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EAN : 9782246831891
180 pages
Grasset (03/01/2024)
3.28/5   183 notes
Résumé :
« Il se fait appeler Ricardo, Alexandre, Daniel ou Richard. Il est argentin, brésilien ou portugais. Il se prétend chirurgien, ingénieur, photographe ou policier, sans qu’aucune femme ne doute de la réalité de ses activités. Car ce menteur de haut vol parvient à mener en parallèle quatre vies conjugales dans plusieurs pays et sous différentes personnalités imaginaires, toutes plus séduisantes les unes que les autres.

Lorsqu’une de ses compagnes m’a co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,28

sur 183 notes
Depuis que j'ai découvert qu'Audiolib proposait dans son catalogue des enquêtes journalistiques, je prends plaisir à en écouter régulièrement. C'est donc tout naturellement que je me suis plongée dans L'homme aux mille visages, Enquête sur une imposture amoureuse.

Grâce à un important travail de recherche et le recueil de nombreux témoignages, Sonia Kronlund revient dans ce livre sur une enquête assez singulière qui aura duré 5 ans. Et pour cause, la jeune femme aura suivi les traces d'un personnage hors du commun, "un menteur de haut vol" qui "parvient à mener en parallèle" de nombreuses " vies conjugales dans plusieurs pays et sous différentes personnalités imaginaires, toutes plus séduisantes les unes que les autres."

Pour ce voyage de plusieurs milliers de kilomètres, nous voyageons en France, au Brésil ou encore en Pologne, j'ai apprécié la compagnie de Florence Loiret Caille, notre lectrice qui a su nous offrir une écoute vivante qui s'adapte complètement au style journalistique. Cela me laisse penser que j'aurais moins accroché avec la version papier, car elle m'aurait semblé avoir moins de relief.

J'ai trouvé le travail d'investigation de Sonia Kronlund intéressant, mais même si on peut considérer que la boucle est bouclée la fin m'a laissé un peu sur ma faim.

Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour cette écoute qui m'a permis de découvrir l'histoire de ce Don Juan des temps modernes que l'on espère ne jamais croiser...
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"L'homme aux mille visages" est une enquête journalistique à partir du témoignage d'une jeune femme qui a raconté son histoire à Sonia Kronlud, celle de l'homme qu'elle a aimé et dont elle a eu un enfant qui était un imposteur, un affabulateur, un mythomane qui avait déjà fait de nombreuses victimes au Brésil, en France, plus tard en Pologne... Elle souhaitait ainsi faire en sorte qu'il n'y en ait pas d'autres et mettre un point final à sa souffrance en la verbalisant.
Le schéma est toujours le même : il s'invente, à chaque nouvelle rencontre, un nouveau nom, un nouveau passé, une nouvelle famille, un nouveau métier, un nouveau CV et mène souvent de front plusieurs histoires. Une fois qu'il a grugé les femmes qu'il piège, qu'il a obtenu d'elles pas mal d'argent, il disparaît, parfois sans que ces femmes aient découvert le pot aux roses.
L'auteure a mené une enquête de cinq ans au Brésil, en France, en Pologne; elle a rencontré quelques-unes de ses victimes (certaines ont refusé de témoigner par honte ou par peur), elle est allée dans le village de son enfance, pour essayer de comprendre les ressorts de cet homme, dont le vrai nom est Ricardo. Elle l'a même interviewé en utilisant les mêmes subterfuges que lui, en mentant et en le piégeant.
On sent que l'auteure est fascinée par cette personnalité complexe et multiple et que ce travail fut aussi une quête sur elle-même car elle n'a aimé que des hommes menteurs et manipulateurs. On ne peut être qu'interloquée par Ricardo qui arrive à se créer de toute pièce et dans les moindres détails, un personnage différent, qu'il investit corps et âme, arrivant même à déterminer et à s'adapter aux désirs et aux failles de ses compagnes pour mieux se les attacher; ceci explique d'ailleurs que les descriptions qu'en font les victimes, soient si différentes les unes des autres.
Sonia Kronlud compare Ricardo, plusieurs fois à Jean-Claude Romand qui a assassiné toute sa famille lorsque ses mensonges depuis 18 ans (il n'était pas médecin, était ruiné) allaient être découverts; ce rapprochement est peu pertinent puisqu'il n'a menti qu'à sa famille, ne s'est crée qu'un personnage et, acculé, est devenu meurtrier. Ricardo s'apparente plus à Franck Abagnale qui a inspiré le film "Arrête-moi si tu peux" avec Leonardo di Caprio, qui a, lui aussi, arnaqué nombre de personnes en endossant des noms, des métiers et des vies différents. Quand il commence à ne plus maîtriser la situation, il s'enfuit.
Ce livre est intéressant pour démonter les mécanismes de tromperie mais il n'ouvre pas de pistes ou n'apporte pas de réponses à ce qui peut expliquer une telle personnalité et nous laisse un peu sur notre faim. Cette histoire fait aussi l'objet d'un documentaire, tourné par Sonia Kronlud, cette année et qui, si mes informations sont correctes, n'est pas encore sorti.
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De temps à autre il faut sortir de ses sentiers battus, s'essayer à une littérature différente de celle qui nous va comme un gant. Voyant un document plutôt mince et écrit gros sur le parcours d'un affabulateur spécialisé dans l'arnaque amoureuse, c'était l'occasion de découvrir un autre univers.

