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Un essai à la portée de toutes et tous qui démystifie le statut de « vieille fille », en démontant un à un les nombreux clichés en vigueur de tous temps. L'auteure porte un regard neuf sur toutes ces figures stigmatisées de « filles à chats », « célibattantes », catherinettes, chaperonnes et autres béguines qui ont traversé L Histoire, le cinéma, les séries ou la littérature de façon plus ou moins heureuse.

Elle s'appuie également sur son vécu, son expérience personnelle pour démontrer que l'expression est sacrément obsolète, et qu'elle ne rime pas avec virginité, indésirabilité, frigidité, hystérie, misandrie ou asocialité. Tout en révélant que la donne a changé : c'est désormais un sort enviable ou carrément un choix de vie, assumé loin des normes et injonctions que la société patriarcale fait peser sur les femmes.

C'est un livre décomplexant qui donnera à coup sûr l'envie d'en découvrir d'autres - comme ceux de Mona Chollet - puisqu'il n'y a bien souvent qu'un pas séparant la vieille fille de la sorcière dans l'inconscient collectif.

#Vieillefille #NetGalleyFrance #LaDécouverte
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La vieille fille, cet être étrange, repoussoir absolu d'une "vie de femme" réussie, affublée de toutes les tares anti-féminines : laideur, avarice, inutilité, stérilité, frigidité, vieillesse (précoce), sécheresse, égoïsme, méchanceté, ou pire encore, fadeur et transparence.
Aujourd'hui encore, elle hante nos angoisses sous le costume de la vieille fille à chats, dont le destin est de mourir seule et dévorée par ces ingrats félidés. (Pourquoi des chats, d'ailleurs, n'y aurait-il pas là quelque parenté avec la sorcière, de sinistre réputation elle aussi ?)

Mais enfin, n'est-ce pas un peu mérité, quand même ? N'est-ce pas le prix à payer pour refuser les joies de la conjugalité, de la maternité, des tâches domestiques, de la charge mentale liée à l'organisation d'une vie familiale et professionnelle réussie ?

A travers l'exploration de la figure de la vieille fille dans la littérature, le cinéma, les séries, et son expérience personnelle, Marie Kock pose un certain nombre de questions et de réflexions qui deviennent à mon sens inévitables dès lors qu'une femme sort des clous de la vie de couple hétérosexuelle et de la parentalité. Que ce soit par choix ou par les circonstances de la vie.

Il y d'autres manières de vivre, d'autres parcours que ceux déjà tous fléchés, soumis à des injonctions sociales plus ou moins insidieuses, et parfois contradictoires. Qu'on les suive ou qu'on s'en écarte, le chemin est semé d'embûches qui mènent trop souvent à l'aliénation, la honte, la culpabilité ou l'épuisement.

Quels que soient nos vies ou nos choix, on peut trouver dans cet essai des pistes de réflexions intéressantes, à propos de la honte, du consentement, de la possession, de la productivité, de la transmission, de la libido, du lien aux autres, proches ou inconnus.

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J'aime la non-fiction quand elle agit comme un révélateur de notre société - au sens photographique du terme, c'est-à-dire comme un produit chimique qui rend visible l'image photographiée latente. C'est exactement ce qui se passe avec ce texte de Marie Kock : elle prend appui sur sa situation de célibataire endurcie, ni épouse ni mère, pour questionner les normes sociales ainsi remises en cause. Nous nous engouffrons donc à sa suite dans la "faille" que représente la vieille fille pour déconstruire (c'est à la mode) tout un tas de diktats pesant sur la femme.
Et ça décape !
La vie de couple épanouie ? Beaucoup de mensonges. le mariage hétérosexuel? Une "histoire de peur du vide et de solitude", une combine pour échapper au déclassement social. L'envie de faire l'amour? Arme de la société de consommation. Les enfants qui en résulteront ? Projections névrotiques et perpétuation des inégalités sociales...

