L'amie qui m'a prêté ce livre m'a surtout recommandé la première partie : un essai qui propose une alternative à l'impératif social du couple, en s'interrogeant sur le célibat. Il y est plus précisément question de la figure culturelle de la «
vieille fille » telle qu'elle apparaît dans la fiction et l'imaginaire. Au milieu du roman, le chapitre « ce que j'ai oublié de vous dire » (oublié, vraiment ? Ou plutôt omis) arrive comme une rupture. Il apporte un éclairage différent sur les pages qui précèdent et donne au texte un ton beaucoup plus personnel, qui perdure dans la 2e partie même si l'autrice y revient sur la question du célibat et de ses implications.
Personnellement, c'est cette deuxième partie qui m'a le plus parlé. J'irais même plus loin : tout le début a été une véritable épreuve. Car au prétexte de déconstruire,
Marie Kock attaque violemment : j'y ai donc appris que mon choix de construire un couple et une famille faisait forcément de moi une défenseuse du conservatisme social et politique, quelles que soient mon identité et mes valeurs. Que l'exploration d'autres formes et d'autres horizons m'était de fait interdit. Bref, que j'étais enfermée dans ce modèle, que je le veuille ou non.
L'amour, c'est politique — et donc son absence aussi. Voici au moins une chose avec laquelle nous sommes d'accord l'autrice et moi. Mais on ne peut pas non plus faire comme si l'individu et ses émotions n'existaient pas.
Marie Kock l'admet à mi-voix quand elle reconnaît que sa théorie de la
vieille fille s'est peut-être édifiée sur une blessure qu'elle n'a jamais laissé guérir. Malgré des idées intéressantes, l'énergie qu'elle met a le nier dans la 1e partie a rendu cette lecture difficile pour moi.