AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Robert Davreu (Traducteur)
EAN : 9782757811658
121 pages
Points (26/02/2009)
4.26/5   87 notes
Résumé :
John Keats demeure nimbé de son aura de poète romantique : il a su, de son destin malheureux, nourrir un art à l'exceptionnelle beauté. Une immense richesse symbolique transparaît sous la lumière, nocturne ou solaire, de ce poète aux accents intemporels.
Que lire après Seul dans la splendeur : Edition bilingue français-anglaisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Sans du tout connaître la réputation de Keats dans les milieux autorisés, je lui attribuerais volontiers la palme de poète romantique le plus discret et subtil. Sous ses airs de ne pas y toucher, sans grandiloquence, en une forme qui s'affine et s'épure du sonnet pétrarquien à celui de Shakespeare, il distille un nectar inoubliable. Ambroisie que ses vers dont la légèreté céleste nous emporte peu à peu, malgré nous, vers les cimes.
La traduction de Robert Davreu est d'un tel agrément que c'est par elle-même un poème. Eu égard au défi que constitue l'entreprise, après ce que je viens de dire de l'original, on peut estimer que cette version française atteint une haute réussite.Tiens j'en ajoute un extrait à celles, excellentes, de Lali et tamara29 !
Commenter  J’apprécie          170
Les saisons, les climats et les paysages entrent en correspondance avec des états d'esprit. de même que le gel succède à la floraison, la mélancolie se dépose sur des rêveries voluptueuses, et Keats s'oublie dans une exaltation indolente, le songe d'une nuit de Léthé.

Keats dérive dans les univers de Dante, Shakespeare et de bien d'autres poètes, jusqu'à remonter aux sources homériques. Puis il s'endort aux côtés d'Endymion et de Psyché. Contrairement à certains de ses rivaux romantiques, il n'a pas l'ambition d'être pareil à ces figures mythiques. Il compare ses rêveries à l'entreprise d'une simple araignée, qui tisserait sa toile entre de grands arbres. Mais à l'échelle de ces fils de soi(e) se retrouve le tracé des constellations, et la toile reflète l'étoile.

"Bright star! would I were steadfast as thou art—
Not in lone splendor hung aloft the night,
And watching, with eternal lids apart,
Like nature's patient, sleepless Eremite,
The moving waters at their priestlike task
Of pure ablution round earth's human shores,
Or gazing on the new soft fallen mask
Of snow upon the mountains and the moors—
No—yet still steadfast, still unchangeable,
Pillowed upon my fair love's ripening breast,
To feel forever its soft fall and swell,
Awake forever in a sweet unrest,
Still, still to hear her tender-taken breath,
And so live ever—or else swoon to death."
Commenter  J’apprécie          122
Grâce à cette édition bilingue, le peu d'anglais que je maîtrise ou que je pressens me permet d'apprécier la version originale, la concision naturelle de la langue anglaise, la fluidité des vers de Keats, le rythme, la rime, bref, la forme car je suis peu sensible au fond, à ce qu'il exprime. Les emportements romantiques me touchent peu mais la manière de dire de Keats est très plaisante. Cependant, je ne lui trouve pas de vraies surprises poétiques.
"Quel courage de lire Keats sans en apprécier le fond" me suis-je entendu dire. Eh bien, pas du tout ! Je l'ai lu comme on écoute de la musique, qui peut même parfois être groove ;)
Quant à la version française, elle fait plouf, lourdaud - la distance qui sépare les deux langues, l'une qui va droit au but, l'autre qui se perd dans les descriptions doit y être pour beaucoup - mais présente l'avantage d'une "explication de texte" pour quelqu'un dont l'anglais est in statu nascendi.
Commenter  J’apprécie          90
Petit écart à mes livres habituels pour consacrer cet article à la poésie. Plus particulièrement au poète anglais du XIX° siècle, John Keats. Comme l'un de ses poèmes le plus célèbre, il a été une brillante étoile (filante) de passage sur terre, puisqu'il est mort jeune à 25 ans, emporté par la tuberculose. Mais son passage bien qu'inaperçu et oublié à son époque reste éclatant et ancré profondément dans le romantisme anglais et de manière générale le romantisme tout court.

Je l'ai découvert au moment de la sortie du film "Bright Star" (poème éponyme) de Jane Campion. J'ai été profondément touché par le film en général, la biographie et l'histoire d'amour qu'il a eu avec cette fameuse Fanny Brawn. de part la délicatesse de son approche de la vie, de son oeuvre et de ses mots bien entendu.