S.Kronlund va à la rencontre de quatre femmes qui ont été trompé par un homme avide de séduire et menteur pathologique. Ce n'est pas un Don Juan qui s'enfuit après avoir consommé la victime de son charme. Bien au contraire il s'installe avec sa conquête qu'il cajole et entortille de mensonges avec parfois des enfants à la clef. Les profils sont semblables : des femmes en recherche d'affection, qui, trop heureuses d'avoir trouvé un homme charmant sont aveugles ou ne veulent pas voir les alertes pourtant assez évidentes que relate S.Kronlund.

Pendant des années, celle-ci va poursuivre le dénommé Ricardo en Pologne où il sévit après la France et se rendre au Brésil enquêter dans la ville d'origine du prédateur. Les témoins de sa jeunesse délivrent le portrait contrasté d'un jeune homme en conflit avec son père et admiratif d'un frère ainé qui tombe toutes les filles. Ces informations autorisent S.K à une interprétation psychanalytique valant trois francs et six sous.
Pour conclure et après une longue traque notre enquêtrice ira jusqu'à interviewer le fameux Ricardo sous un fallacieux prétexte de documentaire sportif. Dialogue durant lequel elle se contentera de rechercher un signe de mensonge sur le visage de l'homme.

En refermant le livre il reste un lourd sentiment de malaise. Bien que bafouées, ces dames sont mélancoliques, c'était de si beaux mensonges ! Elles hésitent entre la haine et l'indulgence pour cet artiste de la tromperie. L'idée que pour quatre victimes bien naïves, le séducteur ait sans doute essuyé des dizaines d'échecs avec des femmes moins faciles à duper, n'effleure pas Sonia.
Au passage celle-ci n'hésite pas à partager ses propres expériences, ne cachant pas qu'elle n'a pas été la dernière à se faire balader par ses compagnons. On comprend qu'elle se reconnait dans ces femmes qui ont manifestement une attirance pour les hommes qui sentent le souffre, pas question de faire couple avec un petit bourgeois, il leur faut du piment.
Par ailleurs elle se vante de ne pas avoir de vie intérieure et suppose qu'il en va de même pour Ricardo, que son seul objectif de vie est de tromper, de prendre l'innocence des autres, qu'il ressent un plaisir quasi sexuel dans le mensonge. Tout ça pour ça ? En résumé nous avons affaire à une sorte d'éloge de la crédulité et du mensonge qui fait rêver. E.Carrère a fait tellement mieux avec L'adversaire !

