Les couleurs de l'espoir s'inspire d'une histoire vraie, celle de la grand mère de l'autrice. C'est l'histoire d'un amour hors la loi.
Isabelle est une vieille dame de 89 ans qui doit se rendre à l'autre bout du pays pour assister à des obsèques. Dorrie, sa coiffeuse à domicile afro-américaine, a accepté de l'y conduire. D'abord parce qu'elle aime bien la vieille dame, et ensuite parce qu'elle a besoin de prendre le large pour faire le point sur sa vie sentimentale.
Elle se demande qui donc la vieille dame va enterrer, mais n'ose poser la question. C'est Isabelle qui va briser le silence en commençant à lui raconter comment en 1939, alors qu'elle avait tout juste 16 ans, elle est follement tombée amoureuse du fils de sa gouvernante noire….
En donnant la parole à Dorrie pour le présent et toutes les étapes jalonnant leur voyage, et à Isabelle pour le passé et le secret de son histoire d'amour qui a défié les lois de l'Amérique ségrégationniste,
Julie Kibler dresse le portrait de deux femmes battantes, très différentes mais toutes deux éprouvées par la vie. On sent déjà entre elles un lien plus fort que celui d'une coiffeuse avec sa cliente de longue date, et malgré la retenue, la pudeur et le respect mutuel qu'elles se portent, ce lien intergénérationnel va s'intensifier au fil de leurs confidences et des événements qu'elles vont traverser.
Malgré quelques clichés, on s'immerge réellement dans l'Amérique raciste de l'époque. le récit est aussi crédible que douloureux et les émotions difficiles à contenir.
Ce roman est une jolie découverte. La narration est simple mais efficace, le fond historique captivant même s'il fait froid dans le dos, et l'histoire d'autant plus bouleversante qu'elle s'inspire d'une histoire vraie.
Coup au coeur lorsqu'on découvre à quelles funérailles se rendent Isabelle et Dorrie. Quant au dénouement, il pique et mouille les yeux.