Sur son épitaphe est écrit : "Ici repose celui dont le nom était écrit dans l'eau". Cela résume assez bien son oeuvre et sa façon de voir les choses. Car cela m'a attiré dès le début dans ses écrits : ses poèmes sont écrit à la manière d'un ruisseau, d'une onde d'eau qui coule, fluide et profond à la fois. Mystérieux et calme, miroitant et reflétant la beauté du monde et des choses cachées.
Lien : http://templedulivre.blogspo..
Commenter  J’apprécie          100
Je n'ai été que très moyennement enthousiasmée par ces poèmes.

Keats est annoncé comme un des plus grands poètes romantiques anglais. Personnellement, je préfère de loin Wordsworth.

Il faut dire qu'en version bilingue, j'ai tenté de lire la version originale et la langue de Keats est très difficile à comprendre (à nouveau à l'inverse de Wordsworth). Enfin, le thème de ses poèmes ne m'a que peu parler.

Dommage.
Commenter  J’apprécie          81

Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
La Belle Dame sans Merci
O what can ail thee, knight-at-arms,
Alone and palely loitering?
The sedge is withered from the lake,
And no birds sing.

O what can ail thee, knight-at-arms,
So haggard and so woe-begone?
The squirrel’s granary is full,
And the harvest’s done.

I see a lily on thy brow,
With anguish moist and fever-dew,
And on thy cheeks a fading rose
Fast withereth too.

I met a lady in the meads,
Full beautiful, a fairy’s child;
Her hair was long, her foot was light,
And her eyes were wild.

I made a garland for her head,
And bracelets too, and fragrant zone;
She looked at me as she did love,
And made sweet moan

I set her on my pacing steed,
And nothing else saw all day long,
For sidelong would she bend, and sing
A faery’s song.

She found me roots of relish sweet,
And honey wild, and manna-dew,
And sure in language strange she said—
‘I love thee true’.

She took me to her Elfin grot,
And there she wept and sighed full sore,
And there I shut her wild, wild eyes
With kisses four.

And there she lullèd me asleep,
And there I dreamed—Ah! woe betide!—
The latest dream I ever dreamt
On the cold hill side.

I saw pale kings and princes too,
Pale warriors, death-pale were they all;
They cried—‘La Belle Dame sans Merci
Hath thee in thrall!’

I saw their starved lips in the gloam,
With horrid warning gapèd wide,
And I awoke and found me here,
On the cold hill’s side.

And this is why I sojourn here,
Alone and palely loitering,
Though the sedge is withered from the lake,
And no birds sing.


La Belle Dame sans merci (traduction)
Ô, qu'est-ce qui peut te troubler, homme d'armes,
Seul, pâle et hésitant ?
La laîche s'est flétrie et retirée du lac
et aucun oiseau ne chante.

Ô, qu'est-ce qui peut te troubler, homme d'armes,
Si hagard et si affligé ?
Le grenier de l'écureuil est plein,
Et la moisson terminée.

Je vois un lis sur ton front
Ainsi que la sueur de l'angoisse et la rosée de la fièvre,
Et sur ta joue une rose ternissant
Promptement se flétrit aussi.

Je rencontrai une dame dans les prés,
D'une absolue beauté, l'enfant d'une fée.
Ses cheveux étaient longs, son pied léger,
Et ses yeux étaient sauvages.

Je fis une couronne pour sa tête,
Et des bracelets aussi, et une ceinture de fleurs ;
Elle me regarda comme si elle aimait
Et fit un doux gémissement.

Je la plaçai sur ma monture en marche,
Et ne vis rien d'autre tout du jour,
Car de côté elle se courbait, et chantait
Une chanson de fée.

Elle me trouva des racines à la douce saveur,
Et du miel sauvage, et une rosée de manne,
Et pour sûr dans une langue étrange elle dit —
« Je t'aime en vérité ».

Elle me mena jusqu'à sa grotte d'elfe,
Et là elle pleura et soupira en grande peine,
Et là je fermai ses yeux sauvages, sauvages
Avec quatre baisers.

