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Citations sur Un été prodigue (21)

On n'est jamais bien placé pour juger de la vie des autres.
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C'était une heure extraordinaire pour être réveillée, pour peu que l'on s'y abandonnât : ces heures d'obscurité confirmée, lorsque les insectes se calmaient, que l'air fraîchissait et que des parfums montaient délicatement du sol.
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Un oiseau ne doute jamais d'être au centre de l'univers.
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Ce qui se présentait à elle, ici, dans cette montagne, c’était une occasion qui ne se reproduirait plus pour personne : le retour d’un important prédateur canidé et la réorganisation des espèces qu’il entraînerait peut-être. D’autant plus significatif que le coyote se trouverait être ce que R. T. Paine qualifiait de prédateur clé. Elle avait lu et relu avec soin ses célèbres expériences des années 60 au cours desquelles il avait vu décroître radicalement la grande diversité des espèces après avoir retiré toutes les étoiles de mer de flaques d’eau marine. En leur absence, les moules, dont elles étaient consommatrices, avaient proliféré et dévoré presque toutes les autres espèces, ou en avaient réduit la quantité. Personne, avant ça, n’avait découvert à quel point un seul carnivore pouvait influer sur des éléments aussi éloignés de son règne. Bien entendu, l’expérience s’était reproduite indéfiniment, par hasard : l’élimination des couguars du Grand Canyon, par exemple, avait favorisé une plus grande prolifération de cervidés, plus voraces et plus féconds que d’autres herbivores, provoquant ainsi une usure du paysage jusqu’au granit. Beaucoup avaient vu et enregistré les dégâts qu’entraînait l’élimination d’un prédateur dans un système.
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Il jeta un regard pénétrant à Deanna. " C'est pourquoi tu vis toute seule ici, non ? Tu ne supportes pas les gens."
Elle soupesa cette remarque, dont la vérité la frappa.
"Je refuse de le voir ainsi, dit-elle pour finir. Il y a des personnes que j'aime. Mais il y a tant d'autres formes de vie que j'aime aussi. Et les gens leur manifestent tellement de haine à toutes, à l’exception de la leur."
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Quiconque avait à faire sur cette route reconnaissait le pick-up de Garnett. On savait qu'il fallait passer au large. Ce n'était pas comme s'il avait été aveugle, grand Dieu ! Il éprouvait seulement des difficultés à évaluer les distances. Il y avait eu quelques incidents.
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Cher monsieur Walker,
Puisque vous me posez la question, oui, je crois que le genre humain occupe une place particulière en ce monde. La même que celle que tient le geai (à son avis) et la salamandre (selon ce qui lui tient lieu d’esprit). Chaque être vivant en est persuadé : « Le centre de tout, c’est moi. » Chaque existence a sa propre religion, je pense, mais croyez-vous qu’une salamandre vénérerait un Dieu qui ressemblerait à un grand bonhomme sur deux pattes ? Allons ! À ses yeux, l’homme ne représente qu’un vague inconvénient (si tant est qu’il le soit), en comparaison de l’entreprise sacrée qu’est celle de trouver de la nourriture, un compagnon et d’avoir une progéniture afin de régner sur la vase pour l’éternité. Pour elle, comme pour les autres, cette vaseuse petite existence de salamandre est tout.
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Garnett ferma les yeux. Tout cela était-il réel ? Quelque mystérieux intrus cognait à sa porte d'entrée, une drôle de bonne femme de Lexington essayait de découvrir son secret le plus gênant, son dos souffrait le martyre, et ses fesses nues étaient exposées à la brise. Il n'aurait pas exactement voulu être mort, mais au moins paisiblement endormi dans son lit, toutes lampes éteintes .
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Elle tira les couvertures sur sa tête, ne laissant qu'un petite fenêtre à travers laquelle elle pourrait observer ses mains précises, sûres, en train de charger du petit bois dans le poêle. Elle pensait à ce que faisaient les gens avec leurs mains, si précieuses: allumer des feux qui s'éteignaient, scier des arbres pour construire des maisons qui pourriraient et s'effondreraient avec le temps. Tout cela était il comparable avec la grâce d'un papillon de nuit sur une feuille, pondant d'impeccables rangées de minuscules œufs vitreux? Ou à une moucherolle tissant un nid de mousse dans lequel elle couverait sa nichée?
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Dans la dernière heure de plein jour, tandis que les hémérobes cherchaient une consolation à leurs vies brèves dans la haute atmosphère lumineuse de la forêt et que l’enveloppe de sa parka vide gisait mêlée à la sienne dans la boue, leurs deux corps soyeux terminèrent de faire connaissance sur le plancher de la galerie. Un coup de brise fit dégoutter la pluie de jeunes feuilles sur leurs cheveux, mais dans leur quête d’éternité, ils n’en remarquèrent aucunement la fraîcheur.
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