Ce livre a été en quelque sorte le point de départ de toute cette vague de censure qui a été lancée aux États-Unis récemment. Notamment avec la loi "Don't Say Gay", en Floride.
La panique morale prétend que des livres comme celui-ci font du prosélytisme sexuel, qu'ils visent à "convertir" les jeunes, où à faire du grooming.
La vague réactionnaire a aussi atteint le Québec il y a peu, avec le
Parti Québécois qui veut sortir "la théorie du genre" des écoles. Et la CAQ, au pouvoir, qui veut former un "comité de sages" pour réglementer la question. (Pourquoi pas un comité d'experts, me demandez-vous? Parce que ça impliquerait d'écouter les gens qui savent de quoi ils parlent, et ça irait contre les politiques du Gouvernement.)
Alors, Gender Queer, c'est quoi?
Ma grande surprise a été de découvrir un mémoire sous forme de BD que j'ai trouvé au final plutôt... banal.
Si vous avez lu
Fun Home de
Alison Bechdel, ce livre est quasi identique (et il s'en revendique). Sauf qu'au lieu de lire sur le cheminement d'une femme qui se découvre lesbienne, on suit le parcours de l'auteurice qui finit par rejeter le genre, homme comme femme. Ille se considère Queer, non-binaire.
Le livre ne s'adresse pas vraiment à un public adolescent, mais je le considèrerais nécessaire dans une bibliothèque scolaire. Il pourrait certainement aider des jeunes qui vivent avec une dysphorie de genre.
Oui, il y a des passages sexuels dans le livre. Sexuels, pas pornographiques. Et alors? Les adolescents connaissent le sexe. Juré.
Anecdote : J'avais discuté avec la bibliothécaire de mon école, plus jeune, et je lui avais demandé pourquoi elle continuait d'acheter la saga des Enfants de la Terre, qui est carrément pornographique. Elle m'avait répondu : "Le seul signe qu'un jeune est assez mature pour lire un livre, c'est qu'il veut le lire."
Tout ça pour dire : Au final, je crois que le vrai public cible de Gender Queer, ce sont (1) les gens qui se questionnent sur leur propre identité. (2) Les gens qui cherchent à comprendre ce que vit un de leurs proches. Et (3) les gens qui veulent mieux saisir le développement de la culture et de nos connaissances sur la diversité sexuelle.
Un passage marquant de la BD est une conversation entre Maia et sa tante, une féministe purement 2e vague, qui l'accuse de renier son sexe par mysogynie. Je crois que le livre est un peu/beaucoup pour elle.