Et là elle me berça pour m'endormir
Et là je rêvai - Ah ! Malheur !
Le dernier rêve que j'eus jamais rêvé
Sur le flanc froid de la colline

Je vis des rois pâles, et des princes aussi,
De pâles guerriers, pâles comme la mort ils l'étaient tous ;
Ils pleuraient - « La belle dame sans merci
t'a en son pouvoir ! »

Je vis leurs lèvres affamées dans l’obscurité
Avec un terrible avertissement s'ouvrir grand
Et je me réveillai et me trouvai là
Sur le flanc froid de la colline

Et c'est pourquoi je séjourne ici,
Seul, pâle et hésitant.
La laîche s'est flétrie et retirée du lac
et aucun oiseau ne chante.
Commenter  J’apprécie          80
Bienvenue à la joie, bienvenue au chagrin,
À l’herbe du Léthé, à la plume d’Hermès ;
Bienvenue aujourd’hui et bienvenue demain,
Je vous aime tous deux d’une égale tendresse !
J’aime voir des visages tristes par temps clair,
Et entendre un éclat de rire joyeux au milieu du tonnerre.
J’aime ensemble le beau et l’infâme,
La douceur des prairies sous lesquelles couvent des flammes,
Un gloussement de rire devant une merveille ;
Mais un visage sage à la vue d’une farce ;
Le glas des funérailles et le carillon qui rit au clocher,
L’enfant qui joue avec un crâne,
Le matin clair et les coques des nefs par l’ouragan brisées,
La belladone au chèvrefeuille unie dans dans un baiser,
Les serpents dans des roses rouges sifflant ;
Cléopâtre en robe de reine
Les aspics pendus à son sein,
La musique dansante et la musique triste,
Ensemble réunies, raison avec folie ;
Muses radieuses et Muses blêmes,
Ôtez de vos visages le voile !
Laissez-moi voir ! et laissez-moi écrire
Du jour et de la nuit
Ensemble réunis. Laissez-moi étancher
Toute ma soif d’un mal de cœur exquis !
Qu’un if me soit un ciel de lit,
Entrelacé de jeunes myrtes,
De pins et de tilleuls en pleine floraison,
Et que ma couche soit une humble tombe d’herbes.
Commenter  J’apprécie          100
A QUI EST DEMEURE LONGTEMPS CONFINE DANS LA VILLE

A qui est demeuré longtemps confiné dans la ville
Il est bien doux d'absorber son regard
Dans le visage ouvert et beau du ciel - d'exhaler une prière
En plein sourire du firmament bleu.
Qui donc est plus heureux, lorsque, dans le contentement du coeur,
Il sombre de fatigue sur une couche agréable au creux
D'une houle d'herbes, et lit une tendre
Et gracieuse histoire d'amour et de langueur?
De retour au foyer le soir, une oreille
Captant les notes de Philomène - un oeil
Guettant la course scintillante du petit nuage qui vogue
Il pleure d'un tel jour la fuite si rapide:
Rapide comme une larme versée par un ange au passage
Et qui tombe dans l'éther transparent, en silence.
Commenter  J’apprécie          150
Ô solitude! si je dois avec toi demeurer,
Que ce soit parmi l’inextricable amas
De bâtiments noircis! Escale avec moi la pente escarpée —
Cet observatoire de la Nature — d’où le val
Ses pentes fleuries, sa rivière gonflée de cristal,
Paraissent un empan peut-être; laisse-moi veiller à ta place,
Parmi les rameaux en bannières, où le bond vif du cerf
Effraie l’abeille sauvage hors les doigts de la digitale
Mais quand bien même j’aurais joie à tracer ces scènes avec toi
La douce conversation d’un esprit innocent
Dont les mots sont images de pensées raffinées
Est le plaisir de mon âme; et ce doit être en vérité
Des humains la cime ou peu s’en faut de la félicité
Lorsque vers tes repaires deux âmes-sœurs s’enfuient.
Commenter  J’apprécie          130
A qui est demeuré longtemps confiné dans la ville
Il est bien doux d'absorber son regard
Dans le visage ouvert et beau du ciel - d'exhaler une prière
En plein sourire du firmament bleu.
Commenter  J’apprécie          470

Videos de John Keats (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Keats
John KEATS – Une Vie, une Œuvre : L’ardeur (France Culture, 2004) Émission "Une Vie, une Œuvre », par Francesca Isidori, diffusée le 23 mai 1991 sur France Culture. Invités : Robert Davreu, poète, traducteur de la Poésie et de la Correspondance de Keats ; Christian La Cassagnère, professeur de littérature anglaise (Université Lumière Lyon 2), qui a dirigé l'ouvrage collectif : Keats ou le sortilège des mots (Presses Universitaires de Lyon) ; Marc Porée, éxégète et traducteur des Poèmes et poésies de Keats aux éditions Gallimard ; Robert Ellrodt, traducteur et exégète de Keats.
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (237) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1228 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..