L'auteur est productrice sur France Culture d'une émission d'enquêtes sociétales et hélas ça se sent, l'écriture n'est pas son métier, passe pour l'introduction d'une enquête radiophonique mais pour un livre son style est pauvre et ne rattrape pas le faible intérêt de l'ouvrage.
Après cette incursion malheureuse dans le monde de l'enquête biographique je vais retourner bien vite dans celui du roman et de l'Histoire.
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L'auteure officie sur France Inter dans une jolie collection « Les pieds sur terre »et ce livre n'est pas un roman (les Edts Grasset ne le mentionnent nulle part d'ailleurs) mais plutôt le script bien étoffé d'un documentaire.
S. Kronlund qui dit-elle n'est pas spécialiste en relations durables et a forte tendance à se laisser »avoir » par les hommes, s'est passionnée pendant 5 ans sur un cas vraiment pas banal, du moins faut-il l'espérer !
Un jeune homme sud-américain qui pourrait s'appeler Ricardo va s'employer non pas à mener une double vie mais plutôt une dizaine, en particulier en Europe, il s'invente à chaque conquête un nouveau prénom, un nouveau métier, prestigieux bien sur et qui l'oblige à beaucoup voyager, histoire de retrouver un autre foyer.. 
Il se fait spécialiste de la pyramide de Ponzi, au gré des besoins .
S Kronlund présente les différentes victimes avec enfants parfois, elles sont loin d'être idiotes mais gênées quand même de s'être laissées bernées ; elle retrouve avec moult subterfuges le Ricardo en Pologne qui a l'air de s'être posé.
L'enquête psychologique me semble légère quand même et pour tout dire je me suis ennuyée. Sa présence à « La grande Librairie »m'interpelle encore.
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Vide.

Sonia Kronlund mène l'enquête sur un mythomane professionnel.

L'idée de base était intéressante, faire une enquête sur un homme vivant d'arnaque aux sentiments, plusieurs femmes s'étant faites avoir par cet individu. Sauf que l'exécution s'avère mauvaise. C''est vraiment dommage car Ricardo a une personnalité à la fois complexe et fascinante. Il ne semble vivre que par et pour le mensonge. Il accumule les fausses identités comme les conquêtes amoureuses.

Sonia Krunlund avait suffisamment de matière pour écrire une enquête passionnante. J'ai surtout eu l'impression qu'elle passait une partie du livre à broder sur d'autres sujets au lieu de réellement s'intéresser à son enquête. Il en ressort une sensation de vide.

L'auteure parle ainsi de sa vie sentimentale et de celles des différentes victimes. C'est intéressant pour comprendre le mécanisme de Ricardo, mais en parler pendant plusieurs dizaines de pages ? Cela n'apporte rien. D'autant plus que l'auteure semble avoir un regard condescendant sur plusieurs victimes. de plus, lorsque l'enquête va au Brésil, Sonia Krunlund fait un aparté sur un précédent voyage au Brésil, qui non-seulement est hors-sujet, mais met également moralement très mal à l'aise.

