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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cet ouvrage, rédigé suivant la forme philosophique classique du dialogue entre un jeune homme et un philosophe, propose de découvrir la psychologie d'Alfred Adler, à travers les enseignements d'un sage japonais. Tout comme le narrateur, je n'avais jamais entendu parler d'Adler auparavant, et on se demande bien pourquoi, car sa théorie, si elle prend tous nos acquis à rebours, a l'avantage de n'être ni totalement misogyne, ni entièrement consacrée à nous vouer au malheur (suivez mon regard, Dr Freud).

Donc, Adler prône la téléologie plutôt que l'étiologie de Freud : au lieu de penser que nous sommes déterminés par les conséquences de notre passé et les traumatismes que nous avons vécus, il pose pour principe que nous sommes uniquement déterminés par la finalité de nos actes. C'est à dire que nous choisissons d'être traumatisés... ou de ne pas l'être.
D'autres concepts émaillent le texte et sont expliqués de manière claire et parfois répétitive (ce qui est plutôt bien pour arriver à suivre le fil de l'argumentation sans être obligé de revenir tout le temps en arrière) : tous les problèmes sont des problèmes de relations interpersonnelles, on prend conscience de sa propre valeur en étant utile aux autres, le bonheur réside dans le sentiment communautaire...
Je crois que les deux aspects qui m'ont le plus parlé, et qui correspondent au titre du livre, sont l'idée de séparation des tâches (on doit se consacrer aux tâches de sa propre vie, le travail, l'amour et l'amitié, et ne pas essayer de faire celles des autres, c'est-à-dire d'agir suivant ce que les autres attendent de soi) et l'idée que l'on n'est vraiment libre que si au moins une personne ne nous aime pas (ce qui prouve qu'on agit suivant ses propres tâches, et pas en faisant ce que les autres voudraient).

On ne sait pas trop si on doit classer ce livre en philo, en psycho ou en développement personnel. En tout cas, le passage par la culture japonaise est utile pour percoler la pensée occidentale souvent tortueuse : cela donne un ouvrage simple et clair, plutôt agréable à lire malgré le côté légèrement artificiel de la narration.
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Changer ? On y pense … mais n'est-ce pas un jeu, quand on y pense sérieusement ? Sinon pourquoi lire une page de plus d'un livre qui a la prétention inouïe de « changer votre vie ».

Préparons-nous à laisser fuir le verbe être, lui rendre sa subjective et absolue liberté. Rire de son repli identitaire, de sa « plus-value » sociétale, de son statut de définition objective, de l'universalité du sens.

C'est un appel à l'intempérance, direz-vous ? Oui, si celle-ci veut dire maintenant amour et courage.

On n'enlèvera pas à leurs auteurs japonais, d'avoir écrit une déclaration d'amour à la philosophie occidentale. Et c'est déjà un bonheur de revoir la philosophie se jouer comme une fiction, sous la forme d'un dialogue.

Ces auteurs japonais veulent en effet retrouver le style « étonnamment relâché » des dialogues platoniciens. Et moi, je trouve leur dialogue actuel plus relâché encore, car sans trace d'une opposition brutale entre sophistique et philosophie.

Ce dialogue me fait plutôt l'effet du fameux jeune homme féru de Kung fu, face au vieux maître distillant ses koan.s, qui ne disent strictement rien, et qui veulent pourtant tout dire. Extraordinaire, n'est-ce pas ?

En occident, on se veut plus explicite, mais on a aussi nos formules énervantes, comme celle qui nous rappelle instamment que « l'important est ce que nous faisons de ce qu'on a fait de nous ». Qu'importe l'auteur, puisque chacun, dans son style, fera de toutes façons varier le sens.

D'un côté la « volonté de puissance », « la poursuite de la supériorité », « le désir d'être Dieu » ; D'un autre côté, le complexe d'infériorité ou l'excuse, la mauvaise foi, l'attente infinie qu'il se passe enfin quelque chose.

Il y a des rencontres que chacun gardera secrètes, mais il y a un auteur dont ce réclame ce livre, c'est Alfred Adler, psychologue et philosophe.

Le jeune homme, dans notre dialogue, aura des tonnes de raisons de s'énerver ; l'important, c'est de lui offrir une amitié, un amour, sans arrière pensée, sans contre-partie ; ce qui devrait l'encourager à « ne pas se dépouiller de sa subjectivité ».

Être aimé ? Ce serait vivre la vie d'autrui. Et puis quoi ? Ce serait vivre selon le désir de l'autre, selon son rythme, sa cadence, son regard, devenant peu à peu son objet. Nous dirons que « tous les problèmes sont des problèmes interpersonnels », ou que « l'enfer, c'est les autres ». Non, vraiment, contentez-vous d'aimer inconditionnellement.

