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EAN : 9782072900891
368 pages
Gallimard (07/01/2021)
3.66/5   95 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:
Que peut-on dire, que peut-on faire sous la tyrannie ? Il est sénateur et avocat, il s'appelle Publius Cornélius, il a pour surnom Tacite. Autour de lui les gens tombent. Il n'est pas encore écrivain mais seule la littérature pourrait être à la hauteur des événements qu'il traverse. Sa femme, Lucretia, décide de se rendre au palais impérial pour plaider la clémence auprès d'un souverain qui tue comme on éternue. La scène est à Rome, a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Roman historique très imprégné de lyrisme, La Nuit des orateurs révèle, chez son auteur, une érudition et un travail d'écriture hors du commun. Romancier après avoir été poète, Hédi Kaddour, un Franco-tunisien que son prénom n'a pas empêché d'être en son temps reçu premier à l'agrégation de lettres, est une grande figure de la littérature française, qu'il a enseignée à l'Ecole Normale Supérieure et aux États-Unis. Mais à mon grand embarras, je dois avouer que la lecture de son livre m'a déconcerté. Il va falloir que je m'en explique.

Nous sommes à Rome, à la fin du premier siècle de notre ère, sous le règne de l'empereur Domitien, dont l'un des favoris vient d'être condamné pour prévarication, après les accusations – justifiées – d'un sénateur. Ce dernier a ensuite multiplié les provocations indirectes à l'endroit de l'empereur, au risque de se voir inculper pour lèse-majesté, un crime passible de la peine de mort. Deux amis, Publius et Pline, jeunes notables proches du pouvoir, pourraient être convaincus de complicité et promis au même sort. Tout se jouera au cours d'une nuit, dans le premier cercle des fidèles de l'empereur, tandis que la vie mondaine et culturelle de Rome bat son plein.

L'auteur nous plonge au coeur des rivalités entre les élites de l'Empire, de leurs luttes pour la survie dans l'entourage d'un empereur tout-puissant, qui s'arroge droit de vie et de mort sur ses sujets, et en abuse. Chacun revient sur ses atouts personnels, affute sa stratégie pour s'attirer de bonnes grâces ou pour induire en erreur les délateurs. Art de la manipulation, de l'insinuation, de la médisance, de la calomnie. Qu'il s'agisse de rumeurs, de réquisitoires ou de plaidoiries, tout repose sur le choix des mots, sur le choc de l'image de soi. Seul l'empereur peut s'y soustraire : un battement de paupières ou une crispation de la lèvre lui suffisent pour signifier une décision.

Pour dénouer les crises, il faut savoir agir, écouter, bien comprendre les enjeux politiques et historiques. Tandis que les hommes perdent leur lucidité, une femme se mobilise : Lucretia, l'épouse de Publius. Les deux jeunes notables survivront. Signés Tacite et Pline le Jeune, leurs écrits laisseront d'ailleurs la trace de cette affaire et le témoignage de la cruauté sournoise de Domitien.

Le livre brosse un tableau fouillé de la vie quotidienne dans les lieux de pouvoir de la Rome impériale. Une société structurée, où patriciens, plébéiens, esclaves, affranchis et étrangers évoluent dans des castes extraordinairement inégalitaires. le formalisme complexe et intangible des rituels civils et politiques masque en fait le ramollissement des âmes. Les moeurs, incroyablement dissolues, violentes, barbares, détonnent par rapport à l'idée que j'en gardais depuis mes cours d'histoire et de latin.

Le climat général est à la méfiance. L'Empire est une dictature et comme dans toutes les dictatures, tous se tiennent les uns les autres par la barbichette de la méfiance. Ils ont tous peur ; depuis l'esclave, qui redoute d'être battu à mort ou envoyé au fond d'une mine, jusqu'au haut magistrat, qui craint que ses faiblesses ne déplaisent à l'empereur, avant de réaliser que ses forces pourraient aussi déplaire à l'empereur. Un empereur cruel, parce qu'il se méfie des complots, jusqu'à en voir partout.

