A Wadata, une ville située au nord de Kanitcha, la secte sanguinaire de Bakassala Bakasakati dévaste tout sur son passage, hommes femmes et enfants, sous un soleil de plomb ou l'on se réjouit d'être encore en vie à la fin de la journée. Charity Ozonko vit avec sa famille dans un quartier, son mari Abraham est médecin pour une ONG dans un camp improvisé où des milliers de réfugiés fuient les exactions de la secte de terroriste. « le terrorisme est sans doute un des fléaux majeurs de notre siècle. Epars, parfois lointain, insaisissable, il frappe aux quatre coins du monde, par à-coups, par fourberie, déroulant son rouge cortège de sang et d'horreur, d'angoisse et de détresse ». Voilà qui résume bien ce qu'on trouve dans ce roman qui sent le vécu, le terrorisme frappe parfois loin de chez nous mais quand il est à nos portes, tout change, de plus imperceptible changement à la peur au quotidien, dévastateur, il profane, brûle, saccage, viol et l'auteure arrive à très bien décrire tout ça mais garde une certaine poésie, un espoir redoutable face à la haine aveugle. Il s'agit de mieux comprendre pour mieux combattre.
C'est un bon roman qui propose une vision nouvelle sur le terrorisme, sur le Niger aussi.
Hélène Kaziende offre également de bons personnages, une bonne psychologie sur ce que la terreur fait à l'âme, sur la peur de perdre sa famille, ses proches, son lieu paisible d'habitation, quand tout se retourne et se retrouve dévasté. Une belle découverte.