L'histoire douloureuse et vraie de Saartjie Baartam dans une adaptation en bande dessinée du film La
vénus noire du réalisateur Abdellatif kechiche.
Au début du XIX, une esclave noire d'une famille de fermiers blancs, d' Afrique du sud, est vendue à un chirurgien de la marine britannique qui l'a convainc qu'elle fera fortune en Europe en montant sur scène. Dotée d'un physique inconnu en Europe, elle devient l'objet de toutes les convoitises et très vite une bête de foire, prostituée puis sujet d'étude pour les zoologues. La vénus Hottentote aura donc été exhibée toute sa vie et même après sa mort puisque son squelette et son moulage seront exposés, notamment au musée de l'Homme, à Paris jusqu'en 1974. Il faudra attendre 2022, pour que la vénus soit restituée à l'Afrique du sud.
Une bande dessinée que j'aurais beaucoup de mal à conseiller tant elle me laisse un goût amer pour ainsi dire du dégoût.
L'auteur est resté fidèle au scénario du film , en ajoutant quelques scènes coupées au montage. Il n'y a donc pas ici l'intention d'apporter une autre vision sur l'histoire. Je n'ai personnellement pas vu ce film. Je ne pourrai donc pas comparer. Mais les deux oeuvres ont quasiment été créés simultanément. La bande dessinée est un produit dérivé en quelque sorte du film. Dommage car j'aurais aimé une autre approche, un autre angle.
On connaît très peu de choses sur cette femme. L'adaptation est sans doute assez fidèle à la réalité. Mais que c'est sombre et sans espoir ... On assiste impuissant à une lente descente aux enfers. Je n'ai vraiment pas aimé ce statut de lecteur presque voyeur, un point de vue qui nous place au même niveau finalement que les spectateurs de l'époque.
Quant aux dessins, ils sont en accord avec l'histoire, personnages laids, aux traits anguleux, décors lugubres. Je dois avouer que le trait de crayon colle à merveille au scénario. Seule, rayonne un peu la vénus , assez lumineuse dans ce monde de brutes. J'ai d'ailleurs été fortement attirée par la superbe couverture de l'album. Bref, un peu trop sombre, trop glauque, je passe mon tour. Mais cette histoire mérite néanmoins d'être connue, alors à vous de voir. Personnellement, je me contenterai d'articles documentaires.