Tout cela est passionnant. Pourquoi alors mon sentiment de déception ? Plusieurs types de difficultés. Une terminologie très spécifique à la Rome antique, ce qui nuit à la fluidité du récit. Et surtout, un texte qui devient très analytique, dès lors que l'auteur s'insère dans le cerveau des personnages. Les réflexions sont énoncées et réénoncées en variations subtiles, sous forme de monologues intérieurs, où chacun fourbit son argumentation, ressassant forces et faiblesses, avantages et inconvénients, chances et menaces. Les phrases deviennent longues, très longues, d'abord isolément, puis en séries. Lorsqu'on en est réduit à des analyses syntaxiques complexes et ennuyeuses, le risque est de perdre le fil général. Plusieurs chapitres m'ont ainsi laissé au bord du chemin.

Un peu comme lorsque, jeune lycéen, je me débattais dans une version latine difficile.
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Rien de plus impénétrable que les trahisons et les ambitions cachées, mais Hedi Kaddour voit et entend tout dans cette authentique fresque romanesque qui dresse le portrait désolant de la cour impériale de Rome sous Domitien.
Avec une admirable densité qui caractérise son écriture, l'auteur sonde l'économie aussi subtile que complexe du despotisme, faite de soupçons, de rumeurs, de flatteries, de délations, de lâchetés, d'alliances de circonstances, de ballets de courtisans et d'ennemis potentiels mêlés selon une chorégraphie déterminée par la nécessité de ne pas offenser celui qui occupe le Palatin. Avec patience et rigueur, Hédi Kaddour déploie sous nos yeux une Rome déliquescente où l'instrument du pouvoir, le discours politique, a perdu de sa sphère d'influence et de rayonnement pour devenir un outil d'apparat au service de l'enrichissement personnel lorsqu'il ne s'agit pas de sauver sa tête.

Jusqu'à un certain point, j'ai adhéré sans trop de peine à la démonstration de l'auteur, séduite par son art consommé du récit semé d'images fortement évocatrices. Rome était comme un écran de cinéma au fond de mes yeux. Mais ce qui s'annonçait comme la dernière nuit de Tacite accompagnée de toute l'épaisseur tragique que recèle une accusation de complicité de lèse-majesté s'est mué en une dissection interminable des rapports politiques et des jeux de dupe au sein de l'élite romaine. Chaque personnage croisé donne lieu à des portraits disséqués avec un luxe inouï de flux de conscience et de monologues intérieurs déplaçant progressivement le centre de gravité du roman. Comme si Hédi Kaddour était moins intéressé par l'intrigue que par ses implications ou ce qu'elle peut révéler des personnages, faisant de Rome non plus un lieu pour L Histoire mais pour une multitude d'anecdotes certes passionnantes et enrichissantes, mais aussi pesantes par leur dimension didactique.

