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Critique de Fleitour


"Une paix monte en moi,
des choses vitales me sont confusément dévoilées,
et je comprends que je commence à quitter mon enfance." P 61 .

L'année de l'éveil est tout entier contenu dans cette phrase, des choses vitales me sont dévoilées, par cette fulgurance, Charles Juliet nous conduit vers ce qui est l'essentiel, la concrétisation palpable d'un élan amoureux.

L'année de l'éveil est bien un roman d'amour, le roman d'un premier amour, avec l'émerveillement qui embrase le jeune homme, la découverte de l'émoi amoureux. Ce qu'il nous fait partager est bien plus qu'un regard, qu'une projection d'un désir, bien plus qu'une quête d'un plaisir, fut-il le plus le plus édifiant des plaisirs, le plus humain le plus charnel.


Tout au long du livre, Charles Juliet, retrace le trouble que suscite en lui ce sentiment nouveau, dont il ne sait pas si il est réel, imaginé, car il ne sait pas encore analyser ses tourments.

Il est sans doute rare d'aller aussi loin dans l'expression des fièvres de l'amour, Roland Barthes a décrit les tourments de l'amant, a-t-il été aussi loin, pour rendre compte de ce dévoilement des choses vitales, un dévoilement mené pas à pas, comme un effeuillage interminable, presque douloureux.


La beauté du texte est aussi liée à sa simplicité, quoi de plus vivant et en même temps de plus émouvant que de partager l'amour au point de mâcher les mots écrits par l'amante ;
"je les porte à ma bouche.
Me mets à les mâcher et les avaler.
Pour la sentir vivre en moi..
Pour faire passer ses mots dans mon sang."
P 61.



Il y a aussi dans cette phrase, "une paix monte en moi ", le résumé de la deuxième partie du livre. le "je comprends" nuancé, par je commence à comprendre ce qui m'arrive, qui n'est plus du domaine de l'enfance qui n'est plus du champ des disciplines de son collège, qui n'est plus dans la sphère de l'apprentissage du métier de soldat.


Quitter son enfance, Charles le fait progressivement, en découvrant le manque, l'absence, le doute, en apprenant que le monde dans lequel il rentre n'est plus celui de l'insouciance.

À l'extrémité du livre c'est un adulte qui se détache, prêt à affronter la vie, à choisir sa voie ; page 249 "il écrit je sais par où il me faut passer et comment je dois m'y prendre", il assume ses gestes. Il s'affirme page 286, "maintenant à ma grande surprise je n'ai plus peur de la serrer dans mes bras".

Un merveilleux premier amour, le total opposé du Grand Maulnes.

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