Même si j'y ai perdu au passage quelques plumes et petites illusions de fillette, j'ai trouvé cette lecture très roborative. Ne serait-ce que parce qu'elle nous pousse à prendre conscience du conditionnement social à l'oeuvre au coeur même de nos choix les plus intimes: tomber amoureuse, s'engager avec la personne aimée, faire des bébés... Parce qu'elle répond bien aux questions qu'on se pose en tant que mère, en tant qu'épouse et ce qu'on perd à l'être - ce qu'on y gagne n'est pas le sujet du livre. Parce qu'il ne faut pas laisser passer l'occasion de mieux comprendre, donc davantage respecter, celles qui n'ont pas fait les mêmes choix que nous. Qui en effet n'a pas un jour jugé avec commisération l'éternelle célibataire qui enchaînait les mauvais plans, en se demandant ce qui clochait chez elle, quel vice caché l'empêchait d'être "comme tout le monde"?

Ce mépris social, Marie Kock nous en fait prendre conscience en nous promenant dans l'histoire et la littérature à la rencontre de toutes ces "vieilles filles" : recluses du Moyen-Âge, religieuses, béguines, duègnes, "filles à chats"... Elle, au contraire, les voit comme celles qui ont eu le courage de s'émanciper en échappant à la sexualité imposée par le patriarcat. Dans le même temps, elle déplore l'absence de modèle positif de la femme seule, à l'inverse de figures masculines dont la misanthropie se pare d'un charme tout romantique : Jeremiah Johnson versus "la vielle dame qui finit dévorée par ses chats dans l'indifférence générale"...

J'ai aimé ce tissage de réflexion et de récit de l'intime, émaillé d'exemples variés. Virginia Woolf, La Petite Maison dans la prairie, Dickens, Koh Lanta, Marie Kock fait feu de tout bois ! La lecture est pop à souhait, le livre se lit avec plaisir. J'ai été un peu gênée parfois par ce feu d'artifice comme autant de salves savoureuses qu'aucune problématique profonde ne gainait, si ce n'est la nécessité de faire entrer toutes les vieilles filles recensées dans la même grille de lecture. Peut-être peut-on le comprendre finalement comme un "droit à la friche" dont l'autrice se prévaut dans sa conclusion, gagné en ayant refusé de vivre sa vie selon les normes en vigueur :
"C'est à ça que je tends. À être moi-même un terrain vague. Un endroit en friche, où il aurait pu se construire des choses et où il ne s'est rien construit".
Pourquoi pas finalement? Elle écrit comme une femme seule, émancipée du jugement social, évoluant selon son bon plaisir, faisant l'apologie du chaos... Sacré argument !

Dans la dernière partie de l'ouvrage cependant, l'équilibre entre réflexion et récit intime se fait plus lâche, l'introspection prenant le pas sur la généralisation. le souvenir du premier amour mort brutalement et le deuil impossible qui en a résulté pour Marie Kock, pour touchants qu'ils soient, font passer son choix du célibat pour une blessure jamais refermée. La question reste entière pour moi (mais peut-être ai-je mal lu) : peut-on vivre seule par pur choix et non par non-choix ?

