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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rien de plus impénétrable que les trahisons et les ambitions cachées, mais Hedi Kaddour voit et entend tout dans cette authentique fresque romanesque qui dresse le portrait désolant de la cour impériale de Rome sous Domitien.
Avec une admirable densité qui caractérise son écriture, l'auteur sonde l'économie aussi subtile que complexe du despotisme, faite de soupçons, de rumeurs, de flatteries, de délations, de lâchetés, d'alliances de circonstances, de ballets de courtisans et d'ennemis potentiels mêlés selon une chorégraphie déterminée par la nécessité de ne pas offenser celui qui occupe le Palatin. Avec patience et rigueur, Hédi Kaddour déploie sous nos yeux une Rome déliquescente où l'instrument du pouvoir, le discours politique, a perdu de sa sphère d'influence et de rayonnement pour devenir un outil d'apparat au service de l'enrichissement personnel lorsqu'il ne s'agit pas de sauver sa tête.

Jusqu'à un certain point, j'ai adhéré sans trop de peine à la démonstration de l'auteur, séduite par son art consommé du récit semé d'images fortement évocatrices. Rome était comme un écran de cinéma au fond de mes yeux. Mais ce qui s'annonçait comme la dernière nuit de Tacite accompagnée de toute l'épaisseur tragique que recèle une accusation de complicité de lèse-majesté s'est mué en une dissection interminable des rapports politiques et des jeux de dupe au sein de l'élite romaine. Chaque personnage croisé donne lieu à des portraits disséqués avec un luxe inouï de flux de conscience et de monologues intérieurs déplaçant progressivement le centre de gravité du roman. Comme si Hédi Kaddour était moins intéressé par l'intrigue que par ses implications ou ce qu'elle peut révéler des personnages, faisant de Rome non plus un lieu pour L Histoire mais pour une multitude d'anecdotes certes passionnantes et enrichissantes, mais aussi pesantes par leur dimension didactique.

