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Hervé Jourdain fait partie de ces anciens flics qui ont échangé l'arme de service contre la plume, avec terminal 4 il signe son sixième polar et semble avoir définitivement trouvé sa place dans le milieu très concurrentiel du polar. Celle d'un conteur de crimes societal aux ramifications complexes.
Une fois la lecture terminée on ne peut que constater que l'auteur maîtrise son intrigue du prologue jusqu'à l'épilogue et ce malgré les multiples pistes empruntée par les enquêteurs tout au long des trois cents pages qui composent l'ouvrage. Grande était ma crainte de voir l'enquête criminelle noyée sous les nombreux thèmes de société qu'il aborde. Mais il n'en est rien, l'auteur parvient à équilibrer parfaitement son intrigue tout en évoquant des thèmes actuels tels que l'écologie, la politique, le business aéronautique, la concurrence déloyale entre taxis et vtc et même le terrorisme. Évidemment tous ces sujets s'entremêlent à travers des fausses pistes et finissent par se rejoindre dans un final qui manque un peu d'éclat mais à le mérite d'être constant et souligne l'aspect procédural de la plume de l'auteur.
La procédure donc, c'est avec cet angle narratif qui peut être rebutant pour certains que l'auteur a décidé de se faire un nom. Cela pourra rappeler Michael Connelly parfois. La plume est factuel, technique aussi et le récit mené à un rythme intense ne contient que peu d'action mais là où Connelly sait à merveille nous faire pénétrer le monde judiciaire et policier, Jourdain ne le fait qu'une fois sur deux. Il prend par exemple le temps de nous expliquer le cas de la minorité ouïghours ou le trafic de civelle mais moins pour nous inviter dans le fonctionnement interne de cette unité de police du bastion. Il manque un élément, des détails sur les procédures qui rythment la vie des hommes en bleus. Détails qui nous permettraient de nous tenir au côtés de ses enquêteurs chevronnés, on a souvent l'impression de rester sur le banc à l'accueil du commissariat au lieu d'embarquer avec eux dans leurs voitures de fonction. C'est d'autant plus dommage que l'enquête et les différents interrogatoires sont passionnants à suivre.
D'un autre côté l'auteur impose un rythme tendu, constamment sur la corde raide, à ses personnages mais aussi à ses lecteurs. Aidée en cela par l'usage immodéré de virgules. Certaines phrases font parfois plusieurs lignes voire un paragraphe entier. On finit parfois la lecture le souffle court. C'est un style qui en vaut un autre, au milieu de ses phrases hachées les personnages dépeint par l'auteur tentent d'exister mais le côté linéaire de la narration empêche à ces deux enquêtrices d'acquérir leurs propres voix malgré les efforts de caractérisation louables de la part de l'auteur. Quant à leur collègue et chef d'équipe Guillaume, son côté bourru et violent offre les seuls moments incohérents de l'intrigue. Ce personnage torturé et à fleur de peau mériterait un développement plus conséquent et subtil mais en l'état il n'offre rien de plus qu'un ressort violent peu convaincant.
Ce polar societal et procédural, malgré un rythme effréné un peu artificiel avec cette profusion de virgules, s'avère extrêmement convaincant tant il remue des sujets délicats qui agitent notre société. L'intrigue part d'un fait divers sordide avant de prendre une tout autre ampleur sans jamais oublier l'aspect humain de l'enquête. Un polar parfait pour tous ceux qui veulent s'informer tout en se divertissant en cette rentrée qui s'annonce mouvementée à bien des niveaux.

