AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 20 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Je m'appelle Sumire, j'ai 20 ans et je suis vendeuse dans un grand magasin tokyoïte. Il m'arrive parfois … souvent … d'accepter les invitations lubriques de certains clients. Boire un café après mon service, mais pas que…

Oui, je me prostitue. Je suis consciente de mon pouvoir de séduction et cet avantage m'offre une grande liberté et un joli train de vie. Je décide de qui et quand. Et nul n'a le droit, en vérité, de me blâmer, si ce n'est moi même.

Je suis le fruit d'un amour défendu. Ma mère vient de se suicider, triste et lasse d'avoir attendue en vain, son amour de toujours, un homme marié. Que le ciel m'en soit témoin, je jure de ne jamais succomber aux abysses de l'amour. Ma mère fut une femme de l'ombre. Je le serai à mon tour mais uniquement par désir. Je refuse de dépendre d'un homme. Je monnaye mes charmes pour garantir ma liberté et lutter contre le machisme. En échange, j'offre un peu d'attention, des mots, du sexe et parfois même du silence.

Kazuo KAMIMURA nous dresse le portrait d'une femme émancipée et indépendante dans le Japon des années 70 où la gente féminine est contrainte au seul rôle de femme au foyer. Sumire, dépourvue de sentiments, assume totalement son statut de femme entretenue et revendique son choix de vie. Elle échappe ainsi à la condition des femmes soumises.

Elle porte en elle le chagrin de sa mère disparue ainsi qu'un esprit cruel et vengeur. L'auteur crée une atmosphère malaisante et une héroïne au calme désarmant. J'aime cette femme et ses nuances de gris qui préfère l'ombre au soleil pour éviter de faner trop vite.
Dans sa froideur et son mutisme protecteurs, on cherche la faille, le moment du lâcher prise car peut on se protéger de la nature humaine et de ses propres sentiments ? En réalité, vendre son corps et son âme, n'est ce pas déjà un acte de soumission ? Une vie par procuration ?

Les états "Dame" de Sumire, Fleur de l'ombre …
"Pourtant j'étais très belle, oui j'étais la plus belle, des fleurs de ton jardin"

Un grand merci à Babelio et les éditions Kana pour cette immersion au pays du soleil levant.

Lien : https://marque-pages-buvard-..
Commenter  J’apprécie          290
Sumire est une jeune femme célibataire qui tente de rester indépendante dans un Japon des années septante (soixante-dix pour mes amis Français) où le rôle des femmes est de devenir une épouse et gardienne du foyer et de l'éducation des enfants. C'est une enfant naturelle issu de l'aventure de sa mère et d'un influent et véreux politicien. Elle est la maîtresse d'un homme marié avec une femme de haute extraction. L'épouse de l'amant de Sumire vient l'agresser sur son lieu de travail. Ensuite, elle essaye de soumettre Sumire pour l'utiliser à asservir encore d'avantage son mari. Sumire est enceinte de sa relation adultérine. Elle ne veut pas reproduire la vie de sa mère qui était fille mère et qui a espéré toute sa vie que son amant l'épouse et la prenne en charge. Quand la mère de Sumire se rend compte que sa file est enceinte, elle se suicide. Sumire se fait avorter. Sumire est belle, elle attire les hommes comme une jolie fleur les abeilles. Elle va commencer à se servir de ses charmes pour améliorer ses revenus et cultiver son indépendance. Sa collègue, une petite boulotte que les hommes ignorent, profite des largesses de son amie sans trop savoir comment Sumire améliore son ordinaire…