C'est une oeuvre qui impressionne par son érudition mais le besoin d'emplir tout l'espace du récit et de ne pas laisser de marge possible pour des mots entre les lignes a été un obstacle au plaisir de lecture.
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J'avais été très impressionnée par le roman phare d'Hédi Kaddour : Waltenberg. Un mélange des genres inhabituel, un entrelacs déroutant de péripéties au niveau de l'intrigue, des personnages hauts en couleurs. A mes yeux, une vraie pépite romanesque. Dire que je n'ai pas retrouvé ces mêmes qualités dans son dernier roman : La nuit des orateurs serait excessif mais je suis un peu restée sur ma faim en ce qui concerne la construction romanesque...
On retrouve pourtant les mêmes ingrédients : un contexte historique très ciblé, celui de la Rome impériale, sous le règne de Domitien qui fait partie de cette lignée d'empereurs qui ne sont pas morts dans leur lit et pour cause ! le fil de l'intrigue du roman repose en effet sur l'ombre de la mort planant sur Publius Cornelius Tacitus et son épouse Lucretia ainsi que sur Pline le jeune. Leur crime ? Avoir plaidé contre Massa, gouverneur d'une province romaine, la Bétique, pour extorsion et bien d'autres forfaits. Ce qui ne pourrait n'être qu'un acte de justice va en fait devenir une épée de Damoclès au dessus de leur tête car ils ont franchi une ligne rouge invisible , celle qui fait que s'attaquer à un favori de Domitien équivaut à signer son arrêt de mort...
Un personnage on ne peut plus complexe que Domitien car il incarne toutes les facettes souvent contradictoires de la tyrannie.
Ce paranoïaque qui vit dans la terreur du complot sait aussi faire preuve d'une cruauté implacable et imprévisible. C'est d'ailleurs ce qui plonge son premier cercle dans une insécurité permanente car d'aucun sait que rien ne le protège définitivement : ni le rang, ni la fortune, ni les caresses sur le bras de l'Empereur. le plus sûr moyen de rester en vie dans ce contexte de terreur est de devenir délateur professionnel au service d'un régime impérial où ce mode de relations devient systémique. Autre moyen de se préserver, se retrancher dans un prudent quant à soi comme le fait Publius. Attitude un peu lâche qui n'est pas celle de son épouse Lucrétia, un beau personnage féminin dont la présence éclaire toute la première partie du roman. Une matrone romaine, hors du commun , car étonnante de lucidité et de courage si l'on en juge par la hardiesse avec laquelle elle va défier Domitien dans une joute verbale dont elle sortira gagnante !
Passionnant d'ailleurs est le pouvoir du verbe dans le roman. L'éloquence est parfois non seulement une arme de pouvoir mais aussi le plus sûr moyen de sauver sa tête sur un simple bon mot ! Hédi Kaddour excelle à nous faire partager dans des scènes très théâtrales ces moments de forte tension dramatique. Cette qualité on la retrouve également dans des scènes très cinématographiques qui nous donnent à voir, à sentir une ambiance avec une acuité qui doit tout à la plume de l'auteur. Qu'il s'agisse de la traversée de Subure, par la litière de Lucretia, "le quartier du vin, des instincts, des niches à 2 as le coït, quartier dangereux [où] beaucoup de gens n'ont rien à perdre" ou de cette autre scène qui nous transporte dans l'amphithéâtre de Rome avec une description très réussie d'une foule en délire, réduite à ses instincts animaux les plus bas, on est dans chacun de ces grands tableaux emporté par un flux constant d'émotions et d'évocations visuelles qui fouettent notre imaginaire.
Cette tension dramatique, cette peinture si expressionniste d'ambiances diverses, je ne les ai pas retrouvées dans la deuxième partie du roman beaucoup plus analytique. Hédi Kaddour nous plonge dans la psyché des protagonistes de l'histoire ce qui paradoxalement les rend plus lointains. de même, nous perdons également le fil de l'intrigue qui se distord tant et si bien que la fin du roman m'a vraiment étonnée...
En dépit de ses qualités, ce ne fut donc pas pour moi le vrai coup de coeur que j'avais éprouvé pour Waltenberg. Mais je continuerai à lire d'autres roman de cet auteur car j'apprécie sa manière de camper puissamment des contextes historiques et aussi le côté très acéré de sa plume !
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Absolument passionnant.
Hédi Kaddour nous transporte dans la Rome antique, à une époque où le tyran assassinait comme il respirait, où les poètes payaient cher le prix d'un bon mot… Il est troublant - c'est l'intérêt du roman - de constater que rien n'a changé. « L'amphithéâtre a remplacé le forum, le public a remplacé le peuple » : un écho malicieux aux réseaux sociaux qui proscrivent le vrai débat. « Ce soir, je suis trop républicaine, se dit Lucretia. Nous rêvons tous comme Cicéron d'un prince éclairé, philosophe, modéré, bon orateur, sans prétoriens » : notre République ne fait-elle pas un usage excessif de la répression policière ?
J'ai adoré les pages dédiées à la vie à Rome, au quotidien de ses hommes de lettres et de pouvoir. Mentions spéciales pour la traversée périlleuse de Subure (p42), les agitations d'Aurelius dans l'arène (p104), l'invitation de Lucretia au banquet de Domitien (p123), la lecture fantasque de Pétrone (p159), les ravages de la chiromancie (p248) ou l'intervention du centurion trop zélé (p284). Il en ressort le portrait vibrant d'un empire gangréné par les intrigues de cour et la paranoïa du maître.
Intéressante également la trajectoire de ces esclaves devenus des affranchis riches et méritants - version antique de l'ascenseur social.
J'ai juste deux petits reproches. le premier, c'est que l'auteur tend à répéter la même technique pour parler d'un protagoniste : il parle de lui à la troisième personne du singulier et ne révèle son nom qu'au bout de dix pages, pour ménager le suspense. le second, c'est que, vers la fin du livre, l'auteur se complaît trop à décrire la duplicité du pouvoir, à montrer que chaque décision est l'ombre d'un calcul plus complexe. L'histoire s'en trouve alourdie.
Avant Marx, Machiavel et Tocqueville, les Romains avaient pleinement vécu la comédie (souvent la tragédie) du pouvoir. Hédi Kaddour en fait le récit, citations latines à l'appui.
Bilan : 🌹🌹
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A la fin du premier siècle de notre ère, les deux sénateurs-orateurs-avocats, Pline et Publius (qui n'est pas encore le Tacite dont on se rappellera le nom) sont en sale posture : ont-ils perdu la confiance et les faveurs de l'empereur Domitien ? Sont-ils en danger de mort, pour avoir fait cause commune avec Senecio, l'un de leurs confrères, qui est allé trop loin dans son exigence de respect de la légalité ?
On peut supposer que Publius au moins, échappera à l'ire impériale puisqu'on connaît aujourd'hui les écrits qu'il n'avait pas encore produits au moment de cette fameuse nuit.

