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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Takeshi Kitano, c'est le grand réalisateur, l'acteur de cinéma, l'artiste-peintre, l'humoriste. Mais c'est aussi un écrivain. Et quand il nous raconte ses souvenirs d'enfance dans le Japon d'après-guerre, il le fait avec sincérité en peignant son portrait de famille avec toutes les couleurs de la vie…

A coeur ouvert, Takeshi Kitano livre ce qu'il a gardé en mémoire de ses années en culottes courtes : la pauvreté du fils d'artisan méprisé par beaucoup de ses camarades, l'alcoolisme d'un père qui frappe faute de trouver les mots pour s'exprimer, l'espoir d'une mère qui veut le faire étudier quand lui aurait voulu éternellement jouer. Les joies de la cour de récréation, des après-midi avec les copains, les peines, les jalousies, l'imagination débordante des enfants qui avec une toupie, deux branches et trois brins d'herbe savaient s'occuper toute une journée.

Comme le titre l'explique, sa vie n'est vraiment pas toute rose, mais elle n'est pas non plus toute grise. C'est peut-être le propre de ses années innocentes d'oublier rapidement les malheurs pour passer à autre chose, même si ces souvenirs resurgissent avec beaucoup de violence bien plus tard. Gris et rose, c'est tout de même une palette des tonalités de la vie intrigante…Sachez qu'il s'agit des couleurs avec lesquelles son paternel peignait les maisons de ses clients, au gré de la disponibilité. Mais je n'en dévoile pas plus, l'histoire vaut le coup d'être lue !

Beaucoup de douceur, d'émotions se dégagent des mots employés par Takeshi Kitano. A aucun moment, il ne juge la vie qui a été la sienne, le contexte dans lequel il a grandi. Sans amertume, il en parle avec simplicité et s'adresse directement au lecteur, si bien qu'il crée une intimité touchante avec nous. L'enfance détermine beaucoup notre sensibilité d'adulte selon l'auteur. La sienne explique au moins autant son talent que sa créativité, l'attachement au détail et la présence à l'autre qui se dégagent de lui.

La vie en gris et rose est un petit livre qui nous ouvre une porte sur la connaissance de l'auteur. J'aime beaucoup ses films, il m'a souvent fait rire, notamment dans Kikujiro no Natsu et c'est un plaisir d'en apprendre plus sur lui. C'est une promenade bien agréable en sa compagnie, où la présence de dessins enfantins vient prolonger la résonance de l'histoire racontée, tout en en disant long sur les enfances japonaises de l'époque.
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Kitano nous raconte une part de son enfance sans pudeur. Une famille pauvre : un père peintre, alcoolique , rustre, violent et peu instruit. Une mère colérique se battait en vain pour que son fils travaille en classe, et n'hésitait pas le motiver à coup de beigne. Les humiliations et les joies à l'école, ou avec sa bande copain. Il y a des histoires touchantes : par exemple celle qui raconte son désir son désir d'avoir un train électrique, et qui va se terminer par une beigne de son père…

Je connaissais surtout Kitano en acteur et en réalisateur. Mais c'est ici une nouvelle facette que je découvre. Un récit autobiographique plein de sensibilité et de réalisme : "Je voudrais préserver indéfiniment ma sensibilité d'enfant. Aussi mature, aussi riche que je devienne, je veux rester intègre, fidèle à moi-même, à ma vérité". On pourrait facilement faire un parallèle à un "petit Nicolas" japonais, dans sa version petit Nicolas des cités … Un récit découpé en petits chapitres, des anecdotes marquantes qui retrace sa jeunesse tout en HUMOUR, très rapide à lire.
Lien : http://nounours36.wordpress...
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J'ai découvert Takeshi Kitano avec des films comme "Zatoichi", "Sonatine" ou encore "Battle Royal". Ces films sont de superbes expériences cinématographiques que je ne peux que conseiller, par un acteur et réalisateur japonais de légende ! J'ai un attrait particulier pour les films japonais dont certains, comme "Hanezu", transportent dans une expérience contemplative. J'aime le Japon, sa culture et sa capacité à allier la tradition à la modernité. J'ai été ravie de découvrir ce livre, une autobiographie centrée sur l'enfance de Takeshi Kitano.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le Japon lui aussi se reconstruit. Au-delà de la vision "propre sur soi" de ce pays, nous découvrons une famille totalement dysfonctionnelle : un père alcoolique et violent préférant dépenser l'argent de son travail dans les bars, une mère autoritaire qui n'hésite pas non plus à lever la main sur son fils. Loin des codes de bonnes conduites, l'auteur nous présente sa famille sans voile ni artifice, égrenant ses souvenirs aussi douloureux soient-ils. Ils vivent dans la pauvreté, ce qui ne permet pas au jeune Takeshi de partager certains jeux trop onéreux avec ses camarades d'école. Une enfance bien malheureuse. Cette histoire est aussi l'imagination débordante des enfants qui pouvaient s'occuper avec trois fois rien, les espoirs d'une mère forçant ses enfants à étudier pour se sortir de ce quotidien miséreux.

