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sur 156 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Acheté sur un coup de folie, à la lecture de la quatrième de couverture, lors d'une errance dans les librairies. Il y a un temps pour tout et en ce moment je lis des essais. Celui-ci fera date. Septembre 2015.

Décidément l'homo sapiens est un être surprenant, pas toujours dans le bon sens du terme. En tout cas, prendre conscience de notre impact en tant qu'espèce vivante sur l'ensemble du vivant me parait primordial, essentiel et urgent. Ce livre est un appel au secours ! Nous devons changer, nous devons savoir et agir. Espérons que, comme le dit Yann Arthus Bertrand, "il soit trop tard pour être pessimiste !" Oui nous détruisons la vie, nous scions la branche sur laquelle repose notre apparition (nous n'en sommes qu'aux prémices) et c'est ce qu'Elizabeth Kolbert démontre dans ce livre fascinant.

L'auteur a enquêté durant plusieurs années auprès de nombreux scientifiques actuels, du zoologue au généticien, elle dresse donc un constat saisissant des menaces que nous faisons porter au monde : acidification des océans, réchauffement climatique, transport inconscient des bactéries, champignons et virus sur toute le planète, dissémination des espèces invasives au détriment de la biodiversité, etc... Certains épisodes sont terrifiants. Pour ne parler que d'un seul, je citerais la mort de milliers de chauves souris aux États Unis. Victimes d'un syndrome véhiculé par l'homme, elles s'éteignent peu à peu en pleine hibernation, jonchant le sol de grottes millénaires, de lieux de migrations utilisés depuis les origines, bien avant nous. L'ouvrage est jalonné d'exemples d'extinctions actuelles et passées qui semblent de notre fait. On a envie de hurler et, surtout, d'agir, stopper le carnage, revenir à l'âge de pierre pour cohabiter pacifiquement avec les grands mammifères et les néandertaliens.

Bref, que sais-je encore ? J'ai déjà proposé ce livre autour de moi. Personne n'a vraiment envie. J'ai l'impression que mes amis, homos sapiens, ont peur et pourtant, je crois des œuvres comme celle-ci incontournables. Et oui, pour se réveiller, il faut un déclic, il faut comprendre et compatir. J'aimerais que ce livre ne reste pas qu'entre les mains de ceux qui, comme moi, sont déjà avertis du danger que nous faisons courir à la planète, il mérite de circuler. Hélas, je crains qu'il ne soit ouvert que par les écologistes convaincus ou les curieux. (En réalité, je compte beaucoup sur ces derniers)

Belle écriture accessible même pour une néophyte comme moi. J'ai eu sensiblement du mal avec la chronologie des cinq premières grandes extinctions, mais revenir sur ces histoires, leurs découvertes, les thèses défendues pour les expliquer était très utile à la dynamique de cette démonstration. On se sent emporté, certes vers l'inexorable. Le texte reste beau. On se demande comment, néanmoins lisez-le, vous verrez. Par moment, on se croirait dans un récit de fantasy, on observe de loin la mégafaune et l'ancienne Pangée, on nage dans les récifs coralliens, on grimpe à l'assaut de la montagne avec les arbres qui s'enfuient (si si, ils tentent d'échapper à nos erreurs), on reste ébahi devant les dinosaures (ça marche toujours même quand on est adulte) et on a envie de pleurer devant le destin sinistre des tortues éléphants, des grands pingouins ou des moas.

C'est un livre à lire absolument avant la conférence sur le climat. Vous y découvrirez peut-être que nous sommes une espèce dotée du gène de la folie, ou que nous avons la capacité de faire évoluer les choses. Ne restons pas dans l'ignorance, il est sans doute déjà trop tard pour les chauves souris, les batraciens, la moitié des arbres de l'Amazonie ou le rhinocéros de Sumatra, mais nous pouvons encore limiter le désastre, à condition de cesser d'avoir peur et de vouloir connaître la situation.

Madame Kolbert, bravo pour votre courage et pour ce témoignage.
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Couronnée par le prestigieux Pulitzer Prize, cette enquête passionnante nous mène aux quatre coins du globe sur différents sites géologiques à la recherche d'espèces disparues et de la cause de leur extinction pour mieux comprendre celle que nous vivons actuellement. Si les précédentes extinctions, 5 au total, ont été causées par des changements climatiques « naturels », celle qui nous concerne est due essentiellement à l'action de l'homme : acidification des océans, déforestation, réchauffement, circulation des marchandises et des personnes… Ses effets sont dévastateurs pour la biodiversité. Il est par exemple vraisemblable que nos petits enfants n'aient aucune chance de voir des coraux vivants, non seulement les coraux mais tous les organismes vivants qui dépendent d'eux, transformant l'océan Pacifique en vaste désert. Sans faire de liste exhaustive, de nombreuses espèces sont actuellement en cours d'extinction, comme les chauves-souris d'Amérique du Nord ou certaines familles de batraciens d'Amérique du sud.
Quelle folie pousse l'homme à détruire ce qui le fait vivre ? le paléogénéticien Pääbo avance avec humour que les 1 à 4 % de gènes qui nous ont été transmis par l'homme de Néandertal auraient causé une mutation responsable de cette insatisfaction perpétuelle qui habite Homo Sapiens depuis ses premiers pas sur la planète…
Ce livre a le mérite de nous rappeler que la biodiversité n'est pas une donnée invariable et que derrière les statistiques se cache une multitude d'êtres vivants dont certains sont déjà aux abonnés absents.
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Elizabeth Kolbert nous décrit l'évolution des savoirs qui ont concouru à la découverte des cinq précédentes extinctions, en annonçant les composantes de ce qui serait la sixième à venir.

