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EAN : 9782747071451
416 pages
Bayard Jeunesse (11/03/2020)
4.25/5   2 notes
Résumé :
9 avril 1872, dans les bas-fonds d'Édimbourg.
Boy, qui ne connaît pas son véritable nom, est un jeune orphelin livré à lui-même. Contraint à voler pour survivre, le garçon se rend à une vente aux enchères d'animaux. Une grande foule s'y étant rassemblée, c'est pour lui une occasion idéale de se remplir les poches. Mais pour la première fois de sa jeune carrière, Boy se fait prendre en flagrant délit. Pour éviter des travaux forcés, Boy aide Jameson, un enchér... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voici une nouveauté de 2020 dans la littérature jeunesse, qui fait désormais parti de mes pépites d'or pour cette année.

Boy ( ou Danny) vit dans les sombres quartiers d'Édimbourg, dans une Angleterre des années 1870. Petit voleur sous contrainte, distingué par sa peau couleur de thé corsé, il est marqué par la privatisation, le manque d'affection et la violence. Ça ne l'empêche pas d'être un pickpocket assez doué. Lorsqu'un de ses vols tourne mal, lors d'une enchère d'animaux, Boy se retrouve alors mêlé à cette enchère et grâce à lui, James Jameson parvient à faire son enchère sur Maharadjah, un majestueux éléphant africain, coupant l'herbe sous le pied à son rival Arthur Albright. Mais loin de s'avouer vaincu, Albright propose alors un pari à Jameson: s'il parvient à faire voyager l'éléphant jusqu'à son zoo à Belle-Vue, Albright est près à lui céder sa ménagerie. le contraire s'applique si Jameson échoue. Jameson accepte, car il pense avoir un atout majeur en la personne de Boy/Danny, qui a une connexion particulière avec le grand éléphant. Jameson prend alors le jeune voleur sous son aile, malgré la grande méfiance de ce dernier, et amorce le pari d'une vie avec une foi quasi inébranlable. Boy devient Danny, apprenti-Mahout et Prince indien de Delhi, amorçant ainsi le début d'une nouvelle vie.

J'ai lu ce roman en une fois, vite embarqué dans les aventures trépidantes de ce jeune garçon qui me fait penser à une Cosette version garçon mélangé à un Aladdin indien, en ce sens où c'est un "prince parmi les voleurs" au bon fond, qui s'embarque pour une épopée digne du "Voyage autour de la terre en 80 jours", à plus petite échelle. Boy/Danny/Dandid est également atteint de mutisme psychogène ( une forme de mutisme d'origine psychologique). Orphelin, exploité, privatisé et vêtu de haillons, c'est un jeune garçon qui se débrouille pour survivre à une époque où les enfants sont totalement privés de droits. Qui plus est, il est étranger, ce qui lui vaut un surplus d'injures et encore moins de considérations, dans un pays marqué par l'élitisme anglo-saxon ( évidement, nous sommes en sol anglais). Une époque également marqué par une certaine maltraitance animalière, où les animaux exotiques sont vendus comme des objets dans les zoos ou les cirques, et où leur vie n'est pas toujours facile.

Ce roman me rappelle également l'histoire touchante du roman "De l'eau pour les éléphant", aussi beau en roman qu'en film, d'ailleurs, dans lequel un vétérinaire se lie d'amitié avec une éléphante de cirque elle aussi sujette à des sévices physiques et psychologiques. Nous sommes à une époque où pour certaines brutes déguisés en gentleman, les animaux ne sont bons qu'à servir le plaisir de l'homme. On y traitera notamment de la chasse, des méthodes cruelles pratiquées par certains cirques. Mais rien de très grave, nous restons dans les limites qu'impose la littérature jeunesse. Néanmoins, on est vite gagné par des sentiments comme l'indignation, la colère et le mépris pour ces hommes cupides dépourvu d'humanité. Heureusement, tout fini bien.

Cette histoire est d'autant plus surprenante qu'elle est tirée de faits réels. Jameson ( de son vrai nom Jamison) a existé, Maharadjah aussi. Cet éléphant, originaire d'Asie, a bel et bien détruit un wagon et du faire la route à pied jusqu'à Belle-vue et a séduit une génération d'anglais.

