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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La Dame de Zagreb” est le dixième roman de la série des Bernie Gunther. Écrite par Philip Kerr, cette série commencée en 1993 devait être au départ une trilogie. Ce volume sorti sous le titre « The Lady from Zagreb » en 2015 et traduit de l'anglais par Philippe Bonnet en 2016, est un épisode qui se déroule en 1943.

Bien qu'ouvertement antinazi, Bernhard Gunther, ancien inspecteur de la Kripo de Berlin, est un membre des SS avec le grade de capitaine. Très apprécié dans les hautes sphères du pouvoir, il est chargé par Joseph Goebbels de rechercher le père d'une jeune actrice d'origine croate.
De Berlin à Zagreb, de la Croatie à la Suisse, Gunther traverse l'Europe mise à feu et à sang par les armées régulières et pas les milices de tous bords.

Ce qui rend cette série intéressante c'est son côté historique. Bien écrit et bien documenté, Philip Kerr mêle la fiction et les personnages historiques. Cet épisode dépeint l'Europe nazi de 1943, Berlin sous le joug des SS et bombardé par les Alliés. Il nous plonge dans la barbarie de la guerre dans les Balkans. Il illustre l'attitude de la Suisse entre neutralité et coopération avec l'Allemagne.
Bien qu'un peu lent le roman est agréable à lire. le personnage principal, romantique et courageux et bien que membre des SS, est sympathique. « La dame de Zagreb » est un excellent thriller historique.
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Eté 1942 : sitôt revenu de l'enfer de Katyn, Bernie Gunther est à nouveau sollicité par Joseph Goebbels pour une mission secrète dans la Yougoslavie en plein chaos … et nous voici embarqués avec lui dans un épisode presqu'aussi dramatique, à la recherche du père d'une ravissante starlette de la UFA dont le ministre de la propagande de Hitler est tombé amoureux. Bien évidemment, et malgré des risques mortels, Bernard Gunther va aussi se brûler au feu de cette jeune femme aux yeux bleus comme ceux des chiens huskies … Dalia Dresner, la « Garbo » allemande.

Ceux qui ont, comme moi, déjà lu toutes ses aventures, savons que notre héros devenu cynique à force d'assister aux horreurs nazies en réchappera encore cette fois, puisque le roman débute en 1956, avec un ex-commissaire âgé de presque 60 ans (il est né un peu avant la fin de l'autre siècle), qui se demande comment il va passer l'hiver puisque l'hôtel miteux de la Ciotat où il a échoué comme concierge ferme pour la saison. Vrai, les fastes de l'hôtel Adlon sont bien oubliés. Mais il se remémore ses aventures en Suisse, puis à Banja Luka, au milieu des effrayantes luttes des Croates oustachis qui étripent sans remords les Serbes, des partisans communistes et des soldats perdus de la Waffen SS.

L'art de Philip Kerr est de mettre en scène une histoire à nous faire dresser les cheveux sur la tête, mais solidement étayée par une recherche historique encyclopédique. Ainsi rencontrons-nous des personnages réels dont l'auteur respecte scrupuleusement la biographie : le général Walter Schellenberg, expert en montages hyper-compliqués destinés à enfumer l'ennemi, Roger Masson, patron des services secrets helvétiques, Paul Meyer-Schwertenbach, auteur de romans policiers, Eggen, Kurt Waldheim que nous rencontrons furtivement, et aussi le grand Mufti de Jérusalem Hadj Amin Al-Husseini et ses sbires de la Handschar .… Et, toujours, la corruption au plus haut niveau, même dans un pays qui se proclame neutre mais ne se prive pas de continuer à commercer avec les belligérants. Avec les luttes sans merci entre groupes ethniques vivant dans les montagnes yougoslaves, c'est l'élément qui nous raccroche à la toujours sombre actualité.

Une histoire … non, plusieurs histoires entremêlées qui conduisent Bernie une fois encore à risquer sa peau et à résoudre plusieurs énigmes policières à la seule force de ses facultés déductives, tout comme de son calibre .38 !

Comme toujours, la réflexion de l'auteur tourne autour de l'absurdité de la guerre. Mais la verve de l'auteur tarde un peu, ici, à percer. Il faudra attendre au moins le quart du roman avant d'entrer dans le vif – et /ou le mort – du sujet. le personnage central est, pour cette fois, une femme, et quelle femme : aussi belle que lascive, primesautière, manipulatrice, sensuelle, sans scrupules, résolue, sans pitié. Tout pour plaire à un homme revenu de tout, et même plusieurs fois, de l'au-delà.

