Le soir, je suis entrée chez moi en fermant les yeux. J'attendais tant et tant de Marta qu'un instant j'ai imaginé qu'elle avait pu faire de notre appartement un endroit autre, un lieu où chaque chose serait telle que je l'aurais voulue, sans pour cela avoir besoin de réfléchir, de trancher. (...) Fermer les yeux, c'est ce que j'ai fait en entrant, mais quand je les ai rouverts, ce que j'ai vu c'est du ménage, rien d'autre. Marta me décevait.
Mardi. J'ai quitté mon travail à cinq heures sous prétexte d'aller chercher Marta à la crèche, une excuse que je me suis inventée : une folle envie de voir ma fille plus tôt ce soir-là. J'étais à la maison à cinq heures et demie, ma fille sur les bras, et je ne savais pas quoi faire d'elle, ce que je voulais, c'était préparer la venue de Marta, alors bien sûr, ma fille m'encombrait.