le plus frappant dans ce texte court, c'est le style : j'ai lu ce livre avec la voix de l'acteur en tête comme s'il me racontait son histoire. C'est une force, car le lecteur est partie prenante de ce que lui confie l'auteur. Il n'y pas d'effet d'exagération : c'est une simple description de ce qu'il a vécu dans son enfance dans une famille pauvre dans un Japon post Seconde Guerre mondiale. Il n'y a pas de jugement de ce passé, il n'accable pas ses parents et sans les excuser, donne des éléments de compréhension : l'illettrisme, le changement de travail de son père... Ce ton peut même sembler perturbant, car il y a aussi un peu de malice de la part de l'auteur, mettant à distance ces sombres années.

Durant cette époque, qui longe son enfance et sa préadolescence, Takeshi Kitano évoque les nombreux jeux auxquels il jouait avec ses copains : des jeux simples, la toupie qui m'a beaucoup marqué, le lecteur comprendra. Il met en parallèle cette façon simple de s'occuper et tout ce qui est mit à disposition aujourd'hui dans une société où on peut tout trouver tout de suite... Que l'on délaisse aussitôt débuté pour passer à autre chose.
Il y a beaucoup de tendresse dans ce livre. jusque dans la description du travail de peintre en bâtiment de son père qui testait des mélanges de couleur sur la porte de leur maison. Sans chercher à se faire plaindre, il évoque surtout son âme d'enfant. "Je voudrais préserver indéfiniment ma sensibilité d'enfant." Sans compter toutes ces privations : ce que certains copains avaient que lui ne pouvait qu'espérer... Mais il retient surtout cette belle amitié qu'il partageait avec eux qui, comme lui, n'avait rien.

En bref :

Un récit autobiographique qui nous plonge aux côtés d'une famille japonaise pauvre au sortir de la Seconde Guerre mondiale. de la tendresse, une enfance marquée par les coups et les privations, dont l'auteur apporte un beau témoignage.
Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Les années 90 ont été la dernière grande décennie pour le cinéma indépendant et de genre : Tarantino, Jarmusch, Fincher... Et soudain on découvrit sur les écrans Violent Cop, un film japonais d'une violence sèche et d'un humour pince sans rire qui enchanta les spectateurs. Takeshi Kitano (le réalisateur) a ainsi enchaîné une petite dizaine de chefs d'oeuvre (Sonatine, Hana-Bi) alors que son pays le considère et le connaît avant tout comme un animateur déjanté de jeux télévisés. Outre un talent certain pour la peinture, c'est un véritable délice de découvrir avec ce livre l'enfance de Kitano qui n'était pas rose, loin s'en faut...
L'écriture de cet artiste rappelle énormément le style de ses films, il se dégage de ces petites pastilles nostalgiques une crudité poétique qui n'existe nulle part ailleurs.
De plus l'ouvrage est parsemé de dessins de l'auteur illustrant les péripéties quotidiennes d'un jeune enfant japonais qui a grandi dans la misère.
Je ne sais si ce livre pourrait plaire à un non amateur de Kitano, mais pour celles et ceux qui l'apprécient, ce serait dommage de passer à côté !
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