C'est une oeuvre qui impressionne par son érudition mais le besoin d'emplir tout l'espace du récit et de ne pas laisser de marge possible pour des mots entre les lignes a été un obstacle au plaisir de lecture.
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J'avais été très impressionnée par le roman phare d'Hédi Kaddour : Waltenberg. Un mélange des genres inhabituel, un entrelacs déroutant de péripéties au niveau de l'intrigue, des personnages hauts en couleurs. A mes yeux, une vraie pépite romanesque. Dire que je n'ai pas retrouvé ces mêmes qualités dans son dernier roman : La nuit des orateurs serait excessif mais je suis un peu restée sur ma faim en ce qui concerne la construction romanesque...
On retrouve pourtant les mêmes ingrédients : un contexte historique très ciblé, celui de la Rome impériale, sous le règne de Domitien qui fait partie de cette lignée d'empereurs qui ne sont pas morts dans leur lit et pour cause ! le fil de l'intrigue du roman repose en effet sur l'ombre de la mort planant sur Publius Cornelius Tacitus et son épouse Lucretia ainsi que sur Pline le jeune. Leur crime ? Avoir plaidé contre Massa, gouverneur d'une province romaine, la Bétique, pour extorsion et bien d'autres forfaits. Ce qui ne pourrait n'être qu'un acte de justice va en fait devenir une épée de Damoclès au dessus de leur tête car ils ont franchi une ligne rouge invisible , celle qui fait que s'attaquer à un favori de Domitien équivaut à signer son arrêt de mort...
Un personnage on ne peut plus complexe que Domitien car il incarne toutes les facettes souvent contradictoires de la tyrannie.
Ce paranoïaque qui vit dans la terreur du complot sait aussi faire preuve d'une cruauté implacable et imprévisible. C'est d'ailleurs ce qui plonge son premier cercle dans une insécurité permanente car d'aucun sait que rien ne le protège définitivement : ni le rang, ni la fortune, ni les caresses sur le bras de l'Empereur. le plus sûr moyen de rester en vie dans ce contexte de terreur est de devenir délateur professionnel au service d'un régime impérial où ce mode de relations devient systémique. Autre moyen de se préserver, se retrancher dans un prudent quant à soi comme le fait Publius. Attitude un peu lâche qui n'est pas celle de son épouse Lucrétia, un beau personnage féminin dont la présence éclaire toute la première partie du roman. Une matrone romaine, hors du commun , car étonnante de lucidité et de courage si l'on en juge par la hardiesse avec laquelle elle va défier Domitien dans une joute verbale dont elle sortira gagnante !
Passionnant d'ailleurs est le pouvoir du verbe dans le roman. L'éloquence est parfois non seulement une arme de pouvoir mais aussi le plus sûr moyen de sauver sa tête sur un simple bon mot ! Hédi Kaddour excelle à nous faire partager dans des scènes très théâtrales ces moments de forte tension dramatique. Cette qualité on la retrouve également dans des scènes très cinématographiques qui nous donnent à voir, à sentir une ambiance avec une acuité qui doit tout à la plume de l'auteur. Qu'il s'agisse de la traversée de Subure, par la litière de Lucretia, "le quartier du vin, des instincts, des niches à 2 as le coït, quartier dangereux [où] beaucoup de gens n'ont rien à perdre" ou de cette autre scène qui nous transporte dans l'amphithéâtre de Rome avec une description très réussie d'une foule en délire, réduite à ses instincts animaux les plus bas, on est dans chacun de ces grands tableaux emporté par un flux constant d'émotions et d'évocations visuelles qui fouettent notre imaginaire.
Cette tension dramatique, cette peinture si expressionniste d'ambiances diverses, je ne les ai pas retrouvées dans la deuxième partie du roman beaucoup plus analytique. Hédi Kaddour nous plonge dans la psyché des protagonistes de l'histoire ce qui paradoxalement les rend plus lointains. de même, nous perdons également le fil de l'intrigue qui se distord tant et si bien que la fin du roman m'a vraiment étonnée...
En dépit de ses qualités, ce ne fut donc pas pour moi le vrai coup de coeur que j'avais éprouvé pour Waltenberg. Mais je continuerai à lire d'autres roman de cet auteur car j'apprécie sa manière de camper puissamment des contextes historiques et aussi le côté très acéré de sa plume !
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Absolument passionnant.
Hédi Kaddour nous transporte dans la Rome antique, à une époque où le tyran assassinait comme il respirait, où les poètes payaient cher le prix d'un bon mot… Il est troublant - c'est l'intérêt du roman - de constater que rien n'a changé. « L'amphithéâtre a remplacé le forum, le public a remplacé le peuple » : un écho malicieux aux réseaux sociaux qui proscrivent le vrai débat. « Ce soir, je suis trop républicaine, se dit Lucretia. Nous rêvons tous comme Cicéron d'un prince éclairé, philosophe, modéré, bon orateur, sans prétoriens » : notre République ne fait-elle pas un usage excessif de la répression policière ?
J'ai adoré les pages dédiées à la vie à Rome, au quotidien de ses hommes de lettres et de pouvoir. Mentions spéciales pour la traversée périlleuse de Subure (p42), les agitations d'Aurelius dans l'arène (p104), l'invitation de Lucretia au banquet de Domitien (p123), la lecture fantasque de Pétrone (p159), les ravages de la chiromancie (p248) ou l'intervention du centurion trop zélé (p284). Il en ressort le portrait vibrant d'un empire gangréné par les intrigues de cour et la paranoïa du maître.
Intéressante également la trajectoire de ces esclaves devenus des affranchis riches et méritants - version antique de l'ascenseur social.
J'ai juste deux petits reproches. le premier, c'est que l'auteur tend à répéter la même technique pour parler d'un protagoniste : il parle de lui à la troisième personne du singulier et ne révèle son nom qu'au bout de dix pages, pour ménager le suspense. le second, c'est que, vers la fin du livre, l'auteur se complaît trop à décrire la duplicité du pouvoir, à montrer que chaque décision est l'ombre d'un calcul plus complexe. L'histoire s'en trouve alourdie.
Avant Marx, Machiavel et Tocqueville, les Romains avaient pleinement vécu la comédie (souvent la tragédie) du pouvoir. Hédi Kaddour en fait le récit, citations latines à l'appui.
Bilan : 🌹🌹
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Dès les premières pages de ce roman, je comprends que tout est réuni pour me plaire… Hédi Kaddour nous embarque pour une balade dans la ville impériale en prenant grand soin de ne pas épargner à son lecteur la pauvreté, la violence, le stupre qui y règnent. Ici, on saisit très vite que l'empereur Domitien oscille perpétuellement entre violence et paranoïa. Sa personnalité tyrannique, ses terribles accès de fureur font que l'avenir des trois accusateurs de Massa ne tient qu'à un fil…