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs Pocket 2024

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J'ai découvert Marie Kock invitée d'Elisabeth Quin dans son émission « 28 minutes ».
Leur discussion sur le sujet m'a interpellée à plusieurs reprises, j'ai donc commandé à mon libraire préféré ce livre « Vieille Fille » qui a eu du mal à l'obtenir.
Cette lecture a été passionnante de bout en bout.
Une première partie très bien documentée sur ce qu'est une « Vieille fille » avec tout ce que les siècles ont charrié de clichés sur ces femmes solitaires et enfin l'évolution de la société actuelle avec un certain affranchissement des moeurs bien que tout ne soit pas encore gagné.
Et une seconde partie beaucoup plus personnelle où l'auteur délivre la part intime de ses choix qui n'en est pas moins passionnante.
Certainement le sujet ne passionnera pas les foules, j'ai acheté ce livre parce que je me suis sentie concernée et que j'ai subi tout ce que l'auteur décrit, cependant il intéressera surement les jeunes femmes qui veulent vivre seules pour les déculpabiliser de ne pas avoir envie de se marier et d'avoir des enfants, de ne pas avoir envie de se plier aux injonctions d'une institution qui ne leur convient pas. Je le leur recommande chaudement même. Bonne lecture.
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Pourquoi la vie « adulte » devrait-elle nécessairement se construire autour d'un couple, d'enfants et d'une maison commune ? Peut-on être un•e « vrai•e adulte » mais célibataire et sans enfants ? Pourquoi ces injonctions demeurent-elles si fortes ? Avoir des enfants à soi est-il vraiment la seule possibilité pour transmettre des valeurs, des savoirs, ou pour développer des liens forts ? Quelles peurs cache le mythe de la « vieille fille à chats » ? Peut-on tous•tes trouver notre « âme soeur » ? L'amour est-il vraiment un dû ?
Voilà une liste non exhaustive de tous les sujets qu'aborde Marie Kock dans cet essai. Pour les traiter, l'autrice, également journaliste, a choisi de partir de ses propres expériences pour ensuite développer des hypothèses plus générales et questionner nos réflexes sociétaux et nos idées toutes faites sur ce à quoi devrait ressembler la vie d'adulte.

J'ai adoré la plume et le ton de Marie Kock. Elle allie humour, précision et théorie critique. Elle apporte une réflexion décomplexante sur le célibat, mais aussi sur le fait d'avoir d'autres buts dans la vie que l'amour, le couple et la vie de famille « classique ». S'intéresser à d'autres choses, pratiquer des loisirs qui nous plaisent mais sans objectifs particuliers, ou même juste ne rien faire de spécial, sont autant de manières d'apprendre à se connaître soi-même pour mieux vivre avec les autres. Pas la peine d'essayer de devenir cette fille partie faire du trekking dans l'Himalaya ou de se focaliser sur une carrière exceptionnelle pour justifier une vie sans mari et enfants !

Un livre vraiment passionnant, drôle et émouvant, qui casse les idées reçues tout en dédramatisant et en donnant envie de trouver son propre chemin pour suivre l'autrice dans sa quête de soi.
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Je pensais me plonger dans un essai féministe qui allait déconstruire l'image de la vieille fille telle qu'elle a été bâtie par plusieurs siècles de patriarcat. Si c'est bien le cas (l'autrice fait appel avec adresse à de nombreuses oeuvres artistiques pour étayer son propos), j'ai aussi découvert un livre profondément personnel et émouvant. C'est un magnifique plaidoyer pour le respect de chacun, pour une approche bienveillante des autres et de soi, et pour la recherche de la meilleure façon de s'épanouir (que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur des chemins préétablis).
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Mêlant essai et témoignage, la proposition signée Marie Kock est très intéressante. La première partie explore l'image de la "vieille fille", celle qui dérange et qu'on aime caricaturer dans les histoires comme dans les médias.

Elle y défend l'idée d'un célibat non subit et épanoui, puisque le choix du couple, d'avoir des enfants ou encore un habitat commun n'est pas une obligation mais une construction sociale. Ça pose beaucoup de questions sur sa position au sein du couple, sur ses besoins et ses envies.

La seconde partie, plus autobiographique, est plus décevante à mes yeux, car elle vient "justifier" les choix de l'autrice, remettant en cause tout ce qu'elle défend dans la première partie : un célibat choisi et revendiqué comme choix personnel.

Je conseille tout de même cet ouvrage, qui ouvre le débat et la parole à ceux qui sont heureux de vieillir seul.

