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Citations sur Cette lumière en nous : La Vraie Méditation (98)

La condition indispensable est la méditation. Ce terme de méditation-comme d'amour-a été galvaudé, traîné dans la boue. Ce mot est pourtant si beau, si chargé de sens. Il y a tant de beauté-pas dans le mot en soi, mais dans le sens dont il est porteur. Nous allons vérifier nous-mêmes s'il nous est possible d'accéder à cet état où l'esprit est en perpétuelle méditation. Mais pour donner à cette méditation des bases solides, il faut comprendre ce que signifie l'existence-ce qu'il en est de la vie et de la mort. Comprendre la vie, et la portée extraordinaire de la mort : c'est celà, la méditation, et non la quête de quelque expérience mystique intense, ni la répétition constante d'un chapelet de mots-si saints, si anciens ces mots-là soient-ils. Ce genre de pratique a pour effet non seulement de pacifier l'esprit, mais de l'émousser et de le mesmériser. On pourrait tout aussi bien prendre un tranquillisant, ce serait beaucoup plus simple. La méditation ne consiste ni à répéter des mots, ni à s'auto-hypnotiser, ni à se plier à une méthode ou un système.
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Etre disciple, c'est imiter. Etre disciple, cela suppose non seulement que l'on renonce à sa propre lucidité, à son propre questionnement, à son honnêteté, à son intégrité, mais cela sous-entend aussi qu'en devenant disciple on a un mobile : être récompensé. Mais la vérité n'est pas une récompense ! Si l'on veut comprendre la vérité, il faut faire abstraction totale de toute forme de récompense ou de châtiment. L'autorité se fonde sur une peur sous-jacente, et lorsqu'on se soumet à une discipline par crainte de ne pas obtenir ce que nous promet un exploiteur au nom de la vérité ou de l'expérience, cela équivalent à renier sa propre lucidité, sa propre honnêteté. Si vous dites que vous devez méditer, que vous devez suivre un certain chemin, un certain système, de toute évidence vous vous conditionnez vous-même en fonction de ce système ou de cette méthode. Vous obtiendrez peut-être le résultat que vous fait miroiter la méthode, mais cela ne vaut guère mieux qu'une poignée de cendres, car le motif implicite est la réussite, le succès-et c'est la peur qui est à la racine de tout cela.
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S'inféoder à quelqu'un, c'est le détruire. Le disciple détruit le maître. Les exemples abondent dans l'histoire comme dans la vie quotidienne : quand mari et femme cherchent à se dominer l'un l'autre, ils se détruisent mutuellement. Il n'y a là ni liberté, ni beauté, ni amour.
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Une société juste ne peut exister que si l'homme lui-même est juste et bon, car c'est cette qualité même qui fait que ses relations, ses actes et tout son mode de vie sont empreints de générosité et de justesse.
Le bien, c'est aussi le beau. Le bien désigne aussi ce qui est sain ; il est relié à Dieu, aux principes les plus nobles. Le mot bien doit être compris de manière très claire. Quand le bien est en vous, que la bonté vous habite, alors tout ce que vous ferez sera bien : vos relations, vos actions, votre mode de pensée.
Et il est possible d'avoir une perception instantanée de la pleine signification de ce mot, de son caractère exceptionnel.
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Avez-vous jamais fait preuve d'une attention totale, absolue ? Etes-vous attentif à ce que dit l'orateur en ce moment même ? Ou écoutez-vous en ayant l'esprit prompt à la comparaison, fort d'un savoir acquis, enclin à comparer les propos tenus ici à des notions déjà connues de vous ? Interprétez-vous ces propos en fonction de votre propre savoir, de vos penchants et préjugés personnels ? L'attention, c'est autre chose, n'est-ce pas ? Mais si votre attention implique votre être tout entier - votre corps, vos nerfs, vos yeux, vos oreilles et votre esprit- il n'existe plus alors de centre à partir duquel rayonne l'attention-il n'y a plus que l'attention pure. Et cette attention est silence absolu.