Est définie comme extinction, celle qui laisse une signature stratigraphique planétaire (p 160-2).
La prochaine extinction est estimée (si j'ai bien compris) à 24% en moyenne, calculée suivant l'équation : S=cAz (soit le nombre d'espèces lié à la surface, soumise à des coefficients divers de l'ordre de 10% (p 252 ).

Si le livre d'Elizabeth Kolbert est d'une lecture exigeante à cause d'une terminologie scientifique prégnante, le travail évident de vulgarisation fonde les bases d'une approche grand public.

Le bilan est grave et quand bien même il y aurait adaptation des espèces, la nôtre y comprise (?), la diversité serait le lourd prix à payer.

Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2023/12/12/elizabeth-kolbert-la-6e-extinction-comment-lhomme-detruit-la-vie/
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C'est l'histoire d'une espèce invasive, si invasive qu'elle menace d'extinction toutes les autres, y compris elle-même!
C'est l'histoire de la dangereuse espèce humaine Sapiens, apparue il y a des millions d'années et dévastant tout sur son passage...
Il y a déjà eu des extinctions, au nombre de 5 recensées pour le moment, dont la plus connue reste celle des dinosaures. Mais les différentes extinctions qui ont déjà eu lieu se sont faites la plupart du temps selon une vitesse qui a permis à la faune et à la flore de se réadapter aux nouvelles conditions.
Le problème, ici, c'est que les changements imposés par l'Homme sont rapides, trop rapides et que, hélas, cette fois, il semble que la faune et la flore ne parviennent pas à se renouveler...
Elizabeth Kolbert, à travers beaucoup d'exemples et d'arguments et de témoignages de nombreux scientifiques, nous montre la situation telle qu'elle est aujourd'hui mais également telle qu'elle sera probablement dans quelques années (d'ici 2050 donc pas si loin que ça!)
Instructif, aidant à prendre conscience de conséquences que l'on ne discerne pas forcément quotidiennement, cet essai est excellent!
Même s'il peut être anxiogène par moment, je pense que c'est un mal nécessaire. En même temps, tous les scientifiques ne sont pas aussi pessimistes que ça sur notre avenir et certains pensent même qu'il est envisageable que l'adaptation fantastique dont a su faire preuve jusqu'ici la nature peut encore la sauver...
Affaire donc à suivre avec attention et à nous aussi de l'aider à s'adapter au mieux en en prenant encore plus soin!
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Elizabeth Kolbert signe un livre FA-BU-LEUX ! en lisant le titre et en voyant la couverture, je craignais d'abord un récit macabre sur l'état de la planète. Finalement j'ai été embarquée par l'écriture très documentée et progressive de cet ouvrage. J'ai appris beaucoup de choses sur l'évolution des espèces, mais aussi sur le travail des scientifiques, leurs méthodes, leur obstination, les théories de Darwin, de Lyell, etc.
Parmi les espèces prioritairement menacées : les grenouilles et batraciens, les chauves souris, le corail et les espèces maritimes (particulièrement celles capables de biocalcification pour fabriquer leur coquille)...et les espèces envahissantes qui profitent des transports humains comme du réchauffement climatique : les champignons chytrides, les rats (pourraient devenir géants).
A mettre entre toutes les mains !
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Enfin un prix mérité. Elizabeth Kolbert a bien gagné son Pulitzer. Moi qui ne suis pas très friand d'ouvrages scientifiques, j' ai découvert chaque chapitre comme une nouvelle aventure. Tout en étant très approfondi par ses recherches sur le terrain et dans les ouvrages, nous ne sommes pas gavés d'énumérations pompeuses comme le font souvent certains auteurs aux prétentions savantes.
Elles nous donnent toute ses très nombreuses références à la fin. de plus c'est une oeuvre salutaire qui doit permettre d'ouvrir les yeux aux personnes qui niaient encore la capacité de nuisance de l'homme. Et fait nouveau cité à la toute fin, pas seulement le pouvoir de destruction de l'homme industriel, mais de l'homo sapiens depuis qu'il est apparu et a fait disparaitre les Néandertaliens.
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Lu quelques mois avant Sapiens ; L'approche journalistique de l'auteure, qui a patiemment accumulé pendant plusieurs dizaines d'année les enquêtes de terrain et les recherches universitaires, est très complémentaire à celle de Harari et les conclusions se rejoignent.
Le style est très facile à lire et le soucis du détail et de la preuve ne gène pas la lecture.
Ce livre fait très peur et la conclusion est extrêmement pessimiste : la terre s'en remettra, mais pas l'homo sapiens, dont la bêtise et l'archaïsme de comportement (avec des outils particulièrement destructeurs) signera sa fin prochaine.
Que faire ? pas facile....
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Cette lecture non romanesque déjà couronnée par le prix Pulitzer 2015 dans la catégorie non fiction pourrait sembler de prime abord un tantinet austère, peu récréative, voir carrément ennuyeuse pour ne pas dire mortelle.
Oui, je ne peux pas dire que j'ai beaucoup ri lors de ma découverte de l'ouvrage et pour cause l'évocation d'une sixième extinction de masse des espèces se prête assez peu à l'euphorie. Reste que l'on ne peut pas toujours faire l'autruche et se regarder le nombril en attendant des jours meilleurs toujours incertains.
Quoiqu'on en dise ou pense, nous vivons toutes et tous sur cette Terre et les impacts sur la faune et la flore liés à nos activités, on les ressent. En prendre conscience, c'est un premier pas. Les comprendre et en mesurer l'ampleur vient ensuite.
Cet ouvrage nous y aide fort bien car avec des exemples concrets et des notions complexes, mais mises à notre portée, on a sous les yeux un outil parfait.

