Dites, mon amour, s'il n'est pas très cruel à vous de m'avoir ainsi pris dans vos filets, d'avoir détruit ma liberté. L'avouerez-vous dans la lettre que vous devez sur-le-champ m'écrire et où vous devez par tous les moyens me consoler; quelle soit aussi envoûtante qu'une bouffée de pavots et me fasse tourner la tête; tracez les mots les plus doux et baisez-les, que je puisse du moins poser mes lèvres là où les vôtres ont été.
Quant à moi j'ignore la manière de témoigner mon ardeur à une personne d'une telle beauté; il me faudrait un mot plus éblouissant qu'éblouissante, plus magnifique que magnifique.
J'en viendrais presque à souhaiter que nous fussions papillons dotés seulement de trois journées d'été à vivre - ces trois jours avec vous, je les emplirais de plus de délices que n'en pourraient jamais receler cinquante années ordinaires. p.43
Vous êtes toujours nouvelle. Le dernier de vos baisers est toujours le plus doux, le dernier sourire le plus lumineux, le dernier mouvement le plus gracieux.
Je suis excédé de ce monde auquel vous souriez.
J'ai couvert votre lettre de baisers espérant que vous y aviez laissé en ma faveur un peu du miel de vos lèvres.
Je voudrais tant que vous puissiez instiller dans mon coeur un peu de confiance en la nature humaine... Je ne parviens pas à en rassembler même un soupçon; le monde est trop brutal pour moi, je suis heureux qu'il existe un endroit tel que la tombe; je suis persuadé que je ne connaîtrai pas la tranquillité avant d'y reposer.
Quoi qu'il en soit, je vais m'octroyer la satisfaction de ne plus jamais revoir Dilke, Brown ou l'un de leurs amis. Je voudrais être ou bien dans vos bras empli de confiance, ou bien frappé par la foudre. p.134
"Dites, mon amour, s'il n'est pas très cruel à vous de m'avoir ainsi pris dans vos filets, d'avoir détruit ma liberté. L'avouerez-vous. dans la lettre que vous devez sur le champ m'écrire et où vous devez par tous les moyens me consoler; qu'elle soit aussi envoûtante qu'une bouffée de pavots et me fasse tourner la tête; tracez les mots les plus doux et baisez-les, que je puisse du moins poser mes lèvres là où les vôtres ont été. Quant à moi j'ignore la manière de témoigner mon ardeur à une personne d'une telle beauté; il me faudrait un mot plus éblouissant qu'éblouissante, plus magnifique que magnifique. J'en viens presque à souhaiter que nous fussions papillons dotés seulement de trois journées d'été à vivre - ces trois jours avec vous, je les emplirais de plus de délices que n'en pourraient jamais receler cinquante années ordinaires." PP, 42.43.
Quelle barrière la maladie élève entre vous et moi !
J’aurai toujours ce ressentiment qu’on a joué avec mon cœur comme avec une balle. Vous direz que c’est de la folie ?.. (…) Votre esprit est distrait, vous n’avez pas, comme moi, vécu d’une seule et unique pensée… et comment l’auriez-vous fait ?... Vous êtes l’objet de mon désir le plus intense ; l’air que je respire dans une pièce où vous n’êtes pas est malsain. Je ne suis pas tout cela pour vous (…).
j'ai rencontré des femmes qui, j'en suis persuadé, aimeraient fort se voir l'épouse d'un poème et être conduites à l'autel par un roman.
mercredi 13 octobre 1819
Mon credo est l’amour et vous êtes mon seul dogme. Vous m’avez ravi à moi-même par une force à laquelle je ne résiste pas. Pourtant, avant de vous rencontrer, je savais résister. Et même après vous avoir vue, je me suis souvent efforcé de raisonner contre les raisons de mon amour. Je ne peux plus le faire. L’effort serait trop grand. Mon amour est égoïste. Je ne puis respirer sans vous.
A vous pour toujours,