Plongée dans la Rome du vieux Gaffiot familial et démantibulé (que j'ai dû jeter dans un moment d'égarement, et aujourd'hui je me demande si on y trouvait les noms propres…) C'est vraiment une immersion, dans un monde plein de couleurs, de bruits, de violences, qui n'empêchent pas les favorisés du sort, retirés au plus calme de leurs demeures sénatoriales, de penser, d'écrire, de citer et comparer leurs auteurs préférés. Publius n'y renonce pas, même quand le risque se rapproche.
Alors, l'homme fort de cette nuit de tous les dangers, c'est sa femme, Lucretia. Quel personnage ! Belle évidemment, mais aussi intelligente, érudite, courageuse, d'une maîtrise parfaite de ses propres émotions et de la psychologie complexe de Domitien, auprès de qui elle se rend pour le dissuader de mettre à exécution ses projets d'assassinats, après avoir intimé à Publius son époux, de ne pas quitter leurs pénates.

Mention spéciale : à la description, en passant, du tyran de province, Massa, par qui est arrivé le ressentiment de Domitien à l'égard de Senecio, Pline et Publius. Massa, c'est le vice, la perversité, la cupidité, incarnés en un seul homme ; un portrait apocalyptique mais complètement crédible, hélas pour ses victimes.
Autre mention spéciale : à la première lecture publique de ses écrits par un affranchi que ses auditeurs considèrent avec amusement et condescendance, jusqu'à ce qu'il prenne la parole : Pétrone va mettre la révolution dans ce petit monde de lettrés académiques, en lisant ce qu'on peut supposer être un premier jet du Satyricon.

La nuit sera blanche, Publius et Pline sortiront, prendront le risque d'aller au Sénat...

L'Obs a qualifié le livre de « virtuose ». C'est exactement ça : on entre dans les pensées des personnages, et on partage successivement la distance élégante (et un peu lâche) de Publius, la droiture intrépide de Lucretia, les convictions républicaines de Senecio ; on en viendrait même à pardonner sa sanglante paranoïa à Domitien…

Impression de retrouver mes impressions d'adolescence de Quo Vadis. Et d'explorer la Rome antique, mais du côté de ses nantis, souvent érudits, pourtant sous contrôle permanent, obsédés par l'espionnite ambiante et les risques de dénonciations pour un oui, pour un non, pour un mot malheureux, pour un regard mal interprété. Les sénateurs n'ont plus la liberté de dire, et à peine celle de penser.
La Rome des nantis, ce sont aussi des repas aux plats sophistiqués (bizarres à mon idée), des esclaves qui ont peur à longueur de journées, l'attention portée à la finesse du cuir des sandales et à la façon dont tombent les plis de la toge, des comportements sexuels débridés qui ne choquent personne sauf s'ils deviennent ridicules, un luxe d'architecture, et de bibliothèques pour les fins lettrés, des châtiments et des mises à mort d'une inventivité invraisemblable, un empereur qui a oublié que la République devait être la chose de tous.

