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Citations sur La maison des visages perdus (8)

- Regardez-le, vous autres ! Regardez-le bien ! Ce que vous voyez là, c'est le visage de la guerre... Voilà le visage de l'héroïsme dont on nous a tant rebattu les oreilles depuis l'école, dont on nous a appris à chanter les louanges d'une voix émue et tremblante ! Regardez-le bien !
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- Départ des 57 hommes, en remplacement du groupe de choc Bauer - 170e division d'infanterie - 4 octobre 1944, 9 h 20, sous commandement.
Ainsi, depuis six heures, les 57 gamins voyageaient à travers le froid cinglant, surveillaient d'un regard aigu la campagne plate et le ciel laiteux, et écoutaient, l'esprit tendu, la rumeur lointaine et le grondement sourd qui de temps en temps dominaient les bruits de moteur. Alors, ils se regardaient les uns les autres et, dans leurs yeux, on pouvait lire la peur et un courage désespéré.
Le front ! On l'entendait déjà. Et là-bas, ils les attendaient. 57 gamins de 17 à 19 ans, instruits en six semaines, avec quatre traineaux, neuf fusils et trois cents grenades. La réserve.
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Combien une femme nous est nécessaire ! Comme elle saurait bien nous aider à répondre aux questions restées sans réponses, aux cris de l’âme, aux hurlements intérieurs qui nous oppriment quand nous pensons à l’horreur de la situation dans laquelle on nous a jetés. Comme ce serait formidable, une femme...
Mais nous avons peur.
Peur de son regard épouvanté.
Peur de sa pitié.
Peur de son dégoût qu’elle cherche pourtant à cacher.
Peur d’un amour hypocrite.
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Dans le traîneau aux munitions, le jeune lieutenant se tenait toujours droit debout, les bras étendus, comme une statue implorant la grâce du ciel sur un monde de fumée et de feu.

Puis tout retomba sur le sol, un mélange de neige humide et collante, de terre et de glace qui bientôt recouvrit le lieu du drame. Et au milieu, les lambeaux du traîneau n°1, une montagne de métal et de bois.

- Le... l'adjudant..., hoqueta un des soldats, qui s'était mis à genoux et se pressait les mains sur la poitrine. Schwabe se trouvait pourtant bien dans le traîneau...

Ils bondirent tous et se précipitèrent vers le tas de ferraille.

- Il est foutu..., bredouilla Plotzke en courant. Schwabe est foutu... - Il sentit ses yeux qui commençaient à brûler, et repoussa brusquement les jeunes soldats de la réserve qui lui barraient le passage, apeurés et figés.

- Il est là ! s'écria quelqu'un d'un ton perçant. Là, sous le moteur !

Plotzke se jeta sur la neige, se glissa vers une masse humaine inondée d'essence et d'huile et chercha fébrilement à tâtons un coin de peau nue.

- Il respire encore ! criait-il. Soulevez le moteur, bande d'empotés ! Tous au moteur...

Lorsqu'ils eurent dégagé Schwabe, le lieutenant les rejoignit, et les 57 jeunes soldats, le regard épouvanté, l'entourèrent. Seul Plotzke se mit à genoux près du corps ensanglanté qui reposait dans la neige.

Schwabe était étendu sur le dos, la tête posée sur une planche, et ils le virent tous : il n'avait plus de visage. Là où, auparavant, se trouvaient un nez, une bouche, un menton, et des oreilles, un énorme poing d'acier impitoyable, d'un seul coup, avait tout détruit. Il ne restait plus qu'une bouillie informe, entre des cheveux blonds et une carcasse recouverte d'un uniforme en lambeaux. Le visage avait été comme raboté ; ce n'était plus qu'une assiette rouge avec quelques trous. Rien d'autre.

- Il vit..., dit Plotzke à voix basse. Il vit encore...

- Ce serait préférable pour lui... Le lieutenant ne termina pas sa phrase, mais le sous-officier saisit son pistolet, le visage blafard, la respiration sifflante, comme s'il étouffait. Il tremblait de fièvre.

- Ne faites pas cela, murmura le lieutenant. Même si pour lui c'est la meilleure solution, il ne faut pas...

- Mais il... Ce n'est même plus un être humain...

Le lieutenant fixa Schwabe de son index.

- Regardez-le, vous autres ! Regardez-le bien ! Ce que vous voyez là, c'est le visage de la guerre... Voilà le visage de l'héroïsme dont on nous a tant rebattu les oreilles depuis l'école, dont on nous a appris à chanter les louanges d'une voix émue et tremblante ! Regardez-le bien !
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Les mères, c’est quelque chose de différent. Une seule chose les intéresse, c’est que tu sois encore en vie ; entier, ou pas, cela leur est égal. Leur enfant vit ; elles peuvent le toucher, le caresser, le cajoler, le voir, l’entendre, lui parler... Il n’y a rien d’autre au monde qui soit aussi beau.
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J'aime ma patrie. Et vous, vous devriez commencer par aimer votre vie et vous réjouir de pouvoir entendre les oiseaux pépier devant votre fenêtre, le vent siffler, et voir les bourgeons éclater.
— Une vie sans visage...
— Eh bien, c’est une vie tout de même.
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Ils ont besoin de nous ; en tant que médecins, et non pas comme adversaires d’une idéologie décadente !
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Jeunes gens ! C’est votre tour maintenant d’aller au front ! Ce que vous avez appris chez vous, sur le champ de tir, devient une réalité sérieuse ! L’ennemi ne fait pas usage de cartouches à blanc ; depuis cinq ans que dure cette guerre, le bruit nous en est parvenu jusqu’ici !...
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