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Citations sur J'entends ta voix (7)

Ce que décrivait Jeï, c’était exactement ce que j'étais en train de vivre. La seule odeur de la pizza me donnait la nausée. Chaque nuit, épuisé, en m'endormant je me demandais si je ne devais pas rentrer à la maison et retourner en cours. Dans ce cas, j'aurais bénéficié d'une illusoire sécurité pendant deux ans au maximum. Ensuite, avec les mauvaises notes que j'aurais eues, je n'aurais aucune chance d'intégrer une bonne université. Retourner en classe n'avait donc pas de sens. Pour autant, je n'aimais pas la vie que je menais. Les jeunes dans la précarité étaient au même niveau que les immigrés clandestins, ou presque. Ils touchaient le minimum et se faisaient humilier, mais ils ne pouvaient rien dire. La plupart n'avaient même pas conscience d'être traités comme des chiens.
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Moteurs coupés, sans un mot, nous nous oubliâmes les uns les autres. C'est Jeï qui reprit le premier :
" Y a rien.
- A part la mer, qu'est-ce que tu veux qu'il y ait à la mer ?" demanda Mok-ran, habituée à la voir chaque été, en Corée ou à l'étranger. Jeong-keun continua, comme pour se défendre :
"Faut dire que c'est pas encore la saison. Et puis y a plein de trucs dedans, des palourdes et tout."
Jeï avait d'emblée saisi l'étrangeté de son néant. Il était renvoyé au passé où il existait pas encore et projeté dans le futur où il ne serait plus. Il éprouva une sorte d'effroi. La mer lui avait révélé une image tangible du temps cosmique, sans commencement ni fin.
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Mais étrangement, ce fait passé lui donna une sensation d'avenir. Maintenant confondu avec une machine, il avait perdu la mesure du temps. La frontière entre les certitudes du passé et l'inconnu du futur devenait floue, les évènements à venir prenaient l'allure d'expériences vécues, et les souvenirs semblaient des prophéties funestes.
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Pendant toute cette dernière année, je me suis posé et reposé beaucoup de questions. Sans m'en rendre compte, c'est devenu une habitude. Pourquoi je souffre ? Pourquoi est-ce que je prends sur moi la souffrance des autres ? Que veut dire ce destin que Dieu m'a donné ? Pourquoi je suis encore en vie, moi qui aurais dû mourir à la gare routière, qu'est-ce que ça signifie ? Ce genre de questions. Je suis debout à l'aube et après je traîne ici ou là jusque tard dans la nuit. Je me cherche un coin calme pour lire et réfléchir. Et pourtant je n'ai jamais assez de temps à moi. - p. 147
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La plupart des bonnes histoires viennent de traîtres ou de déserteurs.
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Est-ce qu'on roule à fond pour déstresser ? Non, c'est pas le stress. Qu'est-ce qu'on ressent quand le patron nous donne un coup de plateau sur la tête ? Ou quand des sales gosses nous demandent de livrer à une mauvaise adresse et rigolent en nous regardant de leur balcon ? Ou quand un flic qui cherche à gratter un peu d'argent s'en prend à nous qui sommes des proies faciles, et nous file une amende tout en nous tutoyant ? Non. Le stress c'est quand on n'est pas prêt la veille d'un examen, c'est quand on est pris dans un bouchon alors qu'on est déjà en retard. Mais nous, qu'est-ce qu'on ressent ? De la colère. Ca nous rend dingues, putain. Oui, si on roule à fond, c'est à cause de la rage. Et contre quoi ? Contre ce monde de merde. Mais oui, nos courses sont sauvages, elles ne peuvent être sages. On fait du bruit, on casse des chevalets de pub, on bloque le trafic, et alors seulement on nous regarde. La course, c'est pour montrer notre colère. Comment ? Par la violence. Pourquoi pas avec des mots ? Parce qu'avec des mots on ne peut pas. Et pourquoi ? Parce que nous on ne sait pas parler. Les mots sont pour les adultes. S'ils nous proposent de discuter, c'est parce qu'ils savent qu'ils sont sûrs de gagner.
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S'ils m'avaient accepté, j'aurais bien aimé retourner parmi eux. Quand on est triste, on éprouve tantôt une cuisante douleur, tantôt une amertume froide. Ce jour-là j'étais plutôt dans la deuxième disposition. Pourrais-je dire que mon cœur se couvrait de givre ? Alors que je le sentais se glacer, les larmes vinrent. Je montai le volume de mon MP3, et eux descendirent tous à la station suivante. De leurs mains qui formaient les signes, des oiseaux s'échappaient en battant des ailes. - p. 66
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