Un dernier conseil, pour mieux comprendre l'itinéraire spirituel et politique d'un social-démocrate emporté malgré lui dans la tourmente national-socialiste sans jamais y adhérer : lire les épisodes dans l'ordre non pas dans leur ordre de parution, mais selon le bon vieil ordre chronologique. En attendant que l'auteur, une nouvelle fois, ne remette le couvert !
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Avec « La dame de Zagreb » le lecteur poursuit les enquêtes de Bernie Gunther . Philip Kerr insère ce dixième roman historique dans le tumulte de la Seconde Guerre Mondiale. 1943 : Goebbels , ministre de la Propagande du Reich, donne une mission à Bernie Gunther. Il doit convaincre une actrice croate, Alia Dresner, de jouer dans un film officiel. Voilà le policier parti en Suisse pour trouver l'artiste… qui lui impose une condition : retrouver son père en Croatie . le charme d'Alia Dresner opère…Bernie Gunther découvre les crimes des Oustachis nazis . « La dame de Zagreb » vaut pour l'aisance, l'à propos de Bernie Gunther. Il s'insère avec aisance dans des milieux sociaux, politiques divers. Son ironie, son humour, son esprit caustique lui permettent de suggérer son opposition au régime nazi alors qu'il côtoie des ministres puissants. L'enquête qu'il mène passe au second plan, elle est rapidement menée. le roman est d'abord une plongée dans une période terrible. Reste pour Bernie Gunther le souvenir d'un amour passé…« La dame de Zagreb » est davantage un roman historique , le policier demeure au second plan.
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Bon déjà, un truc me chiffonne presque systématiquement lorsqu'il s'agit de romans se déroulant en Allemagne : pourquoi, nom de Dieu, les auteurs et/ou les traducteurs s'obstinent-ils à truffer le texte de mots allemands ? Pourquoi des « Herr Komissar« , des « il devait avoir le schreck » ? Je n'ai jamais vu de « il devait être terrified » dans un roman se déroulant en Grande-Bretagne, alors pour l'amour du ciel fichez-nous la paix quand les termes sont traduisibles.

(Non mais oh)

(Zut, à la fin)

Maintenant que c'est dit, passons au roman en lui-même : les quinze premières pages m'ont happée, puis jusqu'à la fin de la première moitié, j'ai été agacée par l'humour, avouons-le, lourdingue de Bernie Gunther, qui ressemble à ce tonton qui ne peut s'empêcher de blaguer toutes les deux phrases, et auquel on sourit courageusement en espérant qu'il se calme parce qu'il rend les déjeuners du dimanche insupportable – du moins c'est comme ça que je l'imagine, n'ayant personnellement qu'un seul oncle que je n'ai pas vu depuis environ une décennie.

Mais l'ensemble est bien ficelé, et je n'ai pas envisagé d'abandonner ma lecture en cours de route, ce qui est plutôt bon signe (enfin je crois). J'ai aimé que le personnage de Dalia Dresner me rappelle Hedy Lamarr, et j'ai aussi aimé découvrir un aspect de la seconde Guerre Mondiale qui me semble peu connu en France, à savoir comment s'est déroulé le conflit dans les Balkans – et sans surprise : pas mieux que chez nous. Certaines pages sont presque une leçon géopolitique, et c'est tant mieux.

La Dame de Zagreb m'a fait penser aux Roses noires de Jane Thynne – le contexte historique, Goebbels, les studios Babelsberg, l'ambiance un peu noire (sans mauvais jeu de mots) … A priori je ne me suis pas trop trompée, puisque j'ai appris grâce à la postface que Philip Kerr se trouve être Monsieur Thynne à la ville (+1 point pour mon instinct littéraire) (si si, ça veut dire quelque chose).

Bref, j'ai bien aimé ma lecture, mais dans le même style j'ai préféré Jane Thynne.
Lien : https://caramelsbouquinsetch..
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Ce qui sauve cet énième opus des enquêtes policières de Bernie Gunther, c'est encore le contexte de la 2e guerre mondiale en Allemagne et des nazis qui y sévissent car cette histoire d'amour plaquée avec une starlette de cinéma convoitée par Goebbels n'attire pas les foules. On retrouve l'humour grinçant du personnage, sa faculté d'adaptation à son milieu et les références historiques attendues.
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Écrire un roman policier n'est pas d'un singulière originalité dans le monde littéraire, et réussir à être différent dans un genre embouteillé de poncifs lus et relus tient parfois du miracle, ou d'une sacré imagination. La saga de Philip Kerr consacrée au détective berlinois Bernie Gunther s'affranchit des convenances habituelles avec un paysage historique rare, celui de l'Allemagne nazie. Alors que l'auteur écossais pensait tourner la page de son personnage né en 1989 après son troisième roman consacré au détective (regroupés dans La Trilogie berlinoise), il publie avec La dame de Zagreb le dixième roman d'une saga au succès international, qui s'enrichira dans les mois à venir d'un nouvel opus.

