La nuit peine parfois à rassurer ceux qui se sentent seuls
La nuit dévore les formes
La nuit berceau
La nuit paysage
La nuit pour danser
La nuit dissimulant un premier baiser
La nuit les messages sont silencieux
La nuit les corps nus s'enlacent et se manquent
La nuit tout s'estompe
La nuit l'Aria des variations Goldberg résonne
La nuit un murmure
La nuit un papa peut partir pour de bon
La nuit le dernier concert peut avoir lieu
La nuit le Steinway pleure
La nuit revient inlassablement
La nuit les feux d'artifices et les pétards résonnent
La nuit le quatrième mur apparaît
La nuit les femmes ont peur
La nuit la maladie ne se repose pas
La nuit en noir et blanc
La nuit certain dorment peu pour la photographier
La nuit obscure creuse les sillons de l'oubli et de l'abandon
La nuit accouche de mots nouveaux
La nuit les maisons pointues deviennent inquiétantes
La nuit l'enfance saccagée
La nuit rouge des coeurs brisés
La nuit vertigineuse
La nuit obstinée
La nuit l'éclat blanc du phare
La nuit l'humiliation qui ronge
La nuit un nouveau départ pour offrir un nouveau père
La nuit la blancheur de la neige est irréelle
La nuit c'est la beauté du monde
La nuit tombe tôt à cette saison
La nuit les heures sont réparatrices et reposantes
Même si la nuit est le personnage principal de ces histoires, c'est bien l'humanité qui est minutieusement observée à travers la plume délicate et juste de
Gaëlle Josse. Ces corps qui vivent et arpentent ces jours finissants, au rythme d'émotions aussi diverses qu'opposables, la nuit perforée de ces cris, de ces silences qui en disent long.
Cette découverte de l'autrice m'a enchanté, dans sa manière de saisir la texture de la vie.