Le décor est posé, je sens que l'auteur va me tenir en permanence dans un état de stress et va jouer avec mes nerfs au sujet de la sanction des trois accusateurs ! J'aime cette sensation, j'aime naviguer en eaux troubles et ne pas avoir toutes les réponses à mes interrogations dans les premières pages. Pour un roman historique, je trouve que Hédi Kaddour propose quelque chose d'assez novateur et qu'il réussit pleinement son pari !

Ce que j'ai aimé de ce roman, c'est l'impression d'avoir voyagé entre les époques. J'ai parcouru les différentes provinces de l'Empire romain, déambulé dans les rues de Rome en litière, eu l'honneur de prendre un repas aux côtés de l'empereur dans une salle à manger tournante construite par Néron… Je ne pensais que cette histoire allait être une si belle invitation au voyage.

Là où le génie de l'auteur intervient, c'est de parvenir à proposer à son lecteur de revivre des scènes frôlant celles se déroulant dans un théâtre, montrant l'importance du verbe et surtout de l'éloquence de certains grands hommes. Les mots sont des armes et ici, ils peuvent vous sauver la vie ou bien vous condamner en un claquement de doigt.

Tension permanente, scènes théâtrales, immersion au sein du pouvoir, pour moi ce livre est une très belle surprise et l'une de mes plus belles lectures de 2021. Malgré tout, je me dois de faire une petite mise en garde, je trouve que la compréhension peut parfois être un peu délicate si l'on a pas quelques connaissances sur la carrière des honneurs à Rome et sur l'organisation de la société romaine… voire même quelques notions de latin. En effet, de-ci, de-là, quelques expressions non traduites nous sont proposées. Devoir chercher à chaque fois serait probablement assez pénible.
Lien : https://ogrimoire.com/2021/1..
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J'ai adoré la première partie du livre qui alterne les points de vue entre Tacite et sa femme Lucretia sur la nuit d'angoisse qu'ils traversent: Domitien aura-t-il la tête de Tacite et de Pline le Jeune ou non? Des réflexions passionnantes des deux protagonistes sur la liberté et la tyrannie m'ont aussi beaucoup fait réfléchir, même si Hédi Kaddour se défend d'écrire sur autre chose que sur le règne de Domitien, le lecteur et la lectrice sont libres de faire les parallèles qu'ils veulent.
L'auteur nous fait aussi profiter de son immense érudition sur le Haut-Empire romain mais aussi sur les grandes figures de la République romaine qui prennent chair au travers des anecdotes. La Ville devient elle aussi un personnage à part entière lorsque Lucretia la traverse à ses risques et périls cette nuit-là pour rejoindre le palais de l'empereur.
Puis l'auteur adopte le point de vue des autres personnages et il m'a un peu perdue dans les méandres des réflexions des uns et des autres sur les événements et sur les jeux de pouvoir.
On ne peut pas perdre son temps lorsqu'on lit un tel ouvrage.
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Rome, 1er siècle après J.C., Domitien règne par la terreur : toute opposition, toute critique de l'empereur peut vous amener au supplice. Certains osent, tel le sénateur Senecio qui s'est permis de critiquer un proche de Domitien. Ses amis Tacite et Pline le jeune, le défendent et risquent leur vie.
Voilà la trame du livre.
L'auteur nous dresse un beau tableau des moeurs de la Rome impériale, des relations entre les « élites » et les esclaves et la plèbe, il insiste sur la nature du pouvoir impérial quand il est entre les mains d'un despote, ce siècle étant marqué par l'opposition des artisans de la république d'antan et ceux de pouvoir personnel. En l'occurrence, sous le règne de Domitien, les relation de pouvoirs sont exacerbées par la présence sur le « trône » (je ne suis pas certain qu'il y en ait un) d'un empereur omnipotent et paranoïaque voyant partout des adversaires prêts à le renverser.
L'auteur nous donne à voir une belle galerie de personnages, Domitien, Tacite et son épouse Lucrecia, et d'autres et en arrière plan la foule romaine, les militaires qui tiennent l'empire et les esclaves.
Voilà un livre qui passionnera les amateurs d'histoire romaine, un livre truffé de citations latines, de références aux auteurs et aux philosophes de l'époque, un puits de culture. C'est très dense, et peut-être un peu lourd
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Hedi Kaddour est un auteur assez rare mais précieux par son écriture et l'originalité de ses thèmes. La nuit des orateurs ne fait pas exception puisqu'elle nous transporte à Rome sous le règne de Domitien pour faire l'éloge de la parole.
Si Domitien fut un gestionnaire assez avisé il fut aussi un tyran sanguinaire. Sa cible majeure fut le Sénat qui pouvait contrer son pouvoir, aussi le moindre soupçon de complot, la moindre phrase malheureuse ou un simple mot ambigu pouvait déclencher la paranoïa impériale avec la mort comme sanction. La maîtrise verbale et rhétorique était vitale sous ce régime.