C'est grâce a Kazuo Kamimura que j'ai découvert le manga. Et pas des moindre avec Lady Snowblood. Si ses création se datent un peu, le pauvre étant décédé jeune mais nous laissant une oeuvre riche et considérable, j'ai la chance que ses créations sont numérisée. Son style est constant, ses histoires ont souvent pour fil rouge des jeunes femmes désoeuvrée. Il travaille exclusivement en noir et blanc, sans nuance de gris, avec u trait d'une rare délicatesse. Cette délicatesse se retrouve dans le scénario, comme si l'auteur était profondément amoureux de ses héroïnes. Cet amour transpire dans le scénario. Il sublime Sumire qui ne peut se résoudre de de se standardiser à l'image des femmes japonaises des années soixante-dix et soixante-dix. Elle revendique sa liberté, même si ça lui en coûte. Se prostitue t'elle ou simplement, profite des hommes qui lui offre des ponts d'or pour u'elle puisse s'offrir son indépendance. D'ailleurs, prudente, elle signe des contrats qui la protège. Ensuite, elle refuse des propositions qui la mettraient définitivement à l'abris de la misère car sa liberté n'a pas de prix. Les dessins passent des plans larges aux plans serrés, des visages aux paysages. Ils sont épurés, augmentant la puissance des dialogues entrecoupés de silences, laissant la place à l'émotion. de l'émotion, il y en a. Des peurs, de la solitude lourde qui est le salaire de l'indépendance, de la liberté. C'est un manga tout en délicatesse, tout en finesse. La subtilité nous brosse le portrait d'une jeune femme oxymore. Forte et fragile à la fois, amoureuse et indifférente, amie et harpie, altruiste et misanthrope, amoureuse et dédaigneuse. L'héroïne est attachante, touchante, émouvante. Encore une fois, le mangaka m'en mais plein la vue et le coeur, il me touche. C'est le numéro un et je me dis vivement la suite. Vraiment, j'ai envie de qualifier Kazuo Kamimura d'être le Mozart du manga. Lu en format KINDLE avec une superbe numérisation.
Commenter  J’apprécie          270
Quel plaisir de voir cette impressionnante brique de près de 500 pages arriver dans ma boite aux lettres! Merci à Babelio et Kana pour ce beau cadeau reçu dans le cadre d'une opération Masse-Critique.
Kazuo Kamimura a été un des grands mangakas des années 70 et je me réjouissait de découvrir ce manga qui me laisse, au final, une opinion partagée.
Je n'ai pas vraiment réussi à m'immerger dans cette histoire et je pense que c'est, en grande partie, à cause du graphisme auquel je n'ai pas accroché. Je n'aime pas ce mélange de style : simples mais réalistes pour les personnages principaux-sympathiques et grossiers et caricaturaux pour les autres. de plus, la façon dont Kamimura a représenté les yeux de son héroïne m'a semblé plutôt incongrue : ses iris sont continuellement à moitié dissimulés par ses paupières supérieure et ont droit qu'elle est tout le temps stone.
Si Sumire est touchante, les personnages secondaires, quant à eux, ne présentent aucune finesse et ne sont pas du tout attachants (Tomiko est particulièrement irritante).
Mais j'ai beaucoup aimé la tristesse fataliste, la solitude et la détermination tragique qui imprègnent les pages de cette BD, la finesse des ressentis et leurs expressions.
Les motivations de Sumire et son statut sont toutefois un peu délicates à saisir si on lit cette BD avec un regard d'Occidental et cette lecture m'a donné envie de me replonger dans les ouvrages traitant des relations hommes/femmes dans l'archipel nippon.
Commenter  J’apprécie          160
Ce gros manga de cinq cents pages esquisse un portrait d'une jeune femme dans le Japon des années 1970. Sumire est une fille lascive, non dépourvue de quelques petits complexes, cherchant à vivre librement dans une société imprégnée de traditions où il y avait, à cette époque, encore très peu de place à la parole pour la femme.
Même si elle s'en défend, Sumire est également quelqu'un qui vit dans une grande solitude... et d'uns pourraient estimer que les chapitres anecdotiques qui se suivent dégagent beaucoup de tristesse. Quant à moi, je résume mon ressenti à mélancolique, nostalgique, avec une douce poésie dans le graphisme, surtout dans les planches double-page.
Dans ces dessins dépouillés, les émotions des personnages (surtout celles de Sumire) et l'environnement, (qu'il soit citadin ou exposant la nature) sont étroitement liés et les silences entre les dialogues, tout aussi épurés que le graphisme, « parlent » autant que des mots...
Je suis conquise !
Commenter  J’apprécie          83
J'ai été très étonné par ce manga, j'ai d'abords cru qu'il avait été créé par le pendant féminin de Jiro Tanigushi, mais c'est bien un homme qui l'a écrit, Kazuo Kamimura. Et il connait bien les femmes et leur sensibilité. Fleur de l'ombre parle avant tout des femmes au Japon. Il parle comme jamais avant je n'avais vu évoqué la face cachée des problèmes féminins, femmes seules, endettées et des moyens détournés, honteux pour y remédier. La bas tout le monde connait cet aspect sombre, mais personne n'en parle. Cela fait partie des ambiguïtés nipponnes, des choses que l'on ne doit pas évoquer. Et c'est très naturellement par l'intermédiaire de deux vendeuses de grand magasin que l'auteur nous initie à cette vie avec un humour noir féroce et drôle en même temps.
Commenter  J’apprécie          70
Fleur de l'ombre est pour l'instant le titre de Kamimura le plus triste qu'il m'ait été donné de lire. À confirmer ou infirmer avec la fin du dyptique mais quelle claque ! Comme toujours, nous retrouvons la nostalgie, la sensualité et le tragique typiques du mangaka. Visuellement, nous sommes dans un titre plus expérimental où le noir et blanc n'a jamais aussi bien servi les émotions et les expressions des personnages. Nature et sentiments sont profondément liés pour atteindre des sommets de délicatesse et de poésie. Vivement la suite !
Commenter  J’apprécie          70
L'authenticité de ce manga pour adultes des années 70 est son grand atout. Fleur de l'ombre est une plongée sincère et fascinante dans le monde de la femme japonaise en passe d'acquérir son indépendance.