Bref, le sujet aurait pu être intéressant, dommage qu'il serve de prétexte à la mise en valeur de l'autrice.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2024.
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critiques presse (7)
LePoint
11 mars 2024
De Suède en Pologne en passant par le Brésil, Sonia Kronlund, dans « L’Homme aux mille visages », retrace l’itinéraire d’un caméléon génial, à travers les témoignages de femmes qu’il a aimées.
Lire la critique sur le site : LePoint
LaLibreBelgique
22 février 2024
La productrice de l’émission Les Pieds sur terre (France Culture), Sonia Kronlund, a réalisé une enquête de sept ans à travers le monde sur les traces d’un amant charlatan. Un livre plein de rebondissements.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
OuestFrance
12 février 2024
Sonia Kronlund enquête sur un authentique séducteur mythomane, qui a multiplié les identités pour duper à loisir ses compagnes. Un document édifiant
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Bibliobs
05 février 2024
Sonia Kronlund, productrice des « Pieds sur terre » sur France-Culture, signe une enquête obsessionnelle sur un homme manipulateur et pervers.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
02 février 2024
Avec un enthousiasmant sens du détail, le récit retrace sa traque entre la France, le Brésil et la Pologne et donne la parole à plusieurs de ses victimes. Mais il laisse aussi la place à des développements plus personnels, où Sonia Kronlund s’interroge sur ce qui l’intéresse tant dans cette histoire, qui ne fut, au départ, qu’une parmi les plus de trois mille racontées dans « Les Pieds sur terre ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
12 janvier 2024
Le carburant de “L’homme aux mille visages”, c’est mentir. Comme on respire. Une captivante enquête de la journaliste et documentariste française Sonia Kronlund.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
11 janvier 2024
Pour son premier livre, Sonia Kronlund, la productrice de l’émission « Les pieds sur terre » diffusée sur France Culture, signe une enquête plus palpitante qu’une fiction.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
p. 55 ce qui est sûr, par contre, c’est que ce genre d’expérience n’aide pas. Elles laissent des marques, détruisent l’estime de soi, et fabriquent une sorte de matrice. Le risque que les victimes récidivent, si on peut dire, qu’elles se retrouvent piégées dans le même schéma victimaire est décuplé par le premier traumatisme. Nous glissons dans cette peau comme dans un gant. L’habitude est l’autre nom de cette posture : elle s’incruste salement, comme un squatteur indésirable, un parasite. C’est ce que les psychologues appellent la « revictimisation ». […] Des théories cognitives et comportementales expliquent notamment que la sidération et la peur d’être blessé réduisent notre capacité à nous protéger. C’est une piste intéressante qui s’appliquerait assez bien aux femmes escroquées et trompées.
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p.41 les raisons pour lesquelles nous menton, varient grandement, que ce soit pour le bien d’autrui, pour ne pas le blesser, éviter les conflits, ou au contraire tirer un avantage de l’autre, dissimuler une faute, une erreur.
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p. 158 Mais pourquoi n’a-t-il pas douté ? Au fondement du langage, il y a cette convention tacite qui implique que nous disons tous a priori la vérité. Tant qu’il n’y a pas de raison d’en douter, pourquoi ne pas y adhérer ?
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Les raisons pour lesquelles nous mentons varient grandement, que ce soit pour le bien d'autrui, pour ne pas blesser, éviter les conflits, ou au contraire tirer un avantage de l'autre, dissimuler une faute, une erreur. Mais la plupart du temps, nous mentons pour plaire, combler notre misère, faire exister en une ou deux phrases magiques la personne désirable que nous aimerions être.
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C’est un moment dont Marianne garde un bon souvenir. En réécoutant la conversation, elle continue à se rappeler un moment de bonheur simple et joyeux. Même si elle sait maintenant que tout ça est une mise en scène et qu’il n’y avait personne au bout du fil, elle a été heureuse à ce moment-là et ce sentiment agréable traverse les années, sans être entaché de fausseté ou duperie. Elle-même en est surprise. Cette évocation m’interroge : comment cette émotion peut-elle rester intacte dans sa mémoire, pourquoi sa perception est-elle inchangée alors qu’elle repose sur une illusion ? Le plaisir, la joie, la colère, la tristesse sont-ils entièrement indépendants du vrai et du faux ?

Bien sûr, lorsque je lis Anne Karénine ou que je regarde Une femme sous influence, je sais bien que rien de tout cela n’a existé, et pourtant je suis triste, je pleure, je suis émue. Même si son objet est fictionnel, l’émotion est bien réelle. La vérité n’entre donc pas en compte.
Peut-être faudrait-il seulement parler d’émotions justes, d’émotions appropriées par opposition à celles qui seraient bidons, sans rapport avec leur objet ou déplacées.
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Vidéo de Sonia Kronlund
« L'homme aux mille visages » de Sonia Kronlund lu par Florence Loiret Caille l Livre audio
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