Ayant gagné un procès  contre un ami de l'empereur trois sénateurs sont dans le collimateur et attendent avec stoïcisme le sort que va leur réserver Domitien.
Cette nuit d'angoisse, où les tractations vont bon train, où chaque conversation cache un piège, où  l'interlocuteur n'est ni un ami ni un ennemi sûr met à  rude épreuve l'art oratoire de chacun. Car pour sauver sa peau pas de fuite ou de combat seule la conviction de la parole peut réussir face à un dictateur adroit en la matiere.

Au fil des événements Kaddour dresse aussi le portrait de la Rome des années 80 90 sur le plan politique, geographique et sociétal sans que cela allourdisse le récit bien au contraire.

Très bon roman, original par son sujet, remarquablement écrit, avec une tension permanente. Les personnages forts sont en équilibre instable entre la sauvegarde de leur vie ou de leur honneur.
A mon sens une adaptation théâtrale serait passionnante. Un livre qui semble rendre plus intelligent...enfin j'espère.
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A Rome, au 1er siècle de notre ère, sous le règne de l'empereur Domitien, l'auteur nous décrit de façon très détaillée et très bien incarnée, les relations conflictuelles entre les différentes sphères du pouvoir et de ses dépositaires. Publius Cornelius, futur Tacite est avec Pline, dans le collimateur de l'empereur et craint pour sa vie. Lucrecia, son épouse consciente du danger quitte le domicile pour rencontrer Domitien avec un mince espoir de médiation. de nombreux personnages historiques participent à l'intrigue, et il n'est pas inutile de consulter en parallèle des sources documentaires pour en suivre utilement le fil. L'auteur nous livre une belle analyse de situations, où, entre pouvoir et prestige, rien n'est jamais acquis de façon perenne et où l'incertitude de la soumission au fait du prince fait trembler tout le monde.
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En multipliant les points de vue et en utilisant presque exclusivement le point de vue interne, Hédi Kaddour circonscrit parfaitement l'ambiance délétère d'une dictature, et plus particulièrement, celle de Domitien, à l'époque romaine (Ier siècle après J. -C.).
J'ai apprécié de voir prendre vie dans leur quotidien et dans leur intériorité Tacite, Pline le Jeune, Pétrone, entre autres.
J'ai été relativement surprise par le style, dont j'ignore s'il est propre à l'auteur ou à cette oeuvre-ci – je trouve qu'il sonne assez « antique » par ses circonvolutions. le phrasé m'a fait penser au ressac de la mer du fait de ses reprises et extensions multiples.
Et le procédé est équivalent dans la structure des chapitres puisque l'intrigue de l'oeuvre est minime (Tacite et Pline craignent d'être mis à mort pour un complot qu'ils n'ont pas fomenté) et qu'ils sont plein des pensées des différents protagonistes, leurs désirs, leurs craintes, leurs références, des souvenirs, des projections.
Cela ne plaira sans doute pas à tout le monde. J'avoue qu'au bout d'un moment le procédé m'a un peu lassée. Cependant, je trouve la plongée dans cette époque et dans cette atmosphère très réussie.
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Dans La nuit des orateurs, Hédi Kaddour nous plonge au 1er siècle dans la Rome Antique où avocats et sénateurs se battent pour défendre leur vie et leurs idées.

