Citations sur Pensées en chemin : Ma France des Ardennes au Pays Basque (49)
Au petit matin, ce n'est pas le coq fêtant le jour nouveau qui m'a jamais gêné. C'est son silence lorsque j'en étais tenu éloigné.
Ma philosophie est que l'on peut sans doute être heureux à tout âge à la condition expresse de ne pas vouloir imiter absolument, plus vieux, ce que l'on faisait plus jeune.
Cependant, je suis loin d'être convaincu que, dans les autres situations de changement de donne par épuisement d'une ressource naturelle, le souci du bien commun des décideurs de l'époque les ait amenés à étudier très en amont de l'événement prévisible toutes les solutions au drame humain qui s'annonçait sinon.
Quel vilain mot pour certains que celui de patriotisme dans la France d'aujourd'hui, il évoquerait un nationalisme suranné et étroit. Notez bien que ce trait nous est propre, les Américains sont patriotes, les Chinois aussi et la plupart de nos partenaires européens le sont plus que nous. Ils ont d'ailleurs de quoi car tous s'enracinent dans des nations superbes qui ont apporté à l'humanité des contributions majeures. Je serais américain, anglais, allemand, indien, italien, égyptien ou de tout autre pays, je serais patriote dans le sens où, édifié au sein d'une culture inscrite dans une histoire, j'aurais, comme j'ai concernant la France, conscience du tribut que je lui dois.
Inutile de s'appesantir sur mon état d'esprit en débutant la dernière étape de mon long voyage, il est un mélange de celui du condamné à mort fumant sa dernière cigarette et du marin rentrant au port après qu'il a fait un merveilleux voyage dont les multiples images restant gravées dans son esprit.
Les marcheurs les plus matinaux et les plus rapides, ceux qui savent avancer sans s'arrêter pendant des heures, ce qui exclut hélas les familles avec des enfants, sont comme moi déjà arrivés à l'étape depuis longtemps et communient avec les villageois dans la pratique scrupuleuse de la sieste réparatrice.
Le combat n’est pas égal, notre filière bois tend de plus en plus à se limiter à la sylviculture et à l’exploitation de la matière première, les industries de transformation sont chez nous dévastées. Que voulez-vous, ce sont les affaires au temps d’une mondialisation que ceux qui n’en souffrent pas prétendent heureuse.
Ma philosophie est que l’on peut sans doute être heureux à tout âge à la condition expresse de ne pas vouloir imiter absolument, plus vieux, ce que l’on faisait plus jeune.
(...) la capacité d'élaborer un projet raisonnablement personnel, projet dont on attend plaisirs et joies, dont on espère le bonheur ; la détermination ensuite à le réaliser, à surmonter ce qui s'y oppose, peuvent nous approcher au plus près du bonheur lorsque cela donne les satisfactions auxquelles on aspirait et que l'on escomptait, c'est-à-dire lorsque ce que l'on ressent est en bonne adéquation avec ce que l'on désirait et espérait. (p. 210/211)
Ma grande angoisse ne touche pas tant à la vitesse qu'à l'utilisation qui en est faite pour soumettre les esprits à un flux continu de sollicitations, d'informations , d'alertes auxquelles il est important de réagir dans l'instant, de sorte qu'il n'y a plus le temps nécessaire au déploiement de la pensée.