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La plupart des gens ont une vie creuse et médiocre. Même s'ils possèdent un immense savoir, leur vie n'en est pas moins médiocre, pétrie de contradictions, malheureuse et sans unité aucune. Tout cela est d'une grande pauvreté, et ces gens gaspillent leur existence à vouloir acquérir la richesse intérieure, à cultiver diverses formes de vertu-et autres billevesées. Non que la vertu ne soit pas nécessaire ; mais la vertu, c'est l'ordre, et l'ordre ne peut être compris que lorsqu'on a exploré à fond le désordre qui règne en soi. Nous menons, il est vrai, des vies désordonnées : c'est un fait. Le désordre, ce sont les contradictions, la confusion, la diversité des désirs péremptoires, les actes démentant les paroles, les idéaux auxquels on s'accroche, et le clivage entre soi-même et ces idéaux. Le désordre, c'est tout cela, et lorsque vous en prenez conscience et que vous y accordez votre attention pleine et entière, cette attention fait éclore l'ordre, c'est-à-dire la vertu- qui est quelque chose de vivant, que nul artifice, nulle pratique n'ont jamais défiguré.
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L'esprit est-il capable de rester tout à fait tranquille, parfaitement immobile ? Nous posons la question. Car ce qui est immobile recèle une immense énergie. L'esprit, ce bavard impénitent toujours en mouvement, l'esprit qui n'est autre que la pensée, perpétuellement tournée vers le passé, vers les souvenirs, accumulant sans cesse des connaissances, et perpétuellement mouvante-l'esprit peut-il rester complètement immobile et silencieux ?
Avez-vous jamais cherché à vérifier si la pensée était capable de s'immobiliser ?Comment allez-vous découvrir par quel moyen susciter cette immobilité de la pensée ? En fait, la pensée, c'est le temps, or le temps, c'est le mouvement, la mesure.
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Il faut être à soi-même sa propre lumière. Cette lumière est la seule et unique loi : il n'en existe pas d'autre. Toutes les autres lois émanent de la pensée, et sont donc fragmentaires et contradictoires. Etre à soi-même sa propre lumière, c'est refuser de suivre la lumière d'un autre, raisonnable, si logique, si exceptionnel, si convaincant soit-il.
Vous ne pouvez pas être votre propre lumière si vous êtes plongé dans les ténèbres de l'autorité, des dogmes, des conclusions hâtives. La morale n'est pas une émanation de la pensée, ni l'effet des pressions exercées par le milieu ambiant, elle ne relève ni du passé ni de la tradition. La morale est enfant de l'amour, et l'amour n'est ni le désir ni le plaisir. La jouissance, sensuelle ou sexuelle, n'est pas l'amour.
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Lorsque votre espace est trop étriqué, cela vous rend méchant ; quand il n'y a plus du tout d'espace, vous devenez violent, vous avez envie de tout casser. L'espace, vous en avez besoin, mais l'esprit, la pensée sont incapables de vous l'offrir. Il faut d'abord que la pensée se taise pour que soit cet espace qui n'a pas de frontières. Et seul un esprit tout à fait silencieux sait — ou plutôt sent — si elle existe ou non, cette chose qui est au-delà de toute mesure.
Seule cette chose est sacrée — contrairement aux images, aux rituels, aux sauveurs, aux “gourous”, aux visions, qui, eux, ne le sont point. Seule cette chose est sacrée, et si l'esprit l'a rencontrée, sans l'avoir demandé, c'est parce qu'il est vide, absolument vide. Et seul ce qui a cette vacuité peut être le théâtre d'un avènement nouveau.
p. 178 - 79

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– « Cette lumière en nous », “La vraie méditation” Jiddu Krishnamurti, Éditions Stock© 2000
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Il existe différents types de méditation dans le monde, de nos jours. L'homme est trop avide, trop pressé de faire l'expérience d'une chose dont il ignore tout. La mode est actuellement au yoga, venu d'Orient, et censé apporter à tous santé, bonheur, jeunesse, censé aider les gens à rencontrer Dieu — bref, le yoga est en ce moment la panacée. Les sciences occultes ont également le vent en poupe ces temps-ci, c'est si excitant ! Pour l'esprit qui est en quête de vérité, qui s'efforce de comprendre la vie dans sa globalité, qui voit le faux pour ce qu'il est, et la vérité au sein même du faux, tous ces phénomènes occultes sont assez évidents, et un tel esprit restera à distance de tout cela. Quelle importance que je lise dans vos pensées, ou vous dans les miennes, que je voie des anges et des fées, ou que j'aie des visions — aucune importance, vraiment ! Nous avons soif de mystère, et nous ne voyons pas l'immense mystère de la vie, de cet amour de la vie. Cela, nous ne le voyons pas, nous nous épuisons donc en futilités sans importance.
p. 177 - 78
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