Sumire a 20 ans, est célibataire, n'a pas de famille, travaille et cherche à l'occasion à arrondir ses fins de moos en proposant des services sexuels (jamais avec grande conviction, cependant). Elle illustre parfaitement l'ambiguité, le tiraillement de la femme moderne entre un besoin de liberté et de solitude et la nécessité viscérale de "faire couple" qui existe chez plusieurs d'entre nous.

Le trait noir et blanc de Kamimura est délicat, fin, maitrisé.

Je n'ai pas vraiment accroché, je l'ai lu sans passion, j'ignore pour quelle raison, ça n'en reste pas moins un bel objet, une beau témoignage d'une époque dans un lieu donné: les années 70 dans le Japon urbain.
Commenter  J’apprécie          50
Je voulais tout d'abord commencer par remercier la Masse Critique Babelio ainsi que les éditions Kana pour l'envoi de ce manga.

Alors, premier point à aborder : les graphismes ! On ne va pas se mentir, ils sont old school. du coup, je dois dire que je n'y ai pas accroché. Et lorsque je n'accroche pas aux graphismes, il y a de grandes chances que je n'arrive pas à rentrer dans le manga et que, du coup, je passe à côté de l'ouvrage.
Et c'est ce qui s'est passé ici. Les graphismes (qui ne sont pas moches hein !) n'étant pas à mon goût, je n'ai pas pu profiter pleinement de cette lecture tournant autour de la femme des années 1970, de sa liberté.

Néanmoins, je ne peux que reconnaître le talent du mangaka (je serais de mauvaise foi sinon). Il y a un réel travail au niveau des ombres et les paysages sont magnifiques.

Sumire est à la fois une femme forte et une femme faible. Elle est la fille illégitime d'un homme politique et de sa maîtresse, une femme entretenue. Cette dernière a toujours attendu le retour auprès d'elle de l'homme qu'elle aimait, jusqu'à ce que la folie la prenne et qu'elle finisse par se donner la mort.

La jeune femme de vingt ans se jure donc de ne jamais finir comme sa mère, de se protéger de l'amour et de subvenir à ses besoins par ses propres moyens. Ce qui est complètement paradoxal, vu qu'elle choisit de se "prostituer" (enfin plutôt de devenir elle aussi une femme entretenue) et donc, de vivre grâce à l'argent de ses amants/clients.

D'un certain côté, je l'ai trouvé très humaine : elle hésite, prend des décisions, se rétracte, a peur, mais a aussi un sacré caractère et ne se laisse pas faire. Je dirais même qu'elle a un certain talent pour la manipulation légère.
Je ne peux pas dire que j'ai détesté son personnage, mais il ne m'a pas particulièrement touché, alors que le sujet est quand même fort et important.

Quant à Tomiko, sa collègue et amie... Bon diou que je l'ai trouvée insupportable ! Déjà je n'ai pas du tout aimé son graphisme (rien à voir avec le fait qu'elle soit ronde, c'est juste que sa tête ne me revenait pas). Sans compter que c'est une moi-je qui passe son temps à se mettre avant. Pour autant, c'est plutôt une bonne amie pour Sumire et elle ramène pas mal d'humour au manga. Mais non, quand ça ne veut pas, bah ça ne veut pas...

Il y a quelques petites scènes de sexe, mais rien de trop explicite, et un peu plus de scènes de nudité, notamment dans la salle de bain. Mais rien de choquant là non plus.

En résumé, je ne peux qu'avouer que ce manga évoque une histoire forte, dans une période qui commence à changer : c'est le début de l'émancipation de la femme, de sa "libération" des traditions qu'on lui impose depuis toujours. Sumire a décidé de vivre sa vie comme elle l'entend et non comme on la lui dictera, et elle fait ses propres choix. le sujet est bien choisi, fort, mais, en partie via les graphismes old school, la mayonnaise n'a pas vraiment prise avec moi. Je ne pense pas être le public type pour ce genre de lecture. Dommage, mais je ne regrette néanmoins pas ma lecture.
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (50) Voir plus



Quiz Voir plus

Le manga en quelques mots (facile)

Quel est le pays d'origine du manga ?

La Chine
Le Laos
Le Vietnam
Le Japon

5 questions
1468 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , mangakaCréer un quiz sur ce livre

{* *}