Durant l'été 1943, l'ancien commissaire de police criminelle de Berlin se voit confier une mission confidentielle par le ministre de la propagande en personne, Joseph Goebbels. Également directeur des studios de cinéma UFA, il s'est attaché à Dalia Dresner, une jeune actrice d'origine croate. Bien qu'Hitler lui-même soit intervenu à la demande de sa femme Magda pour le rappeler à l'ordre afin de préserver son mariage, Goebbels est décidé à voir figurer sa jeune muse dans son nouveau film de propagande.

L'actrice voulant à tout prix retrouver son père avant de se réfléchir à la proposition de Goebbels, ce dernier confiera à Gunther la tâche de le retrouver afin de lui remettre une lettre de Dalia. Au fin fond de l'Europe, au sein même d'un conflit ethnique entre croates et serbes, Gunther retrouvera celui qui, après avoir été prêtre, devint un tueur sanguinaire en uniforme nazi.

De Zagreb à Zurich, Bernie Gunther traversera une Europe à feu et à sang, en proie aux bombardements britanniques, pour suivre celle dont il est tombé à son tour éperdument amoureux. Ses déplacements pour Goebbels seront l'occasion de missions annexes pour le général dirigeant le service dans lequel l'ancien policier a été placé, et il ne tardera pas à découvrir que la neutralité helvète n'est pas forcément signe d'un séjour paisible.

Roman un peu éclaté sur tous les fronts, La dame de Zagreb s'intéresse beaucoup aux rapports de la Suisse avec ses voisins pendant le conflit, pays neutre doté d'une grande armée, ne prenant pas part à la guerre mais prêt à se défendre de l'invasion militaire rêvée par Hitler. Malgré une histoire un peu touche-à-tout, ce roman se lit avec entrain essentiellement grâce à son personnage principal, cet allemand en uniforme qui déteste les nazis et ne manque pas de leur dire, et qu'on aime voir passer d'un roman à l'autre au travers des mailles du filet grâce à quelques relations bien placées.
Lien : https://www.hql.fr/la-dame-d..
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Pourquoi ce livre ? Parce que la couverture m'a immédiatement évoquée la seconde guerre mondiale, une période qui m'a toujours passionnée. le résumé m'a intrigué aussi lorsque j'ai découvert ce livre sur le site NetGalley.

Nous partons à la rencontre de Bernie Gunther, un membre d'une des branches des SS mais il n'est pas pour autant nazi. Etonnamment, il a réussi à ne pas se faire repérer et à passer entre les mailles du filet. Sur demande de Goebbels, il part à la recherche du père d'une des étoiles montantes du cinéma, Dalia Dresner.

J'ai bien aimé le fait de découvrir ce qu'il s'est passé pendant cette guerre dans les pays de la Yougoslavie. En effet, je sais qu'il y a eu la guerre là aussi mais je ne savais pas grand-chose de plus. Bien sûr, ce qui y est raconté est aussi terrible que ce qui s'est passé dans tous les pays de l'Est.

Ensuite, j'ai aimé l'histoire d'amour qui se construit entre Dalia et Gunther. C'est une romance qui m'a surprise. Elle ne prend pas toute la place dans cette histoire mais pour autant elle est présente et sert de fil rouge à une grande partie du roman.

La traque du père m'a plu parce qu'elle est riche en rebondissements, nous permet de découvrir la Croatie pendant la guerre. Les découvertes qui sont faites sur ce personnages ne sont pas glorieuses.

Néanmoins, je dois dire que je me suis ennuyée pendant tout le premier quart du roman parce que la demande de Goebbels arrive assez tard dans ce roman je trouve. Cela m'a permis de découvrir la vie de flic de Bernie mais ce n'est pas très exaltant.

Bernie, c'est un personnage atypique qui ressemble sans doute à pas mal d'allemands pendant cette guerre. Il est courageux pour supporter tout ce qu'il a supporté.

Pour conclure, je dirai que c'est un bon roman sur la seconde guerre mondiale mais qui met trop de temps à démarrer.
Lien : http://larepubliquedeslivres..
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

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