Il n'y a qu'une reine sur cette montagne, et c'est moi " a craché Astrid.
Ça exige qu’on se bouge le cul. Avec le risque de peut-être ne jamais savourer le goût de la victoire, mais sans le regret de n’avoir pas osé. Voilà ce qui nous distingue des lâches, ceux qui ne s’aventureront jamais dans l’arène. Ils préfèrent rester sur la touche et chuchoter en critiquant les forts qui trébuchent. Les vainqueurs sont simplement ceux qui refusent la défaite. La seule chose pire que de finir dernier, c’est de ne jamais prendre le départ. Et putain, pas question de finir dernier.
''Présume que les lecteurs des siècles à venir ne savent rien de ce monde. Car ces mots, que je consignerai, dureront ce que durera cet empire éternel. Et cette chronique sera votre seule immortalité.''
Tout a commencé par un terrier de lapin.
-Je vous arrête, chevalier.
Le marquis jean-François du sang chastain leva une main, plaçant sa plume entre les pages.
-Ce n'est pas ce que nous attendons de vous.
Gabriel plissa les yeux.
-Non?
-Non. Répondit le vampire. Je vous l'ai dit, cette histoire est la votre, celle de celui que vous êtes. Comment tout est arrivé. Un récit a un début, un milieu et une fin. Dans cet ordre.
-Si vous en avez après le graal, tout a commencé par un terrier de lapin.
-Ce témoignage sera lu longtemps après que vous aurez engraissé les vers. Ne précipitez pas les choses.
Jean-François fit un signe d'une de ses mains fines. '''Je suis né, j'ai grandi... ''
-Je suis né à Lorson, un trou perdu. Fils de forgeron. Ainé d'une fratrie de trois. Je n'avais rien de particulier.
-Revenons-en à votre père, dit Jean-François. Était-il un homme passionné?
-Oui. Mais pas pour le meilleur. Pas lui. Un mal le rongeait, jusqu'à la moelle.
Ma mère savait qui elle était, un atout redoutable. Savoir exactement qui vous êtes et exactement de quoi vous êtes capable. La plupart des gens appelleraient ça de l'arrogance, je suppose. Mais la plupart des gens sont foutrement idiots.
(...) Maintenant, suis-moi. Et laisse cette épée ici. Ce n'est pas ta bite, tu sais, tu peux la lâcher de temps à autre.
Parmi elles, j'ai remarqué une novice si menue que je l'ai d'abord prise pour une enfant, avec de grands yeux verts et une peau pleine de tâches de rousseur. Et au premier plan, tel un ange tombé sur terre, se trouvait une des plus belles filles que j'ai jamais vues.
Jean-François leva les yeux au ciel et se laissa aller en arrière dans son fauteuil.
Gabriel dressa la tête et lui jeta un regard noir.
-Un problème?
-Je n'ai rien dit.
-Je vous ai distinctement entendu grogner, sang-froid. À l'instant.
Mon père fabriquait des choses et il en cassait. Alors, j'ai compris que, peut-être, j'était une de celles qu'il avait cassées.