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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je m'appelle Sumire, j'ai 20 ans et je suis vendeuse dans un grand magasin tokyoïte. Il m'arrive parfois … souvent … d'accepter les invitations lubriques de certains clients. Boire un café après mon service, mais pas que…

Oui, je me prostitue. Je suis consciente de mon pouvoir de séduction et cet avantage m'offre une grande liberté et un joli train de vie. Je décide de qui et quand. Et nul n'a le droit, en vérité, de me blâmer, si ce n'est moi même.

Je suis le fruit d'un amour défendu. Ma mère vient de se suicider, triste et lasse d'avoir attendue en vain, son amour de toujours, un homme marié. Que le ciel m'en soit témoin, je jure de ne jamais succomber aux abysses de l'amour. Ma mère fut une femme de l'ombre. Je le serai à mon tour mais uniquement par désir. Je refuse de dépendre d'un homme. Je monnaye mes charmes pour garantir ma liberté et lutter contre le machisme. En échange, j'offre un peu d'attention, des mots, du sexe et parfois même du silence.

Kazuo KAMIMURA nous dresse le portrait d'une femme émancipée et indépendante dans le Japon des années 70 où la gente féminine est contrainte au seul rôle de femme au foyer. Sumire, dépourvue de sentiments, assume totalement son statut de femme entretenue et revendique son choix de vie. Elle échappe ainsi à la condition des femmes soumises.

Elle porte en elle le chagrin de sa mère disparue ainsi qu'un esprit cruel et vengeur. L'auteur crée une atmosphère malaisante et une héroïne au calme désarmant. J'aime cette femme et ses nuances de gris qui préfère l'ombre au soleil pour éviter de faner trop vite.
Dans sa froideur et son mutisme protecteurs, on cherche la faille, le moment du lâcher prise car peut on se protéger de la nature humaine et de ses propres sentiments ? En réalité, vendre son corps et son âme, n'est ce pas déjà un acte de soumission ? Une vie par procuration ?

Les états "Dame" de Sumire, Fleur de l'ombre …
"Pourtant j'étais très belle, oui j'étais la plus belle, des fleurs de ton jardin"

Un grand merci à Babelio et les éditions Kana pour cette immersion au pays du soleil levant.

Lien : https://marque-pages-buvard-..
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J'ai été très étonné par ce manga, j'ai d'abords cru qu'il avait été créé par le pendant féminin de Jiro Tanigushi, mais c'est bien un homme qui l'a écrit, Kazuo Kamimura. Et il connait bien les femmes et leur sensibilité. Fleur de l'ombre parle avant tout des femmes au Japon. Il parle comme jamais avant je n'avais vu évoqué la face cachée des problèmes féminins, femmes seules, endettées et des moyens détournés, honteux pour y remédier. La bas tout le monde connait cet aspect sombre, mais personne n'en parle. Cela fait partie des ambiguïtés nipponnes, des choses que l'on ne doit pas évoquer. Et c'est très naturellement par l'intermédiaire de deux vendeuses de grand magasin que l'auteur nous initie à cette vie avec un humour noir féroce et drôle en même temps.
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Fleur de l'ombre est pour l'instant le titre de Kamimura le plus triste qu'il m'ait été donné de lire. À confirmer ou infirmer avec la fin du dyptique mais quelle claque ! Comme toujours, nous retrouvons la nostalgie, la sensualité et le tragique typiques du mangaka. Visuellement, nous sommes dans un titre plus expérimental où le noir et blanc n'a jamais aussi bien servi les émotions et les expressions des personnages. Nature et sentiments sont profondément liés pour atteindre des sommets de délicatesse et de poésie. Vivement la suite !
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