J'ai rarement lu un roman aussi noir que
Running Man. le monde décrit par
Stephen King est effrayant : il y a le Libertel, qui rappelle, bien sûr, le Télécran du
1984 de
George Orwell, les pauvres qui vivent dans les taudis de Co-Op City et les riches qui se divertissent aux dépens de ces mêmes pauvres. le roman est tourné en grande partie vers ces derniers : comme ils ont désespérément besoin d'argent, ils sont prêts à tout pour se nourrir et se soigner quitte à se ridiculiser pour amuser les plus riches (comme avec un jeu très cruel qui s'appelle « le Moulin de la Fortune ») ou, pire, à risquer la mort. C'est ce qui arrive à Ben Richards, le personnage principal de
Running Man.
Ben Richards a été choisi pour participer à un jeu intitulé « La Grande Traque ». Ce jeu est effroyable. J'ai eu beau me dire qu'il s'agissait d'un récit de science-fiction, je l'ai trouvé horrifiant et révoltant. Pendant trente jours, Ben Richards doit échapper à des tueurs qui le traquent. Il doit donc fuir, se cacher, fuir encore, se cacher toujours. Et le pire, c'est que n'importe qui peut le dénoncer et aider à le capturer en échange d'un peu d'argent. Et comme les pauvres sont désespérés, on imagine que certains n'hésiteront pas à le faire. Il est terrible de ne jamais savoir à qui il est possible de faire confiance.
Running Man est un compte à rebours terrifiant, avec un héros qui n'a pas grand-chose à perdre, dans un monde qui ne tourne pas rond, un monde qui peut sacrifier, sans ciller, des malheureux pour de l'audience.
Stephen King insiste ainsi sur deux points : le peu de valeur qu'a une vie humaine dans un monde corrompu par l'argent et la capacité des images et de la télévision à contrôler la population. Je préfère ne pas faire de parallèle avec notre monde de 2022, sachant que
Running Man se déroule en 2025, mais il y aurait beaucoup de choses à dire…
J'ai beaucoup aimé ce livre, surtout la fin, mais il m'a fait peur. Et, paradoxalement, il m'a donné encore plus envie de lire
Marche ou crève.