Le monde des bouquins, c'était presque plus réel pour lui que le monde des vivants.
On apprend dès le plus jeune âge à se méfier du contact : ne jamais faire confiance, nous apprend-on.....
Tu veux vraiment que quelqu'un caresse de ses doigts sales l'intimité de ton âme ? N'accepte jamais de bonbons d'un inconnu.
"Un ami qui trépasse", disait jadis mon père, "c'est une lumière qui s'efface."
Certes, à l'époque c'était à la mode de prétendre qu'on vivait constamment dans la peur de disjoncter pour de bon, mais ça faisait un sacré bout de temps, je crois, que je n'avais pas réussi à me convaincre moi-même de mon droit à la folie.
rien de tout cela n’aurait jamais existé, comme le bruit qu’un arbre ne fait pas quand il tombe dans la forêt s’il n’y a personne pour l’entendre.
Moi, je lui dis tout le temps, c'est notre sort d'accepter notre sort, et la meilleure façon de l'accepter, ce foutu sort, c'est de prendre un peu de recul et de voir à quel point la vie est chouette......
Pour pouvoir goûter pleinement le choix qu'il a fait, un homme doit d'abord savoir qu'il l'a eu, le choix.
Maintenant, je le sais. Un être humain doit réussir à vivre avec d'autres... avant d'y parvenir avec lui-même.
Dante s'est efforcé de s'inventer un enfer parce qu'un enfer présuppose un paradis. Baudelaire s'est goinfré de hasch pour visiter des paradis artificiels.
Il n'y a rien trouvé. Rien que des rêves et des illusions. Ils étaient tous stimulés par la soif d'un ailleurs.
Nous avons fait l'amour. Comme ce mot a l'air banal - trivial, usé, tout trait distinctif quasiment effacé par l'usage - mais comment mieux décrire une telle action en acte ? Cette création ? Cette union magique ? Je pourrais dire que nous sommes devenus deux silhouettes prises dans une danse hypnotique sous le talisman chaloupé de la lune.......
À Coos Bay, elle acheta un roman de Thomas Mann et pendant tout le trajet de retour en bus, elle essaya de comprendre ce qu’il pouvait bien y avoir de magique dans la montagne dont parlait ce type. Elle abandonna la partie (…) et balança le bouquin dans la rivière (…) Ça ne servait à rien d’en acheter plus que nécessaire quand la plupart seraient inévitablement décevants, comme les conneries pondues par ce Boche.