Culturevsnews.com
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Globalement, ça a été une bonne lecture. Passées les 100 premières pages, le livre se dévore. D'ailleurs je l'ai lu presque d'une traite. Les thèmes abordés sont intéressants et d'actualité, mais la fin a été sans surprise pour moi.
Ce qui m'a dérangée, c'est la plume de l'auteur. Certes, il a utilisé des phrases relativement courtes qui donnent du rythme à la narration, mais l'utilisation du présent de l'indicatif et la description parfois détaillées des moindres faits et gestes des personnages rallonge inutilement le texte et donne l'impression de lire un scenario (visualisation des scènes) et enlève au récit la touche littéraire qui aurait augmenté mon plaisir de lecture.
J'ai trouvé aussi que les personnages n'étaient pas assez bien travaillés. L'auteur donne l'impression qu'il manque d'aisance dans la description des relations humaines entre les personnages. Il maitrise mieux la décortication des faits et la description des procédures policières.
Pour finir, je recommande ce polar aux lecteurs qui veulent passer un bon moment de lecture, sans trop d'attentes sur le plan littéraire.
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Hervé Jourdain nous emmène cette fois dans la voiture de police toutes sirènes hurlantes vers les pistes de Roissy et les entrepôts de Rungis, entre bandes de trafiquants de nourriture, crime contre l'environnement et de taxis plus ou moins légaux.
J'ai apprécié la description de la vie policière et du travail quotidien des policiers, l'adrénaline de la traque et de la découverte du pourquoi, des personnages faisant corps avec leur enquête qui en deviennent très attachants. En peu de temps parfois ils parviennent à mettre au clair des énigmes à force de ténacité, de rage, pour le respect de la vie humaine.
Beaucoup de thèmes intéressants (la loyauté à la famille, l'écologie et la politique entre autres) avec toutefois une écriture parfois facile - énumération de verbes ou de certains détails de faits ou de description minutieuse sans intérêt qui permet d'aligner quelques mots de plus ; j'ai trouvé cela décevant et peu sérieux. En effet, cela fait "flic" qui écrit mais qui ne se donne plus trop de peine pour soutenir son écriture et va vers plus de facilité, cela me fera me méfier si je lis un autre de ses ouvrages (j'avais plus apprécié la lecture de "Femme sur écoute").
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Une enquête sur un trafic de monnaie va conduire, un peu par hasard, la capitaine de police Lola Rivière ainsi que sa collègue et amie Zoé, sur les lieux d'un incendie. Plusieurs voitures ont été incendiées et le corps d'une jeune femme est retrouvée dans le coffre de l'une d'elle. C'est le début d'une enquête complexe qui risque fort de déranger certains gros bonnets et chefs d'entreprise en vue...
L'histoire se déroule à cent à l'heure. On court derrière les deux enquêtrices Lola et Zoé, personnages déjà croisés dans les précédents romans d'Hervé Jourdain. Impétieuses, passionnées et totalement insubordonnées, elles nous entraînent dans leur sillage pour tenter de percer le mystère de la mort de la jeune femme, au mépris de nombreuses règles et de toute prudence. Mon manque de culture politique m'a empêchée d'en saisir toutes les nuances, mais ce roman est passionnant et maîtrisé. L'auteur, ancien capitaine de police et actuellement analyste au ministère de l'intérieur, connaît parfaitement son sujet. Un immense merci aux Editions Fleuve noir pour m'avoir permis de découvrir ce nouveau roman d'un auteur que j'apprécie toujours autant depuis ses débuts.
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Aller simple
J'attendais avec impatience ce polar qui aurait pour décors un aéroport - celui de Roissy - sans doute mes envies de voyage très contrariées cette année... C'est le premier livre que je lis de cet auteur mais je me suis aperçue rapidement qu'il s'agissait manifestement de la suite d'une série, ce qui m'a un peu gênée... J'aime lire les séries dans l'ordre, notamment pour la psychologie des personnages récurrents...
Cette (petite) déception passée, je me suis laissée embarquer par l'enquête de ces flics dans une atmosphère qui sonne juste.
L'intrigue commence comme dans un épisode d'Engrenage : un corps est découvert dans le coffre d'une voiture incendiée sur le chantier du nouveau terminal de l'aéroport. Il s'agit d'une jeune femme qui travaillait comme data-scientiste pour la société gérante de l'aéroport.
Peu à peu, les policiers mettent à nu les différentes strates de l'affaire qui touche plusieurs sujets d'actualité : les taxis clandestins, les grands et petits trafics, les migrants, l'environnement...
Un bon polar, bien écrit et bien documenté. 
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Des flics qui se mettent à écrire des histoires de flics, la littérature policière francophone adore ça. Une mode avec les défauts de ses qualités: des thrillers souvent procéduriers, parfois vengeurs voire sadiques et souvent un brin corporatistes, sans même parler du style, parfois plus proche d'un PV que d'un Ed McBain. Dans la masse se distingue Hervé Jourdain. Cet ancien capitaine de la brigade criminelle de Paris, recasé en analyste au ministère de l'Intérieur, en est déjà avec Terminal 4 à son sixième roman.
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Un roman plein de fausses pistes, habité par des héroïnes qui échappent à pas mal de clichés du genre. de quoi donner le relief nécessaire à ce thriller pour décoller. Deux flics d'une même brigade, Lola et Zoé, vont découvrir le cadavre d'une femme dans le coffre d'une voiture carbonisée située à deux pas de l'aéroport de Roissy, où la victime travaillait. Une bonne idée évidemment: tout ou presque va désormais se passer dans ce lieu infiniment romanesque mais jusqu'ici peu exploité, mini-monde où se croisent travailleurs, réfugiés, taxis clandestins, zadistes, menaces terroristes et lobbyistes de l'énergie ou de l'environnement -et ce ne seront évidemment pas les plus patibulaires qui s'avéreront les plus dangereux. Ici le menu fretin mènera, sans surprise, a du très gros poisson.
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Terminal 4 de Hervé Jourdain, un polar soigné, une enquête menée dans les règles de l'art et surtout une originalité singulière grâce à un duo d'enquêtrices particulièrement réussi.

Terminal 4, c'est une voix, ou plutôt deux voix. Deux femmes flics qui donnent tout d'elles-mêmes, jusqu'au bout des liens qui les unissent. Elles sont pugnaces, et malgré leurs failles qu'elles assument, sans fausse pudeur, sans concession, elles font leur job dans un milieu qui n'accorde aucune grâce, où les caractères se confrontent et s'échauffent.

