Le cercle des immortels, Tome 1 : Les chasseurs de rêves

Il y a plein de rêveurs avec lesquels tu pourras t’amuser, en bas. Les humains sont généreux dans ce domaine. Ils ne vivent que pour leurs rêves.

L’amour est un bien rare, Megerea. Veillez dessus avec le plus grand soin.

— Je n’ai pas pu m’en empêcher, Megerea. Le désir que tu as manifesté m’a submergé, et je n’ai jamais embrassé de femme plus belle que toi.
Raté : elle ne parut pas calmée mais encore plus furieuse.
« Bon sang, ce n’est pas ce que j’ai dit, Arik ! »
— Vous avez été submergé par mon désir ? articula-t-elle lentement, en détachant soigneusement chaque syllabe, la voix vibrant de colère. Mais de quelle planète venez-vous donc ?
— D’Idiotie, dit Solin. À chaque pleine lune, ils téléportent les Idiots sur la terre et les lâchent dans la nature. Considérez que vous êtes en train de vivre votre première rencontre du troisième type, Geary.

Il ne portait qu’un pantalon blanc de fine étoffe qui était collé de façon indécente à ses jambes, son bassin, et, de ce fait, ne laissait rien à l’imagination. Un peu honteuse, Megerea songea que la nature l’avait particulièrement gâté en un domaine précis. Il aurait tout aussi bien pu être nu…
— Voilà un monsieur que les sous-vêtements n’intéressent pas, commenta Justina. Remarque, je ne vais pas le lui reprocher : il a les plus jolies fesses de la planète. Pas étonnant que Cynthia se soit acharnée à le ressusciter. Moi non plus, ça ne me gênerait pas de lui faire un peu de bouche-à-bouche.

un petit massif de fleurs se déplaçait en direction de la forêt.
Perséphone le pétrifia sur place d’une décharge expédiée du bout des doigts, éclata de rire et envoya ses gants récupérer le buisson.
— Qu’est-ce que tu fais ? demanda Kat.
— Je me venge. Oh, ce n’est qu’une petite vengeance, mais c’est ce genre de chose qui fait le sel de la vie.
— Tu te venges de qui et pourquoi ?
— Ma mère, qui d’autre ? Elle m’oblige à rester dans ce foutu jardin neuf mois de l’année et pense que je devrais lui en être reconnaissante ! Tout ce que je veux, moi, c’est être auprès de mon mari. Avez-vous une idée, les filles, de ce que c’est que de passer neuf mois sans sexe quand vous êtes mariée à un spécimen de mâle tellement performant qu’il aurait dû être le dieu de la fertilité au lieu du dieu de la mort ?

Pour toutes ces raisons, elle adorait ces rêves érotiques.

Quelle liberté ! Plus d’inhibitions, de crainte d’une grossesse ou d’une maladie. Et aucun risque de devoir affronter son amant au matin.

Pas de déceptions, pas de ricanements. Ses rêves, elle les contrôlait, et contrôlait son partenaire, faisant de lui l’idéal masculin. Les moments passés avec lui étaient les plus beaux de ses jours, de ses nuits. Auprès d’Arikos, elle était en sécurité, l’esprit en paix.

À cet instant, Kat comprit pourquoi Solin aidait son frère. Il voulait qu’Arikos éprouve tous ces sentiments de façon que, lorsqu’il aurait perdu Megerea, il souffre mille morts. Une cruauté sans pareille. Il fallait être prudent quand on faisait un vœu, car il risquait d’être exaucé… Arikos avait désiré avidement éprouver des émotions. Il allait les expérimenter toutes… même les plus douloureuses. Sauf si les dieux avaient pitié de lui.

- Mais qu’ont donc les gens à vouloir se lever avec le soleil ?

- Tu l’aimes ?
- Comment pourrais-je aimer quiconque ?

- George, arrêtez-vous en chemin et achetez nous quelques fers rouges pour que nous puissions nous arrachez les yeux.