moments. Les sermons d'Amos par exemple et certains chapitres m'ont fait décrocher car je l'avoue, je ne comprenais pas parfaitement ce que je lisais...un mélange de lyrisme et d'idées abstraites m'a donné du fil à retordre.

Mais ce n'est pas le cas de la grande majorité des chapitres ! la plupart du temps, l'écriture est "normale", qualitative certes, mais parfaitement fluide.

La lecture, outre le côté historique enrichissant, est très prenante et l'on se passionne pour le destin de ces jeunes garçons, la vie à la plantation et la tragédie qui couve.
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