Ce qu'on fait aujourd'hui de la démocratie n'a pas grand chose à voir avec la res publica ; je parlerais plutôt de démocratie de marché. Avec un peu d'autodiscipline, c'est une forme d'existence très agréable, mais elle prendra vite fin, à cause de son évolution insolente vers la centralisation de l'argent et du pouvoir ; alors c'en sera fini de l'autodiscipline et de la douceur de vivre. N'est-ce pas une sorte de fascisme discret qui nous attend, avec parure biologique, restriction totale des libertés et relatif bien-être matériel ?...
Qui a dit que Goethe n'était pas romantique? Parce que lui-même s'en défendait? Et Flaubert? La désillusion lucide exclurait-elle le romantisme? Allons... Mais alors, me direz-vous, pour moi tout grand art, tout style de grande envergure serait romantique? Bien sûr, vous répondrai-je. il y a deux sortes d'art: le romantique et le mauvais.
En Hongrie, il est possible de parler de l’Holocauste ou de l’art lié à l’Holocauste, sans jamais mentionner mon nom. Comme si je n’avais jamais rien fait dans ce domaine. Quel est leur problème avec moi ? Un : la haine personnelle et la jalousie. Deux : ma pensée radicale. Trois : comme je dispose d’une certaine expérience, on ne peut pas me mentir. J’ai été là-bas et ce fait est considéré comme trop dangereux par la jeune génération des menteurs de l’Holocauste, […], assoiffés d’honneurs, motivés par le sentimentalisme, la dictature de l’assimilation et l’utilitarisme commercial. […]
La Hongrie n’aime pas les Juifs, les Juifs de Hongrie ne m’aiment pas, moi.
Si Dieu existait je serais croyant
Qui m'a appris le plus de choses? Thomas Mann, je crois (la détermination et la contenance de l'écrivain, le travail et la dignité, sans parler de la culture), et aussi Camus (tenir sans concession à la seule possibilitédu seul matériau possible). Depuis, je ne les lis plus. - Cela dit, Stendhal était moderne. "Tout art est nouveau".
Kundera donne à réfléchir mais une question se pose: s'il sait tant de choses sur le roman, s'il est tellement intelligent,pourquoi ses livres sont-ils si médiocres? ( là, il a la dent dure, je trouve. J'ai aimé: "La vie est ailleurs", "La Valse aux adieux" et surtout "L'insoutenable légèreté de l'être", moins "l'Art du roman", c'est vrai!