Terminal 4, c'est une histoire de détermination de flics qui fait la différence pour rendre la justice. Chaque dissimulation, mensonge, intimidation et domination se traitent sans ménagement. Tout part d'un crime façon barbecue dans un secteur très controversé concernant l'agrandissement de l'aéroport de Roissy. Sujet sensible, jeu d'intérêt, coupables tout trouvés de prime abord, mais les enquêtes sont toujours plus complexes que les apparences peuvent le laisser croire.

Hervé Jourdain n'en est pas à son premier coup littéraire. La justesse de sa plume est aussi le fruit de son expérience de flic au 36, déjà couronnée dans le polar grâce au PRIX du Quai des Orfèvres avec le sang de la trahison.

Une aventure littéraire réussie c'est aussi le fruit d'un accompagnement éditorial de valeur que l'auteur salue. Marie Eugène, aujourd'hui éditrice chez HarperCollins et Natalie Beunat, véritable spécialiste des lettres et du polar et plus encore.

Un terreau fertile et propice pour une adaptation audiovisuelle.
Lien : https://samueldelage.com/ter..
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les premières pages me déçoivent un peu, mais cette impression passe vite. même si la présentation des personnages récurrents manque d'originalité, de souplesse, cela n'est vite qu'un détail. le monde policier est toujours là, mais aussi celui de l'aéroport, sorte de gros monstre au milieu des champs, qui a dévoré ces derniers et continue de le faire, qui est un monde à lui tout seul. les intrigues se multiplient et s'entrecroisent, "évidemment", et à plus d'une reprise, le chef de groupe Desgranges soi-même n'y comprend rien. dans cet épisode du trio de policiers passés du 36 au Bastion (à ce propos, une petite carte des différents lieux serait la bienvenue en début de livre), la part est faite belle à Lola, et, en dehors de l'énigme policière, c'est une chose que j'ai trouvée bien amenée : l'évolution des personnages ( à cette réserve près, le choix de Zoé en fin de roman, qui me paraît... très convenu?) qui évite le copié-collé, et donne la vie, quoi! vous ne connaissiez pas l'aéroport de Roissy? à la fin de Terminal 4, ce sera chose faite!
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Retrouver Lola Rivière et Zoé Dechaume était une évidence pour moi après avoir découvert ces personnages dans « Tu tairas tous les secrets »(Fleuvenoir 2019). du 36 Quai des Orfèvres au Bastion, Hervé Jourdain, ancien capitaine de police à la Crime, nous embarque séance tenante pour une intrigue long courrier autour de l'aéroport de Roissy , terminal 4.

Des voitures sont incendiées au bord des pistes de l'aérogare au petit matin, on retrouve un corps dans le coffre de l'une d'elles, c'est le début d'un incroyable imbroglio. Victime difficilement identifiable, cela permet à notre auteur de noyer le poisson et de nous promener dans les méandres d'un des plus grand aéroport du monde. Une ville entière, grouillante d'une populace diverse que ce soit à l'intérieur des terminaux, mais également dans les bureaux, ou autour et au bout des pistes.

Tortueux et compliqué ce scénario traite de nombreux thèmes allant des conflits entre VTC et taxis normalisés, militantisme contre l'extension de l'aéroport façon zadiste, discours écologiques dans l'air du temps et jeux politique jamais bien déchiffrable, clandestins toujours présents, on assiste à un mix explosif et complètement nébuleux où risquent de se perdre nos enquêteurs.

Nos enquêteurs justement, toujours un peu borderline sont accaparés également par l'arrestation d'un quidam que l'on a choppé avec des pièces d'or estampillées de la frappe de Daesh. Simple voyageur piégé ou victime jouant la comédie, voilà de quoi bien occuper les services de police.

Comme d'habitude avec Hervé Jourdain les leurres sont nombreux, mais si chacun joue à Mr Propre n'ayant rien à se reprocher au premier abord, chacun manoeuvre en réalité en sous main pour favoriser ses desseins. Ah, elle est belle l'écologie de façade et que dire des collusions politiques !

Sans perdre le fil conducteur du récit Hervé Jourdain fait vaciller d'un piédestal bien fragile tout ce petit monde. Il ne manque jamais d'égratigner au passage ces faux semblants et de révéler les coulisses puants d'un monde de décisionnaires vils et imbus de leur pouvoir.

C'est bien sûr une fiction, mais on ne peut s'empêcher de penser, que comme ses confrères policiers devenus écrivains, beaucoup de situations sont inspirées en grande partie de la réalité d'un monde qu'il connaît bien.

Voilà ce qu'il faut retenir de ce sombre univers, de cette plongée au coeur de l'aéroport de Roissy et d'un meurtre sordide. C'est extrêmement noir et intéressant et cela nous permet de réaliser que bien des fois la réalité ne correspond pas du tout à ce que l'on veut bien nous montrer, nous dire, mais ça nous sommes de plus en plus nombreux à le penser.


Hervé Jourdain sur WHOOZONE.COM

Tu tairas tous les secrets
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