Sous la plume de Hedi Kaddour, cette Rome-là est riche, savoureuse, vivante. Mortelle souvent aussi. Assez terrifiante.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
26 février 2021
Hédi Kaddour, dans un roman historique, nous plonge dans la nuit de Rome, sous Domitien.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Néron ordonnait aussi des supplices, mais il ne s'en faisait pas un spectacle. Tandis qu'aujourd'hui, avec Domitien, la pire des misères c'est de le voir faire et d'en être vu, de suivre le regard de poisson mort qu'il lui suffit de fixer sur l'un des sénateurs pour qu'aussitôt tout l'assemblée se mette à fuir le regard de la victime, les plus audacieux osant même soupirer, pour faire sentir à cette victime qu'ils souffraient du sort qui va lui être infligé, tout en manifestant à l'empereur une soumission d'autant plus méritoire qu'elle est douloureuse. Et des centaines de faces sénatoriales blanchies par la terreur s'inclinent devant un visage divin teinté de cette rougeur dont Domitien se fait depuis longtemps un masque contre la honte.
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Ce soir je suis trop républicaine, se dit Lucretia. Nous rêvons tous comme Cicéron d'un prince éclairé, philosophe, modéré, bon orateur, sans prétoriens. Mais un prince comprend vite l'utilité des prétoriens. Et ce qui a ouvert la porte à César, c'est le rêve que faisait Cicéron, son rêve de princeps éclairé. C'est Cicéron, la bonne intention de Cicéron, qui a ouvert la porte à la tyrannie. Il en est responsable, même si c'est en son nom que Brutus a tué César...Marc Antoine a vengé César, et il ne s'est pas contenté de la mort de Cicéron, il lui a fallu la barbarie, l'ostentation d'un geste barbare, la tête et les mains de Cicéron clouées sur le forum aux Rostres de la République. Et Fulvia, la femme d'Antoine, a fait pire. On lui a présenté la tête de Cicéron, elle a tiré une aiguille d'Ivoire de sa chevelure et elle a transpercé la langue du meilleur des orateurs.
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Il est bien fini le temps glorieux de la parole virile, quand la dissimulation n'était le propre que des Perses ou des Carthaginois. La politique romaine est devenue l'art de faire comme si on ne savait rien, même si personne n'est dupe. Et l'empereur peut être le seul à avoir l'air de tout savoir.
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Si bien que plus Massa avançait dans les exactions, plus il se plaignait de ceux qui les enduraient sans se plaindre. Il voyait dans ce mutisme le signe d'une sédition philosophique, sédition d'âmes sectaires bien plus incontrôlable que de vrais mouvements de révolte.
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Tablette après tablette, Pétrone caricaturait l'héroïsme, l'aventure, les figures, la rhétorique, les règles du beau. Il fabriquait du trouble, du désordre qui ne s'ordonnait pas, de l'obscénité et du chaos sans fin.
.....
Dans ce que lisait Pétrone il n'y avait personne pour lutter contre le chaos et pour venir à bout des tremblements du monde, aucune vraie cité à l'horizon. Le chaos triomphait du début à la fin, sans crainte des dieux. La vie résistait mais sans gloire, dans une histoire de plus en plus dangereuse, qui parlait d'un monde en décomposition, du réel qui s'engloutissait dans le chaos et la tyrannie omniprésente du chaos.
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Vidéo de Hédi Kaddour
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Des souvenirs de télévision avec Ève Ruggieri et ses débuts, les fous rires de Denise Fabre, les grosses têtes de Laurent Ruquier ou encore la dream team de l'information sur France 2 : Anne-Sophie Lapix, Laurent Delahousse, Julian Bugier et Leïla Kaddour, ils informent à eux quatre 7 millions de Français du lundi au dimanche.
Mais aussi, celle qui a tout raflé aux dernières Victoires de la musique, Zaho de Sagazan, elle est venue célébrer ses 4 Victoires sur le plateau de C à Vous.
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