J'ai apprécié d'avoir quelques photos ou illustrations bien choisies. Cela ancre d'autant plus le lecteur dans l'aspect bien réel des faits énoncés. le risque majeur étant de le perdre sous une masse d'informations trop indigestes. Et fort heureusement ce n'est jamais le cas.
On est au contraire comme l'auteur, prit par ces découvertes pas toujours réjouissantes, mais indéniablement fascinantes. On touche du doigt tout ce que l'on est en train de perdre.

Voilà une lecture "responsable".
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Ce livre de vulgarisation un peu ardu mais passionnant a été écrit par une journaliste spécialisée en politique et qui, délibérément, a préféré enquêter de façon très scientifique sur l'environnement, sujet moins éphémère et combien plus d'avenir. Ce déclic, dit-elle, fut provoqué par l'attitude imbécile (comme de coutume) de G. W. Bush qui rejeta le protocole de Kyoto ! J'imagine son état d'esprit aujourd'hui avec le très intellectuel Donald ! Toujours est-il que son approche extrêmement fouillé du sujet lui valut le prix Pulitzer et la caution d'al Gore. Un style précis, un récit vivant – car elle n'hésita pas à accompagner beaucoup de missions scientifiques sur les terrains les plus exotiques, une analyse profonde et des synthèses brillantes font de cette oeuvre un livre de référence et offrent une découverte captivante sur la vie sur terre et l'extinction fort probable de notre espèce. À nous d'en faire un fin… vivable !
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Ce livre est passionnant. Très accessible pour une néophyte comme moi n'ayant que très peu de connaissances scientifiques sur l'histoire de la Terre et de l'évolution naturelle. L'auteure dresse un état de lieux de la dégradation (ou plutôt l'effondrement) de la biodiversité planétaire à travers multiples récits, retraçant l'extinction des divers espèces. Non seulement depuis le temps « moderne » mais bien à partir de l'apparition de l'homme (les mammouths, les moas, les mastodontes etc). On ressent un sentiment d'urgence en lisant ce que traversent de multiples espèces d'amphibiens, les grands pingouins, jadis nombreux et peuplent toute une zone du globe, de Norvège à Terre-Neuve, de l'Italie à la Floride et dont les derniers couples ont été exterminés en 2008, des chauves-souris... On assiste au sauvetage des rhinocéros de Sumatra dont les derniers spécimens n'existent plus qu'en captivité et dont la reproduction est un vrai défi. Les raisons avancées prennent d'origine dans l'action humaine: réchauffement climatique avec les émissions des GES, acidification des océans (donc blanchissement des coraux), réduction de leur habitat, la présence des espèces invasives qui voyagent avec les déplacements incessants de l'homme moderne… l'homo sapiens est doté d'une capacité incroyable d'exploration, d'imaginer et de décrire le monde mais il est aussi capable de tout transformer, raser, conscient ou non, sur son passage. Ce qui m'a paru assez hallucinant c'est que de tout ce qui est écrit sur les différentes espèces vivantes, je n'ai qu'une connaissance proche de 0. Je me demande si je ne suis pas l'exemple typique des humains grandis en ville, complètement déconnectée de la nature. Incapable de nommer une plante, un oiseau, un insecte,… j'ignore quasi tout de leur sort et habitude de vie. Sans exagération, cette ignorance m'evoque une vie aveugle à tout ce qui m'entoure. Et je suis sûre de ne pas être seule. La lecture de ce livre dans ce sens m'a été utile.
Il m'a donné envie d'en apprendre plus et aussi comment sensibiliser les enfants à la nature. Je ne peux que recommander vivement sa lecture.
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