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Un essai qui vaut mieux que son titre un peu racoleur. Mais, pourquoi pas. Une première partie où Marie Kock analyse le pourquoi des clichés dont on accable les célibataires femmes notamment. Il n'y a pas si longtemps, dans les entreprises, une employée non mariée à 25 ans se devait de fêter la Sainte Catherine, et de porter ce jour là un chapeau monstrueux en ce sens qu'on lui faisait bien sentir qu'elle n'était pas comme les autres, qu'elle avait peut-être un problème, et qu'on ne lui souhaitait qu'une chose, un mari, des enfants et de rentrer dans la norme sociétale. Cela était encore la coutume dans les années 70, après la révolution de 68 et la libération des moeurs. Un comble.
L'autrice décrit l'espace de liberté et d'épanouissement que peut-être une vie sans compagnon ou mari, pas forcément égoïste, bien au contraire. de plus, les personnes qui se croient autorisées à faire des réflexions idiotes, n'imaginent pas que cela peut demander aussi un véritable travail sur soi, la nature humaine et que, parfois, il y a une profonde acceptation des évènements de l'existence. La 2ème partie du récit est plus personnelle, mais non moins intéressante.
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Ne prêter aucune allégeance, hormis à soi-même. Un hommage aux femmes célibataires, par une femme célibataire sans enfant qui plus est, ce qui est assez rare. Les ouvrages sur le célibat et la non maternité sont souvent écrits en forme de provocation (rassurante) par des femmes mariées, pourvues d'un mari et deux ou trois enfants. Autant le dire, l'ouvrage est assertif, jubilatoire, optimiste, érudit, étayé par des citations et des ressources historiques. On se demande si ça vaut le coup de s'infliger cela, le conjugo de la main droite (légal) ou de la main gauche (à la colle) et la maternité ? Se mettre des boulets aux pieds et des menottes aux poignets, élever des enfants ingrats et oublieux que vous avez eu pour s'occuper de vous en vos vieux jours, alors que statistiquement, pas mal d'entre eux, ayant une vie à vivre, s'empresseront de vous coller en EHPAD dès que vous serez moins vaillante. Rester fille de son père et sa mère, donner son amitié sans contrepartie aux enfants des autres, (I am childfree, darling, not childless, disait Tallulah Bankhead), ne pas affronter les désillusions des couples en désamour, épuisés par l'exigeant train train quotidien et la routine, refuser la tyrannie du standard social de la conjugalité productive d'enfant, retenant le capital dans la famille. La femme célibataire sans enfant est considérée par la famille hétérosexuelle, modèle du libéralisme et du capitalisme, comme improductive, parasite ou pingre, près de ses sous. En réalité, elle contribue à l'économie par le travail bénévole, et lègue ses économies hors de la famille autarcique, donc elle re-dis-tri-bue. Et ce n'est pas le moindre de ses avantages. Elle est une sorte d'anarchiste individualiste, tout en s'occupant très souvent des autres, ce que la société lui reconnaît rarement. Un bémol toutefois à propos de l'ouvrage : la seconde partie part en exégèse personnelle, l'autrice racontant un deuil, un burn out, sorte de tentatives d'explication psychologique qui affaiblit légèrement son propos. Dommage. Malgré cette légère critique, l'ouvrage vaut le détour. "Je serai ma propre cause et ma propre fin." écrivait Simone de Beauvoir.
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Le but de l'essai est d'interroger l'expression " vieille fille ", son sens par rapport à la réalité sociale. Que doit-on penser des femmes qui ne veulent pas adhérer à certaines normes ? Que dire de leur place dans la société ?

Avec de nombreuses références tirées de sa culture personnelle, l'autrice montre que leur statut social n'est pas forcément celui décrit dans certains types de pensée.

Bien au contraire, dans sa perspective elles incarnent des vérités qu'on n'est pas toujours prêts à entendre. Il convient donc d'examiner avec attention leur situation, ce qu'elle fait avec minutie.

On comprend dès lors qu'il convient de les juger non avec cruauté, dureté mais avec tact, finesse. Au fond, elles sont capables d'entreprendre dans la vie, elles créent, elles aussi, de la valeur ajoutée dans la société... Par sa sincérité, Marie Kock dit ce qu'elle pense.

Pour elle pas besoin de comédie ou d'hypocrisie, on peut oser faire ce qui " ne se fait pas ", certaines conceptions ne sont pas forcément un péché contre la société. Un livre plein d'esprit qui pousse à abandonner des positions indéfendables. Que va-t-elle faire après ça ? c'est la question que je me pose.
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