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3,28

sur 211 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
De temps à autre il faut sortir de ses sentiers battus, s'essayer à une littérature différente de celle qui nous va comme un gant. Voyant un document plutôt mince et écrit gros sur le parcours d'un affabulateur spécialisé dans l'arnaque amoureuse, c'était l'occasion de découvrir un autre univers.

S.Kronlund va à la rencontre de quatre femmes qui ont été trompé par un homme avide de séduire et menteur pathologique. Ce n'est pas un Don Juan qui s'enfuit après avoir consommé la victime de son charme. Bien au contraire il s'installe avec sa conquête qu'il cajole et entortille de mensonges avec parfois des enfants à la clef. Les profils sont semblables : des femmes en recherche d'affection, qui, trop heureuses d'avoir trouvé un homme charmant sont aveugles ou ne veulent pas voir les alertes pourtant assez évidentes que relate S.Kronlund.

Pendant des années, celle-ci va poursuivre le dénommé Ricardo en Pologne où il sévit après la France et se rendre au Brésil enquêter dans la ville d'origine du prédateur. Les témoins de sa jeunesse délivrent le portrait contrasté d'un jeune homme en conflit avec son père et admiratif d'un frère ainé qui tombe toutes les filles. Ces informations autorisent S.K à une interprétation psychanalytique valant trois francs et six sous.
Pour conclure et après une longue traque notre enquêtrice ira jusqu'à interviewer le fameux Ricardo sous un fallacieux prétexte de documentaire sportif. Dialogue durant lequel elle se contentera de rechercher un signe de mensonge sur le visage de l'homme.

En refermant le livre il reste un lourd sentiment de malaise. Bien que bafouées, ces dames sont mélancoliques, c'était de si beaux mensonges ! Elles hésitent entre la haine et l'indulgence pour cet artiste de la tromperie. L'idée que pour quatre victimes bien naïves, le séducteur ait sans doute essuyé des dizaines d'échecs avec des femmes moins faciles à duper, n'effleure pas Sonia.
Au passage celle-ci n'hésite pas à partager ses propres expériences, ne cachant pas qu'elle n'a pas été la dernière à se faire balader par ses compagnons. On comprend qu'elle se reconnait dans ces femmes qui ont manifestement une attirance pour les hommes qui sentent le souffre, pas question de faire couple avec un petit bourgeois, il leur faut du piment.
Par ailleurs elle se vante de ne pas avoir de vie intérieure et suppose qu'il en va de même pour Ricardo, que son seul objectif de vie est de tromper, de prendre l'innocence des autres, qu'il ressent un plaisir quasi sexuel dans le mensonge. Tout ça pour ça ? En résumé nous avons affaire à une sorte d'éloge de la crédulité et du mensonge qui fait rêver. E.Carrère a fait tellement mieux avec L'adversaire !

L'auteur est productrice sur France Culture d'une émission d'enquêtes sociétales et hélas ça se sent, l'écriture n'est pas son métier, passe pour l'introduction d'une enquête radiophonique mais pour un livre son style est pauvre et ne rattrape pas le faible intérêt de l'ouvrage.
Après cette incursion malheureuse dans le monde de l'enquête biographique je vais retourner bien vite dans celui du roman et de l'Histoire.
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Vide.

Sonia Kronlund mène l'enquête sur un mythomane professionnel.

L'idée de base était intéressante, faire une enquête sur un homme vivant d'arnaque aux sentiments, plusieurs femmes s'étant faites avoir par cet individu. Sauf que l'exécution s'avère mauvaise. C''est vraiment dommage car Ricardo a une personnalité à la fois complexe et fascinante. Il ne semble vivre que par et pour le mensonge. Il accumule les fausses identités comme les conquêtes amoureuses.

Sonia Krunlund avait suffisamment de matière pour écrire une enquête passionnante. J'ai surtout eu l'impression qu'elle passait une partie du livre à broder sur d'autres sujets au lieu de réellement s'intéresser à son enquête. Il en ressort une sensation de vide.

L'auteure parle ainsi de sa vie sentimentale et de celles des différentes victimes. C'est intéressant pour comprendre le mécanisme de Ricardo, mais en parler pendant plusieurs dizaines de pages ? Cela n'apporte rien. D'autant plus que l'auteure semble avoir un regard condescendant sur plusieurs victimes. de plus, lorsque l'enquête va au Brésil, Sonia Krunlund fait un aparté sur un précédent voyage au Brésil, qui non-seulement est hors-sujet, mais met également moralement très mal à l'aise.

Bref, le sujet aurait pu être intéressant, dommage qu'il serve de prétexte à la mise en valeur de l'autrice.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2024.
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