Je chemine avec…
Je ne reviens pas sur l'objectif et la forme de ces petits livrets d'entretiens. J'en ai précédemment parlé lors de ma chronique de Je chemine avec
Nancy Huston.
Angélique Kidjo, artiste béninoise, a toute sa place dans cette collection. Pour elle, l'éducation est le fer de lance de notre société. Et je la rejoins entièrement sur ce point.
« Pour elle, tant que l'éducation ne sera pas devenue la priorité de tous les adultes, la justice et la paix ne pourront pas régner dans le monde. »
Née en 1960, dernière d'une fratrie de dix enfants, Angélique a été élevée dans une lignée de femmes fortes, féministes. Même son père favorise l'éducation des filles et lui inculque l'importance de s'exprimer sans haine et sans violence.
A dix-neuf ans, forte des succès des pionnières, Miriam Makeba et Aretha Franklin,
Angélique Kidjo est reconnue comme une star au Bénin.
En 1983, ne pouvant plus s'exprimer en tant qu'artiste en raison de la dictature, Angélique décide de fuir en France, pour continuer à chanter librement.
L'entretien se centre surtout sur sa carrière, ses rencontres, ses opportunités, ses premiers albums et récompenses. Mais la musique est pour l'artiste un moyen de véhiculer messages et valeurs.
Après les succès de ses deux premiers albums, Géraldine s'engage sur une trilogie musicale sur l'esclavage en intégrant les musiciens de trois continents. Elle travaille avec les plus grands, Philippe Glass, David Byrn ( Talking Heads) et Timothy Walker, directeur artistique du London Philarmonic.
Ambassadrice Unicef depuis 2002, elle crée en 2006 Batonga, une association pour promouvoir l'éducation secondaire des filles.
Lors de la célébration du centenaire de l'Armistice de la première guerre mondiale, elle chante sous l'Arc de triomphe.
Sa rencontre éphémère avec
Vladimir Poutine et
Donald Trump lui fait froid dans le dos.
Conscient que le pouvoir de l'argent tue davantage que le nucléaire, elle appelle aux actions citoyennes.
« A nous de réfléchir à notre consommation. »
L'entretien de Sophie Lhuillier avec
Angélique Kidjo nous offre un beau regard sur la culture africaine. Sans le dire, cette artiste est une adepte de la philosophie Ubuntu.
« La peur empêche le questionnement, la réflexion, l'amour de s'installer. »
Pour rompre avec la peur, il faut apprendre à connaître les autres.
Structuré de façon identique, l'entretien avec
Nancy Huston me semblait moins centré sur la carrière de l'auteur, plus ouvert sur les questions de société. Mais j'ai aimé découvrir cette artiste africaine que je ne connaissais pas avant la lecture de ce livret. Et j'ai découvert une artiste et une femme dynamique engagée.
Lien :
https://surlaroutedejostein...