AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,69

sur 26 notes
5
6 avis
4
1 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Paru en 1974, traduit en France en 2008 par les excellentes éditions Cambourakis dans une traduction du non moins excellent Nicolas Richard (encore une fois impeccable malgré un texte pourtant pas simple), Fan Man est un des multiples OVNI de la galaxie Kotzwinkle. Fan Man, donc, est le récit à la première personne des pérégrinations, quelques jours durant, de Horse Badorties, sorte de clochards dont la vie est vouée à la collecte d'objets disparates, aux substances hallucinogènes et à la préparation de la représentation de la Chorale de l'Amour. Celle-ci est composée essentiellement de fugueuses de quinze ans que Horse Badorties aimerait bien amener dans sa piaule crasseuse du Lower East Side de Manhattan mais avec lesquelles il est bien incapable de conclure quoi que ce soit, affligé qu'il est par ses multiples obsessions qui le poussent avec un besoin impérieux à régulièrement laisser totalement en plan ce qu'il est en train de faire. Dans ce New York caniculaire dans lequel il erre avec son pardessus et son ventilateur, Horse Badorties déverse ses pensées, tire ses multiples plans sur la comète et se réjouit.
« Je suis dans ma petite turne de Horse Badorties, mec, coup d'oeil alentour. C'est la turne la plus chouette que j'aie jamais eue, mec, et j'en récupère une autre exactement au bout du couloir. Deux turnes, mec. le loyer sera cher mais ce n'est pas si terrible quand on ne le paye pas. Et avec deux turnes, mec, j'aurai la place pour les répètes de la Chorale de l'Amour, mec, et on chantera notre sainte musique et on l'enregistrera sur mon magnéto japonais portatif à piles tout déglingué, aux piles corrodées, quasi mortes, mec, et quand on rembobinera pour réécouter, on ne pourra pas l'entendre. C'est merveilleux, mec. »
Souvent marrant, parfois hilarant, et à certains moments grave derrière cet humour de façade, Fan Man est un roman étonnant sur la forme et sur le fond.
Le fond, c'est cette plongée dans l'intimité des pensées de Horse Badorties qui a d'évidence quelque chose d'amusant mais aussi de dérangeant. Car derrière le discours baba, la description d'une frange de la contre-culture new-yorkaise version lumpenprolétariat, il y a aussi la folie – pas furieuse du tout, bien au contraire – et l'impression d'un personnage conscient de s'y enfoncer et partagé entre la délectation et une certaine crainte. Une folie qu'il est parfois difficile de regarder en face.
La forme, c'est cette logorrhée sans aucune pause, presque deux-cents pages durant, et ces pensées qui sautent du coq à l'âne, les actes sans logique apparente. Et si l'on se prend au jeu au début, il faut bien admettre que cela devient usant au bout d'un moment. L'effet de surprise passé, le débit ininterrompu de Horse Badorties finit parfois par lasser et, lorsque l'on referme Fan Man, on se demande un peu où l'auteur a voulu nous amener. Nulle part sans doute. Et certainement n'y a-t-il pas une quelconque morale ou conclusion à tirer de tout cela.
Le voyage n'est donc pas désagréable, un peu long parfois. C'est une curiosité.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          50
Strange, du mal à terminer
Commenter  J’apprécie          10
Difficile d'écrire un billet sur ce livre culte, publié en 1974. Mais si vous aimez le cinéma, dîtes-vous qu'il est le père spirituel du Big Lebowski des Frères Cohen. J'avoue que s'il m'arrive de sauter des préfaces, celle-ci, signée Kurt Vonnegut est indispensable ! Car n'importe quel lecteur non averti – risque de partir en fuyant !

Kurt Vonnegut nous invite à découvrir ce roman culte qu'il décrit comme une musique qu'on avait jamais entendue avant. Et c'est le cas ! Partons à la rencontre de Horse Badorties – le héros de ce roman étrange, où il est le double narrateur. Car Horse est un homme à part – le « hippie loser » – le hoarder bourré de tics et de tocs qui ne vit qu'au gré de ses obsessions et de ses lubies, la plus grande : réunir une chorale composée de jeunes femmes, de musiciens en vue d'un grand concert, accompagné du ronron d'une centaine de ventilateurs !
Horse va vous faire peur : l'homme est un hoarder – signification : il accumule des centaines de choses dans son appartement, au point de ne plus pouvoir retrouver l'évier ou les toilettes. A tout ce foutoir s'ajoutent tous les déchets car Horse ne jette rien. Menacé d'expulsion, Horse a toujours une solution. L'homme a une allure effrayante, il le dit lui-même en apercevant son visage dans un miroir, la barbe longue, les cheveux sales, avec des morceaux de nourriture coincés dans ses poils de barbe, un long manteau et un sac plein à craquer de choses inutiles – mais essentielles aux yeux de notre obsédé. Pas sexuel. Non, vous vous souvenez des troubles obsessionnels compulsifs de Jack Nicholson dans le film Pour le Meilleur et pour le pire ?
Horse en est victime et il est sans cesse assailli d'idées, il doit lutter contre une voix intérieure qui lui commande de ne pas sortir de chez lui, et doit perpétuellement lutter pour aller faire ce qu'il s'est promis de faire. Toutes les excuses sont bonnes pour retourner dans sa turne. Son repaire, son repli. Attention : Horse adore la fumette et à cette époque, Big Apple regorge d'amis potentiels fumeurs de joints, champignons, mariejeanne, Horse fume de tout ! Horse est donc perpétuellement shooté et peut se donner corps et âmes à ses lubies.

suite sur mon blog !
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (75) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20224 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}