J'apprécie la rigueur psychologique de ce récit. On sens que Boy est traumatisé à un certain niveau. Il déteste le contact physique, est devenu muet, est toujours très peu confiant et semble resté en mode "survie" malgré les nouvelles conditions de sa vie de dompteur d'éléphant. Son processus psychologique et sa résilience sont crédibles.

Jameson m'aura fait rire avec son sens du théâtre, ses idées délirantes et son exceptionnel sens de la publicité. Son espoir naif et sa foi en ses projets me rappelle Walt Disney, en un sens. Quand aux autres personnages, ils habitent bien le récit et ont des personnalités variés. Maharadjah aussi a une personnalité adorable, qui s'exprime bien à travers ses sons et ses réactions.

Le tout est assez fluide et agréable à lire, dans un style élégant, coloré et addictif. C'est avant-tout un récit d'aventure, ponctué de drames assez émotifs et aussi de polar, avec cette enquête parallèle sur le gang de la Fraternité de Leith, composé de voleurs d'enfants et vendeurs de drogues.

J'ai trouvé ce roman aussi touchant que trépidant, dans une Angleterre victorienne marqué par la presse sensationnaliste, la disparité de classes sociales et la traite des animaux.
Une histoire sur l'espoir, l'amitié et la collaboration.

Pour les profs: comporte certaines scènes de violence comme des sévices , des bagarres et de la cruauté animale. Je réfèrerais donc ce livre aux lecteurs de plus de 11 ans. C'est cependant un bon récit pour aborder les orphelins exploités et la cruauté animalière auprès des jeunes.
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Comment a commencé " L'extraordinaire voyage"?

On y était dans ce passage, on l'a lu et on vous le confie:
" M. Jameson resta silencieux. Boy l'observa...
- Il ira à pied. Il marchera jusqu'à Belle Vue!
- Vous n'allez quand même pas faire parcourir plus de 300km à travers l'Écosse et l'Angleterre à cet éléphant? railla Albright d'un ton méprisant..."
Et pourtant.

Deux hommes, un peu joueur, miseront leurs deux entreprises sur un pari, pour obtenir pour leur ménagerie un éléphant.
Et misère, que l'égo des hommes peut lui faire faire des folies!
M. Albright était le responsable des jardins zoologiques du Yorkshire.
M. Jameson était celui des jardins zoologiques de Bellevue.
La mort de Walter Wormwell, feu propriétaire de " la grande Ménagerie royale", le spectacle ambulant le plus célèbre du Royaume Uni, était paradoxalement une aubaine pour des charognards à la belle mise.
Tout le monde s'arrachait les bêtes vendues aux enchères à la Ménagerie elle-même- même le boucher- , afin de couvrir les dettes du défunt.

Y aura t-il vol d'éléphant? Pas vraiment.
Ça sera en réalité un petit voleur sur les routes avec un éléphant.
Mais d'où venait ce garçon?
Maharadjah l'éléphant était une pièce incomparable et le petit indien Boy ne savait plus trop comment il s'était trouvé embarqué dans cette traversée. le hasard? Pas totalement non plus. le défunt Wormwell devait une bonne somme d'argent à la pire crapule du coin, un maître et seigneur des criminels d'Edimbourg. Ce Frank Scatcherd comptait bien récupérer cette somme par tous les moyens, quitte à retourner la ménagerie sens dessus-dessous.
Boy était là pour ça, le petit voleur devait (sous la contrainte) fouiller le lieu et trouver le magot, tombant ainsi de façon inopportune sur la vente de l'éléphant.
C'est là que le garçon se fera remarqué, détourné de sa mission et engagé pour le voyage.

Le lecteur s'attendra forcément à un scénario à l'identique du Jules Verne et son " Tour du Monde en 80 jours". Là aussi, sur un pari, il y avait fort à gagner et fort à perdre. Nous nous attendrons à des tours pendables à l'identique également pour pousser la chance d'un côté plutôt que l'autre.

