Un homme cynique entreprend de séduire une jeune fille et décrit minutieusement sa stratégie. Il pousse l'esthétisme et la cruauté jusqu'à prévoir, dès le début, la rupture.
Récit très théorique, très intellectuel, malgré l'inspiration autobiographique. On s'ennuie dans cette finalement superficielle et stérile entreprise. On peut reconnaître au narrateur une grande finesse psychologique, mais cet homme me fait pitié. Tout ce temps pour se prouver à lui-même orgueilleusement qu'il peut faire perdre la tête à une jeune fille. Car au final, quand on lit la lettre que Cordélia lui laisse (une lettre présentée rétroactivement dès le début de l'histoire), on est malheureux pour elle, et on a honte pour lui. Cet homme a-t-il jamais été vraiment amoureux sans calcul ?
Ce récit est un exercice d'esthétique. J'ai aimé certains passages, ci-joints.
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Un ouvrage que j'ai trouvé crispant car aux antipodes de ma vision de l'amour mais indispensable pour comprendre la philosophie des stades de la vie de Kierkegaard et plus spécifiquement le 1er stade (esthétique) dans lequel il situe son narrateur-séducteur. Ce stade est composé de figures comme Don Juan (jouissance dite extérieure) et, à l'opposé du spectre, Johannes, le personnage principal du Journal du séducteur (jouissance intérieure).
On y suit donc ses manoeuvres pour séduire une femme, Cordelia, dans un but… pédagogique. Pour schématiser très grossièrement, il entend l'aider à se développer, à accéder à l'essence de l'amour (ce pan là, très Pygmalion, m'a particulièrement agacée). On assiste donc à une véritable chasse avec des pièges, une stratégie, une proie et tout le champ lexical associé.
Si vous ne lisez pas souvent de la philosophie (mon cas également), sachez en tout cas que c'est tout à fait accessible car ce sont des réflexions livrées sous la forme d'une correspondance avec un vocabulaire basique.
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Souvenir d'un mortel ennui. Et penser qu'à l'époque, dans un certain milieu, on ne pouvait pratiquement pas se passer de citer Kierkegaard...
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