Sous le règne de l'empereur Domitien, connu pour avoir chassé de la cité les philosophes et organisé une purge du Sénat, le jeune sénateur et avocat Publius Tacite est compromis dans une affaire de complot. “Il n'y a plus que quelques heures entre eux et la mort”.

Avec son ami Pline, Publius a aidé son confrère Senecio, à rédiger un réquisitoire contre le gouverneur de la Bétique, fidèle proche de Domitien. Même si ce dernier est plus modéré dans ses opinions politiques, il se trouve aussi en danger d'arrestation. « La loi romaine dit que le citoyen est libre, mais nous aurons connu ce qu'il y a de plus servile dans la liberté, la liberté qui reste dans la poitrine, celle qui ne sert à rien… »

Si bien que sa femme, la fille du consul Agricola, décide de toute tenter pour le sauver en plaidant clémence auprès du tyran gouverneur, qu'elle a connu jadis adolescente. “C'est cela la tyrannie, quand les actes honorables d'un citoyen romain deviennent comme autant de petites fautes de tragédie”.

Sous le flux de pensée de Lucretia, qui sait la tête de son mari presque à tomber, tout remonte : son enfance au palais, ses jeux avec le jeune Domitien, son mariage avec Publius, les haines et les jalousies personnelles. Elle qui aime Publicius depuis qu'elle a neuf ans, sait que si elle échoue dans sa démarche désespérée, ils ne seront plus. Et cette nuit ne tient qu'à un fil.

Dans ce nouveau roman, Hédi Kaddour nous transporte dans la Rome Antique à une époque où le tyran assassinait comme il respirait et où les poètes pouvaient payer cher le prix d'un mot. “Domitien ajoutait que la tragédie s'abat sur les gens parce qu'ils font de petites fautes ; les grosses fautes ne sont pas tragiques, elles méritent leur châtiment, elles ne font ni peur ni pitié ; les fautes tragiques sont de petites fautes, certaines sénateurs en font, ils croient qu'elles sont sans conséquence, ils ne voient pas qu'elles ouvrent la porte à la tragédie”.

Un récit passionnant sur l'emprise politique, dans un monde sans foi ni loi avec une cour prête à tout pour dénoncer amis et ennemis et obtenir le droit de vivre. Affranchis, courtisans, sénateurs… Quel que soit le rang social, personne n'est protégé face à un Domitien en colère. Dans un style classique, le roman fait l'éloge des mots et du beau discours comme arme politique, les jugeant ainsi plus efficaces qu'une autre. “Les phrases font un bruit de verre qu'on brise, elles sont parfois énigmatiques comme des clefs de songes”.

L'auteur nous livre une analyse de la situation où pouvoir et prestige ne sont jamais acquis et où l'incertitude de la soumission fait trembler toute la Rome Antique.
Lien : http://untitledmag.fr/la-nui..
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