Une philosophie radicale, direz-vous ? Oui, si radicale veut dire diversité.

Être « là, à sa place », Être « utile à quelqu'un ». Petit scarabée, entends-tu ici normalité, enracinement, et « plus-value » pour la société française ? Laisse fuir ces mots d'ordre, et écoute ton sentiment subjectif. Il y a mille manières de se sentir utile à la communauté.

Je passe sur toutes les situations proposées, et même celle, hallucinante, où un personnage décide de chantonner en faisant la vaisselle, en pensant que c'est encore la meilleure chance pour que quelqu'un se décolle de la télé pour venir l'aider.

Ce qui nous amène à une autre variation de la philosophie de Alfred Adler, avec sa formule de la « résignation positive ». le jeune homme se dresse. Là encore, ce sont des choses entendues des milliers de fois, chacune dans son style.

« Qui dit résignation dit voir clairement, avec force d'âme et acceptation. Avoir une solide emprise sur la vérité des choses – c'est cela, la résignation »

Mais d'où vient la « vérité des choses », de la décision du possible et de l'impossible ? On dira que notre faculté de juger devrait dépendre de Dieu, c'est à dire de l'autre, n'importe quel autre. Mais ce serait vivre la vie d'autrui.

Relâchons « l'esprit de sérieux » : Saint Sophisme, priez pour nous ! Ou comme dit Alfred Adler, « La vie, d'une façon générale, n'a pas de sens. », avant de terminer par une dernière formule énervante : « C'est à l'individu d'assigner un sens à la vie, quel qu'il soit. »
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Du sentiment d'infériorité à la compensation, il est vrai que l'homme est le plus menacé. Par rapport aux adultes, tout enfant est en état d'infériorité et de dépendance, et le mode familiale peut souligner ou au contraire atténuer cette infériorité. de nombreux enfants naissent avec des déficiences soit organiques, soit fonctionnelles. Dans tous les cas, l'enfance se caractérise très tôt par un vif sentiment d'infériorité, et comment se remettra t'il de cette situation?
Malgré les vives controverses qui ont opposées Aldler aux freudiens, il peut être considéré comme décisif pour la psychologie contemporaine.
Quant à considérer ce livre comme véritable phénomène de la librairie en Asie, livre qui a déjà changé la vie de milliers de personnes! mon opinion personnelle est nettement plus mitigée...
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Souvent les livres basés sur les idées et les pensées des philosophes sont compliqués à lire, celui ci est adapté à tous types de public, on parle d‘Adler sous forme de dialogue, le titre personnellement n‘a rien à voir avec le contenu… Pour ma part je dirais que c‘est un livre écrit pour une petite découverte de soi, une petite ouverture aux autres. J‘ai enlevé une petite étoile car le dialogue très sincèrement entre les deux est agaçant, voir ennuyant ! Mais mon 4 étoiles est pour le contenu, pour la découverte d‘Adler, la simplicité de l'écriture et la facilité de compréhension.
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Sur la forme il s'agit d'un dialogue entre un philosophe et un jeune homme. Celui-ci fait le bêta tout au long du livre, agresse quasiment le philosophe pour le prendre en défaut et fait régulièrement le béotien qui n'a pas compris. Ça peut être souvent assez drôle.
J'ai apprécié cette forme, qui permet de revenir régulièrement aux concepts.

Sur le fond, il s'agit de comprendre ce qu'est la philosophie adlérienne. du nom de son créateur Adler.
Pour lui les relations interpersonnelles sont extrêmement importantes. le passé n'a pas d'importance contrairement à ce que pouvait dire Freud. Ou encore nous ne souffrons pas du choc de nos expériences, mais en faisons exactement ce qui sert notre but.

Je dirais que j'ai retrouvé dans ce livre un petit peu du pouvoir du moment présent, pas mal des accords toltèques, un petit peu de l'art de la simplicité.

Je l'ai lu en ebook, mais si je tombe dessus un jour en occasion, en papier, probable que je le reprendrai et le relirai avec intérêt. Et que je le comprendrai mieux !
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J'ai beaucoup apprécié le format de ce livre. le dialogue rend la lecture plus fluide et plus concrète, comme si quelqu'un nous expliquait vraiment directement, avec des mots simples, les concepts expliqués. le fait qu'il y ait aussi quelqu'un qui réfute les propos du philosophe permet d'adresser les arguments que nous pourrions avoir, montrant que l'auteur est conscient des différentes perspectives qui existent.
Il y a des messages intéressants, des façons de voir les choses qui sont différentes de ce que je pense et de ce que j'ai pu lire par le passé. C'était donc une lecture instructive, même si certains concepts me paraissent encore un peu obscure et si je ne suis pas d'accord avec tout.
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