Danny.
On notera vraiment un passage important qui enclenchera la grande aventure du garçon. Il n'aura pas de nom et tout à chacun dans la rue l'appellera " Boy", comme aujourd'hui on interpelleterait grossièrement un copain " Gros" ou " frère" dans les banlieues.
Dès lors que Jameson le rebaptisera " Danny" et qu'il le prendra en charge pour son entreprise, le livre n'empruntera plus que ce prénom. Chez les Jameson, il sera enfin quelqu'un.
Danny entrera malgré lui dans une heureuse mise en scène pour vendre l'aventure au public, ceci faisant de lui un prince indien ayant acquis l'éléphant seul aux enchères.
Nous le sentirons plus mal à l'aise à jouer le rôle de composition que de subtiliser les bijoux et les portefeuilles.
Le jeune garçon arrivera t-il aussi à faire oublier sa condition. Il y aura beaucoup d'idées reçues à démonter son sujet.

M. Jameson.
L'idée du pari est audacieux et téméraire, le personnage de Jameson donnera l'air de quelqu'un d'assez familier aux jeux de poker, sur ce quitte ou double. Comment peut-il se permettre de miser toute sa fortune sur un gros coup, se demandera t-on?
Le voyage de l'éléphant fera une excellente publicité pour sa ménagerie, (si il en est encore le propriétaire à la fin du roman). Jameson est un bon commercial, sachant saisir l'opportunité pour vendre. Il remarquera que l'éléphant, qui a très mauvais caractère, a en revanche adopté le jeune garçon. le garçon saura aider donc à l'amadouer.
Fort de son enthousiasme, il engagera donc Danny pour se mettre en scène en beau costume sur l'éléphant, comme pour un spectacle de cirque ambulant.
Qu'adviendra t-il du garçon après?


Le petit bonhomme se sentira un peu pris dans l'étau par moment, l'instrument des adultes.
Scartched le laissera t-il lui filer entre les doigts s'en avoir obtenu son remboursement?
Partant de là, il y a de quoi faire pour se faire plaisir avec l'idée de l'auteure Jane Kerr.
L'écriture est agréable, captivant et le récit est accessible. On se laissera prendre.
Nous avions déja un bon pied dedans avec la couverture de l'illustratrice Nancy Peña dont nous reconnaîtrons le travail souvent employé en.première de couverture de romans pour la jeunesse.
C'est un ouvrage sympa à découvrir.
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Voici un livre que j'avais repéré je ne sais plus trop quand ni comment, mais vu son titre ;) et l'histoire qui avait l'air bien sympathique, sans oublier que j'ai rarement été déçue par les éditions Bayard, je ne pouvais faire autrement que le lire !
Et c'est une jolie « petite » lecture facile sans prise de tête. Je pense ce livre parfaitement adapté à de jeunes lecteurs (l'éditeur dit « à partir de 10 ans », tandis qu'Amazon restreint tout en élargissant vers le bas en indiquant 9-12 ans), à condition d'aimer la lecture et/ou de le lire accompagné, car c'est quand même une brique d'un peu plus de 400 pages !
Dans un style qui évoque un Dickens (que je n'ai jamais lu, j'avoue ! mais ce n'est pas pour autant un inconnu) mais à la sauce légère, l'auteure présente et rappelle, parfois avec un peu trop d'insistance, l'origine pauvre du protagoniste principal : le jeune Boy devenu Danny, lui l'enfant petit voleur des rues. Elle présente à ses côtés toute une galerie de personnages très typés, incontestablement « bons » (même si aucun n'est tout à fait blanc) ou « méchants » (et ceux-là sont tous bien sombres !). A travers eux tous, elle évoque diverses thématiques qui peuvent toucher nos jeunes, d'une façon souvent percutante qui ne donne pourtant pas l'impression de donner des leçons. Cela va de l'acceptation de la différence entre autres sociale (Danny est plus foncé de peau que beaucoup d'autres), l'ouverture aux autres et la fidélité dans l'amitié (ah le joli personnage qu'est Hetty !), le respect des animaux et l'extinction des espèces (dont le quagga, éteint dès la fin du 19e siècle à force d'être chassé !), l'utilisation de la presse et de la justice, etc. On va ainsi de rebondissement en rebondissement, sans jamais se lasser, car tous ces événements, même les plus désespérés, sont aussi tout à fait réalistes, si bien que l'on tourne les pages avec un réel brin d'anxiété, à se demander si tout cela va vraiment bien se terminer pour Danny et son ami l'éléphant Maharadjah.
Bref, un tout bon moment de lecture-détente, je n'en attendais pas plus et c'est parfait !
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